vendredi 30 mars 2018

Tarnac : le procureur couvre en fin de compte la machination policière


Quand l’Etat protège les siens (air connu)

  

Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur de 2007 à 2009

Bien que tout le déroulement du procès ait montré que l'accusation de terrorisme contre Julien Coupat, Yldune Lévy et leurs amis est une invention de la police, ce que le procureur a reconnu en déclarant que « Le "groupe de Tarnac" n'existe pas, c'est une construction policière », il a tout de même réclamé de la prison ferme contre les deux accusés principaux et du sursis contre les autres.
La longueur des peines de prison ferme demandées par ce procureur couvre exactement la durée de la détention provisoire qui leur a été infligée, respectivement 6 et 2 mois. Autrement dit, elle est destinée à couvrir les méfaits de cette machination policière.
Mais il n'est nullement question de procès contre les autorités policières et politiques de l'époque qui ont jeté des gens en prison simplement pour faire croire que la ministre de l'Intérieur, Alliot-Marie, menait le combat contre un terrorisme inventé de toute pièce.
L'État protège les siens, quelle que soit l'absurdité de leurs accusations.

Manuel Valls, l’Argenteuillais d’un moment qui voulait être roi


De plus en plus à droite

 
Valls en 2013 et celui qui allait devenir son porte-voix dans La loi travail
Le retour de Valls : carrière et préjugés

L’attentat de Carcassonne, s’il a soulevé l’émotion générale, a fait au moins un heureux en la personne de Manuel Valls.
Il a en effet enchaîné une série d’émissions de télévision, de radio et d’interviews dans les journaux. L’ex-Premier ministre a pu s’y répandre en insanités policières, demandes de répression, exigences d’internement administratif de milliers de personnes, mise en place d’une police de la pensée et de la religion.
Les mesures que Valls affecte de mettre en avant n’ont aucun sens et, a fortiori, n’auraient aucune efficacité. Lui-même le disait lorsqu’il était aux affaires et que la droite et l’extrême droite les agitaient dans l’opinion. Mais voilà, ce politicien déconsidéré a besoin de faire parler de lui par tous les moyens.
Ce revenant menaçant d’exterminer les ennemis de la France pourrait n’être que lamentable. Mais, pour le plaisir d’avoir sa photo en première page, dans le misérable espoir de relancer sa carrière, Valls attise les préjugés racistes, demande la restriction des libertés et les pleins pouvoirs à la police, justifie et encourage les exactions contre les populations, au Moyen Orient aujourd’hui, ici même demain.
Que reste-t-il à ce politicien venu de la gauche, sinon tenter une nouvelle vie avec les mots et la politique de l’extrême droite ?

                                    Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2591)

De nombreuses brèves suivront sur notre blog dans les jours qui viennent à propos du dernier conseil municipal, moins intéressant sur ce qui s’y est dit, mais bien davantage sur les problèmes certes évoqués, largement survolés, mais qui concernent, en creux, eux, directement eux la vie des habitants.

jeudi 29 mars 2018

Attentats : après le drame, son utilisation politicienne. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2591 qui vient de paraître




Attentats : après le drame, son utilisation politicienne

Ce sont des attentats ignobles qui se sont produits à Carcassonne et Trèbes vendredi 23 mars. Daech a revendiqué la trajectoire sanglante du terroriste, pour bien montrer que, malgré la perte de ses territoires en Irak et Syrie, l’organisation conserve son pouvoir de nuisance.
Le drame a été la répétition d’une scène jouée et rejouée depuis trois ans : un petit délinquant, fiché S, qui se décide à semer la mort dans une opération suicide en se revendiquant de l’islamisme et qui, avant d’être abattu, fauche des vies.
Il n’aura pas fallu longtemps après l’attentat pour que les divers porte-parole de l’extrême droite et de la droite rivalisent de propos appelant à rétablir l’état d’urgence, comme s’ils ignoraient que la dernière loi antiterroriste votée sous Macron a fait entrer dans le droit commun la plupart de ses dispositions. Le Pen et Wauquiez ont entonné le refrain d’une même chanson : Soyons plus fermes, plus durs, enfermons et expulsons les fichés S quand ils sont étrangers. Manuel Valls, aujourd’hui proche de Macron, y est allé de son petit couplet sur la nécessité d’interdire le salafisme. Il n’aura pas fallu longtemps pour que tous ces politiciens rivalisent dans la démagogie sécuritaire.
Tous savent bien que des mesures sécuritaires ne peuvent empêcher des individus de se revendiquer des terroristes, ni de passer à l’acte.
Le gouvernement aussi se sert de ce drame à des fins politiciennes. Il est en position de réclamer l’union nationale et de demander de faire bloc derrière lui. Le gouvernement et Macron n’ont pas hésité à utiliser l’assassinat de l’officier de gendarmerie Arnaud Beltrame pour susciter une grande communion nationale, dont le personnage principal ne sera pas le gendarme, mais Macron lui-même.
Tout cet étalage sert à faire oublier que les attentats qui frappent depuis des années maintenant les pays d’Europe occidentale sont avant tout l’écho de la barbarie qui frappe le monde, et en particulier le Moyen-Orient, barbarie dans laquelle les dirigeants français ont une responsabilité écrasante.

                                              Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2591)

La grève, après le 22 mars, le 3 avril…


Après le succès du 22 mars, préparons le 3 avril

Extraits de l’éditorial des bulletins Lutte ouvrière SNCF


25 000 cheminots ont défilé à Paris le 22 mars, soit un sur six. Entre 350 000 et 500 000 personnes ont manifesté le même jour dans toute la France. La journée du 22 mars a été un réel succès, pour les travailleurs de la fonction publique comme pour les cheminots.
Le nombre de cheminots en grève a battu toutes les prévisions, surprenant la direction comme les médias, qui n’ont pu que constater que ce tour de chauffe était plutôt un coup de semonce adressé au gouvernement.
Les taux de grévistes annoncés par la direction de la SNCF – 37,7 % globalement et 45,7 % à l’Exécution – n’avaient pas été atteints depuis bien longtemps. Ce chiffre moyen ne donne qu’une pâle idée de la réalité. Dans certains ateliers, on a enregistré des taux de grévistes allant jusqu’à 80 ou 90 % pour les ouvriers de production. (…)
Le nombre étonnamment élevé de chefs et de cadres ayant décidé, cette fois, de faire grève et même de participer à la manifestation ; la présence importante de jeunes pour qui c’était la première grève, la première manifestation ; la fréquentation bien plus grande que d’habitude des réunions et des assemblées générales là où elles ont eu lieu : tout cela a fait aussi de cette journée un vrai succès et un encouragement à continuer. Car ce ne peut être qu’un premier pas. (…)

Entraîner des nouveaux dans la lutte

Au-delà des différences de vue sur la suite à donner aux journées des 3 et 4 avril, la priorité de l’heure est de développer ce mouvement naissant, de tout faire pour entraîner dans la lutte de nouveaux bataillons de cheminots. Il reste maintenant quelques jours pour préparer le 3 avril et en faire un succès encore plus grand que le 22 mars.
Le 22 mars, les cheminots et les fonctionnaires ont commencé à relever la tête face à Macron. Leur combat est loin d’être un combat catégoriel. Macron a lancé une bataille contre tous les travailleurs, en commençant par ceux qui paraissent les mieux à même de se défendre. Il espère, s’il arrive à faire plier ces deux secteurs, affaiblir tous les travailleurs pour mieux faire passer les attaques suivantes. Bien des cheminots ont compris cela et sont conscients de leurs responsabilités dans cette lutte.

Argenteuil, prime de "présentéisme", travailleurs territoriaux : petite attaque anticipée avant grand combat contre les travailleurs de la fonction publique territorial


Le stratège bien naïf

 
Le maire d'Argenteuil donne effectivement une idée de ce qui se prépare

Ceux qui ont entendu Georges Mothron justifier une nouvelle fois la prime de « présentéisme » lors du conseil municipal de mardi ont pu entendre une explication bien laborieuse de sa part, mais qui a mis en évidence ses arrières pensées qu’il revendique sans ambages même si c’est avec une certaine naïveté.

Un macronien partiel

On a pu l’entendre déclarer :  la « volonté de la politique de réforme actuelle que je soutiens en partie ». Ce n’est une surprise pour personne qu’il n’y a pas entre Emmanuel Macron et notre local Georges Mothron que la rime de leur nom.

Oui, une certaine naïveté

Ce dernier a osé tenir le raisonnement suivant. Certes, le caractère de légalité de cette prime est peut-être discutable. Mais celle-ci ne fait qu’entériner ce que prépare Macron à l’encontre de la fonction publique territoriale. Bref, alors que la non-rétroactivité des lois est tout de même une caractéristique fondamentale des lois dans le pays, le maire d’Argenteuil invente à son usage l’« anticipation activée » des lois préparées par le gouvernement.

Que les travailleurs territoriaux se le tiennent pour dit

C’est une leçon que leur a fait le maire d’Argenteuil. Ce que je vous ai concocté à travers cette prime n’est que la simple anticipation de ce Macron vous prépare.

Conclusion. Que ces travailleurs se préparent à la bataille aux côtés des autres travailleurs, et des cheminots pour commencer. Pour liquider des primes de division, pour les remplacer par de véritables hausses substantielles de leurs salaires, et pour diriger vers la poubelle toutes les mesures préparées contre eux.

Argenteuil, « défense de Jean Vilar », démocratie « participative »


Plus de deux ans après l’annonce du projet, ce n’est pas encore un peu tôt ?



Nous avions cru entendre que la réunion de la municipalité dans la grande salle Jean Vilar à propos de son « projet Héloïse » aurait lieu en mars-avril prochain. Mais il s’agirait plutôt d’avril-mai selon les dires du maire d’Argenteuil lors du conseil municipal de mardi soir.

C’est peut-être nous qui avons besoin d’un sonotone.

A moins que…

Il faut la rénovation ou la reconstruction de la salle Jean Vilar



Le maire d’Argenteuil a annoncé sans surprise que l’utilisation de la salle Jean Vilar serait bientôt « suspendue ». A défaut de pouvoir utiliser cette salle, il y aura selon lui bientôt la structure « provisoire » du parc Maurice Audin qui, toujours selon Georges Mothron lui-même, pourra en faire office. Pas avant le début de l’été, puisque sa visite par le réseau associatif local est prévue seulement le mercredi 2 mai prochain.
         Si l’utilisation du complexe Jean Vilar est « suspendue » pour opérer une rénovation ou une reconstruction en tant que salle des fêtes toujours communale, et que le « projet Héloïse » finisse par être abandonné, que le maire d’Argenteuil se rassure, même les opposants à ce projet de la première heure que nous sommes, ne sont vraiment pas contre ! DM  

(Commentaires sur le dernier conseil municipal d’Argenteuil à suivre dans les jours qui viennent)

Education, agents territoriaux, enseignants, Il faut embaucher du personnel


A Montreuil comme à Argenteuil


Lundi 26 mars, les agents qui servent des repas de cantine et les agents d'entretien des écoles ont manifesté devant la mairie de Montreuil. Ils protestaient contre la pénibilité de leur travail. Nombreux sont leurs collègues qui craquent, et ils ne sont pas remplacés.
Une adjointe au maire a reçu une délégation et a parlé d'une douzaine d'agents qui seraient embauchés pour remplacer les femmes en congé maternité. Les manifestants ont décidé d'une AG pour faire le point dans les 48 heures.
Avec plus de six millions de chômeurs dans le pays, il semblerait naturel d'embaucher pour assurer le travail dans les écoles. Mais cela pose problème, avec la baisse des dotations de l'Etat aux communes et à toutes les collectivités locales. Ce sont les agents qui en pâtissent : ils voient leurs tâches augmenter et leur santé se dégrader.

Pologne : Pour le droit à l’avortement


Les femmes défendent leurs droits

  

Vendredi 23 mars, plus de 50 000 personnes à Varsovie et des milliers d'autres à travers le pays ont manifesté contre un projet de durcissement de la loi sur l'avortement.
Celle-ci est déjà extrêmement restrictive : chaque année, seules 1 100 IVG sont pratiquées dans le pays, tandis que 150 000 ont lieu à l'étranger. Mais les nouvelles conditions envisagées reviendraient à interdire 90 % des avortements.
« Mon corps est mon affaire, pas celle de M. Kaczynski ! », ont scandé les manifestantes. Face aux pressions du premier ministre et de l'Eglise catholique, elles ont mille fois raison de redescendre dans la rue pour se faire entendre.