Affichage des articles dont le libellé est immigration. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est immigration. Afficher tous les articles

lundi 18 novembre 2024

Cash investigation sur l’immigration : des arguments à propager

Travailleurs français- immigrés, mêmes patrons, même combat !

 

 

Intitulée A qui profite l'immigration ?, l’émission télévisée Cash investigation a balayé de nombreux mensonges propagées par les démagogues qui encouragent le racisme et la xénophobie.

         Il était souligné que les migrants sont des producteurs de richesses indispensables à l'économie et la société française et montré l'inhumanité et l'aberration des politiques migratoires de plus en plus dures.

         Des arguments à propager, dans cette période d'attaques tous azimuts : face à la politique patronale du « diviser pour mieux exploiter », il est vital que tous les producteurs fassent l’unité dans la lutte.

 

samedi 3 février 2024

Immigration : une loi inique

 Immigration : une loi inique

31 Janvier 2024

Le 25 janvier, le Conseil constitutionnel, saisi par le président Macron, a invalidé 32 articles sur 86 de la loi Immigration. Le reste de la loi a été promulgué dès le lendemain.

 


Les neuf juges ont invalidé ces articles rédigés en majorité par la droite LR sans les juger sur le fond. Ils ont considéré qu’ils étaient des « cavaliers législatifs », c’est-à-dire qu’ils avaient été introduits sans lien avec le texte initial. Les députés LR, désireux de surenchérir sur le gouvernement, voulaient s’attaquer encore plus aux droits des travailleurs immigrés. Ils avaient durci les conditions du regroupement familial ou de délivrance de titres pour des motifs de santé, instauré une caution pour les étudiants, allongé la durée de résidence minimale pour bénéficier de prestations sociales.

Ainsi les travailleurs immigrés n’auront pas à attendre cinq ans pour percevoir des allocations familiales ou des APL… pour l’instant, car rien n’empêchera la droite ou le gouvernement de proposer un nouveau texte de loi contenant ces attaques qui instaurent une « préférence nationale ».

En fait, le Conseil constitutionnel a répondu aux vœux de Macron en revenant au texte proposé par son ministre de l’Intérieur, qui avait un double objectif. Le premier était de faire campagne contre les immigrés, montrés du doigt comme des boucs émissaires, criminalisés. Et Darmanin s’est d’ailleurs réjoui, dès le 26 janvier, de pouvoir expulser davantage d’immigrés délinquants. Le gouvernement en a expulsé plus de 4 600 en 2023, il pourra maintenant appliquer la double peine aux immigrés ayant légalement un titre de séjour, il pourra s’en prendre à ceux qui sont arrivés à 13 ans ou ceux qui se sont mariés en France. Qu’importe que le parent expulsé laisse ses enfants en France. Tout est fait pour assimiler immigration et délinquance et diviser ainsi le monde du travail.

L’autre objectif était de répondre aux besoins du patronat en régularisant certains travailleurs dans les secteurs où les patrons peinent à recruter. Mais ces régularisations se feront au compte-gouttes et, d’ores et déjà, Darmanin exige des préfets qu’ils surveillent et contrôlent le secteur de la livraison. Il enjoint ainsi les préfets à prendre exemple sur le procureur de Grenoble, qui avait organisé une véritable rafle auprès des livreurs de chez Uber.

Faire peser une menace sur toute une fraction du monde du travail est l’objectif principal du gouvernement. Il espère faire pression sur l’ensemble des travailleurs en contraignant une fraction d’entre eux à accepter n’importe quelle condition de vie ou de travail. Ceux qui pensent que le combat contre cette loi injuste doit se poursuivre ont bien raison.

Lutte ouvrière appelle à participer aux manifestations organisées pour protester contre la loi Darmanin qui auront lieu samedi 3 février.

         À Paris, le rendez-vous est à 14 h place de la République .

                                                Aline URBAIN (Lutte ouvrière n°2896)

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Aujourd’hui samedi 3 février : de 10 h. à 10 h.30, marché des Coteaux ;

-de 10 h30 à midi, centre commercial cité Joliot-Curie ;

-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;

-Dimanche 4 février, de 10 h15 à 10 h55 devant l’Intermarché du Centre ;

-et de 11 h à midi au marché Héloïse ;

-Lundi 5 février : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mercredi 7 février : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

 

N’oubliez pas maintenant de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

lundi 15 janvier 2024

Démagogie anti-immigrés, Loi immigration. Contre elles, affirmer qu’il n’y a qu’une classe ouvrière

Une journée de protestation contre la Loi immigration a eu lieu hier. Lutte ouvrière en était, avant la prochaine journée de manifestation de dimanche prochain. Des occasions de dénoncer les assauts de démagogie des serviteurs divers de la bourgeoisie, d’aujourd’hui et de demain, mais également d’affirmer que ces attaques visant les immigrés sont une attaque contre l’ensemble des travailleurs du pays.

 


 

 Assauts de démagogie

10 Janvier 2024

Le ministre de l’Intérieur Darmanin a annoncé fièrement que ses services ont expulsé 4 686 « étrangers délinquants » en 2023, un chiffre en augmentation de 30 % par rapport à l’année précédente.

Ces « étrangers délinquants » n’ont en fait commis qu’un seul crime : celui d’avoir voulu s’installer en France à la recherche d’une vie meilleure, un droit que leur refuse l’État, qui n’est bienveillant avec les étrangers que lorsque ce sont de riches dictateurs. Mais qu’importe à Darmanin, qui soigne son image de ministre à poigne : en accolant systématiquement « étrangers » et « délinquants », il flatte consciemment l’extrême droite et cherche à diviser les travailleurs, qui, avec ou sans papiers, travaillent et vivent ensemble.

Apportant sa pierre à la campagne anti-immigrés permanente, la Cour des comptes vient de rendre public, le 4 janvier, un rapport consacré à l’immigration, prétendant se préoccuper uniquement de bien employer l’argent public pour surveiller les frontières. Ce texte indique également que l’objectif, annoncé par Véran en 2019, d’exécuter 100 % des obligations de quitter le territoire, est « fantasmatique ». C’est reconnaître à demi-mot que l’application des 133 modifications de la loi opérées depuis dix ans est impossible. Les centres de rétention administrative sont surpeuplés, les tribunaux ne parviennent pas à traiter tous les dossiers, la Police aux frontières est en sous-effectif. Darmanin a beau encourager les préfets à « accélérer encore en la matière », c’est-à-dire à expulser davantage, ses coups de menton se heurtent à la réalité.

La démagogie anti-immi­grés du gouvernement et le durcissement des lois et des procédures n’arrêteront évidemment pas les hommes et les femmes qui fuient la misère et la guerre. Leur seul résultat sera de leur rendre la vie de plus en plus impossible, la traversée des routes migratoires de plus en plus dangereuse, et l’exploitation de ces travailleurs ici même, en France, sera de plus en plus féroce.

                                           Camille PAGLIERI (Lutte ouvrière n°2893)

 

-Aujourd’hui lundi 15 janvier : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mardi 16 janvier, de 18 à 19 heures, centre cl de la cité Joliot-Curie ;

-Mercredi 17 janvier : de 11 h. à 11 h.30, marché des Champioux.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

N’oubliez pas maintenant de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

dimanche 7 janvier 2024

Le ministre de l'Intérieur, ministre de la démagogie anti-ouvrière

 

Démagogue et menteur

 

 

Le ministre de l'Intérieur annonce fièrement que ses services avaient expulsé 4 686 « étrangers délinquants » en 2023, soit 30 % de plus que l'année dernière. Combien de ces délinquants n'avaient en réalité brisé que les lois inhumaines anti-immigration qui les condamnent à une vie de sans-papiers ?

         Peu importe à Darmanin, qui continue son opération de division de la classe ouvrière, quitte à renforcer l'extrême droite.

mardi 2 janvier 2024

Décembre 1983 : la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Une réalité qu’il est bon de rappeler et de ne pas oublier.

 Décembre 1983 : la Marche pour l’égalité et contre le racisme

27 Décembre 2023

Le 3 décembre 1983, la Marche pour l’égalité et contre le racisme rassemblait près de 100 000 personnes dans les rues de Paris. Un mois et demi plus tôt, dix-sept marcheurs s’étaient élancés de Marseille, parmi lesquels huit jeunes du quartier populaire des Minguettes de Vénissieux, en banlieue de Lyon.

Les promesses de « changer la vie » du gouvernement de gauche de Mitterrand, élu en 1981, étaient déjà usées. L’heure était aux économies et plus de deux millions de travailleurs avaient été jetés à la rue, parmi lesquels beaucoup de travailleurs immigrés. Cette génération, celle des parents des futurs jeunes marcheurs, ne s’était pas laissé faire.

Les travailleurs immigrés dans les luttes

Au printemps 1982, les ouvriers immigrés, qui tenaient les postes les plus durs et mal payés des chaînes de montage des usines Citroën et Talbot se mettaient en grève. Ces « grèves de la dignité » revendiquaient le droit, face à la dictature patronale de la famille Peugeot, de se syndiquer ailleurs qu’au syndicat contrôlé par le patron, et de ne plus subir les comportements racistes des chefs. Un gréviste témoignait ainsi : « Ce qui était devenu insupportable, c’était de se faire traiter d’esclave, de bougnoule. […] Toutes les semaines, il fallait qu’un ouvrier paie une bouteille de Ricard, qu’il ne buvait pas, c’était pour boire entre régleurs, chefs d’équipe et contremaîtres. […] Il y avait aussi les interprètes, pour les Arabes, mais aussi les Turcs, les Yougoslaves, les Portugais, etc. Ceux-là étaient là pour interpréter les volontés de la direction, alors l’ouvrier ne pouvait absolument pas discuter. »

Les grèves étaient reparties en janvier 1983 pour des augmentations de salaire dans plusieurs usines automobiles, de Chausson à Renault ou Citroën. Le gouvernement de gauche, qui comptait alors quatre ministres communistes, ne dédaigna pas les arguments xénophobes pour tenter de les casser. Alors que le patronat et les médias déchaînaient une campagne raciste contre les grévistes, le Premier ministre socialiste, Mauroy, les accusa d’être manipulés par des extrémistes religieux. Le gouvernement entérina d’ailleurs les premiers plans de licenciements massifs, dont celui de 10 000 ouvriers de l’automobile, à l’été 1983. Dans les familles immigrées, la jeunesse se retrouvait de plus en plus en butte au chômage, mais aussi au racisme.

La révolte des jeunes

Les expéditions contre les immigrés et les crimes racistes étaient fréquents. Durant le seul été 1983, 31 maghrébins furent tués ou blessés par des tirs de policiers ou de crapules racistes armées. Parmi les victimes se trouvait Toumi Djaidja, 20 ans, qui animait depuis quelques mois l’association SOS Avenir Minguettes. Le 17 juin, un policier lui tira dessus alors qu’il tentait d’intervenir pour aider des jeunes pris à partie par la police.

L’association des Minguettes était née quelques mois plus tôt, en mars, après une série d’émeutes dans ce quartier à majorité HLM de la banlieue lyonnaise, suite à l’un de ces affrontements entre les jeunes et la police. Ils ne trouvèrent pas de soutien auprès de la Fédération du Parti communiste du Rhône qui, après une petite phrase sur « l’égalité des droits entre travailleurs français et immigrés », ajoutait : « Aujourd’hui, avec deux millions de chômeurs dans notre pays, il faut mettre un terme à l’immigration officielle et clandestine, dans l’intérêt de tous. » Le Parti communiste, dont les « camarades ministres » avaient accepté sans broncher les plans d’austérité et de licenciements, n’hésitait pas à joindre sa voix à la campagne qui faisait des travailleurs immigrés les responsables du chômage.

C’est à la Cimade, association chrétienne d’aide aux immigrés et aux réfugiés, que les jeunes des Minguettes trouvèrent des militants pour les aider à organiser une marche, dans l’esprit des actions non violentes d’un Gandhi en Inde ou d’un Martin Luther King aux États-Unis. Les marcheurs traversèrent la France, accueillis par le milieu associatif religieux de gauche et par des militants syndicaux et politiques locaux. À chaque étape, ils organisaient des débats avec la population et se retrouvaient parfois en butte au racisme, mais aussi souvent à la fraternité par-delà les préjugés.

Un nouveau meurtre raciste particulièrement révoltant fut commis dans la nuit du 14 novembre. Un jeune touriste algérien, Habib Grimzi, fut roué de coups puis défenestré du train Bordeaux-Vintimille par trois jeunes en route pour s’engager dans la Légion étrangère. Ce crime aussi gratuit qu’abject souleva une grande émotion qui se traduisit par la mobilisation de dizaines de milliers de manifestants à l’arrivée des Marcheurs à Paris.

Promesses non tenues de Mitterrand

Le gouvernement socialiste, après les plans d’austérité qui faisaient les poches aux classes populaires et sa validation des plans de licenciements massifs du grand patronat, avait besoin de redorer un peu son image « de gauche ». Mitterrand reçut donc une délégation et quelques jeunes maghrébins foulèrent les tapis de l’Élysée sous l’œil des caméras. Pour l’occasion, il sortit des oubliettes sa promesse de campagne d’accorder le droit de vote aux élections locales aux immigrés, promit des mesures contre les crimes racistes, ainsi qu’une carte de séjour de dix ans renouvelable automatiquement. Ce fut la seule mesure réalisée, les autres retournèrent au placard.

La désillusion devant la politique antiouvrière du gouvernement de gauche favorisait la montée de l’extrême droite, comme l’avait montré la première percée électorale du Front national de Jean-Marie Le Pen lors des élections municipales de mars 1983. Les dirigeants socialistes eurent le culot de justifier l’abandon du projet de droit de vote aux immigrés en prétendant que cela aurait été un encouragement à cette montée dont ils étaient les premiers responsables !

Quarante ans plus tard, qu’il s’agisse de l’emploi, des relations avec la police, du logement, rien n’a changé dans les quartiers populaires, si ce n’est en pire. Un ancien marcheur interrogé lors des récentes commémorations faisait remarquer : « Nos quartiers se sont appauvris et tous les politiciens entonnent les mêmes refrains où insécurité rime avec immigration. » Le poids de l’extrême droite dans le débat récent en témoigne.

La société capitaliste qui s’enfonce dans la crise, l’absence de perspectives politiques venant de la classe ouvrière délitent encore plus le monde du travail et les quartiers ouvriers. Cela laisse la place aux préjugés de toutes sortes et à un racisme qui continue à tuer. Le combat contre ce fléau fait pleinement partie du combat des travailleurs conscients : les divisions entre exploités permettent au capitalisme de maintenir et de nourrir l’oppression de tous.

                                             Nadia CANTALE (Lutte ouvrière n°2891)