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samedi 25 juin 2022

Argenteuil, brocante rue Puiseux et Lemoine-Rivière, petite annonce personnelle

Aidez-moi à réduire mon « débarras »

 

Et par la même occasion

C’est rare que j’utilise le présent blog pour une annonce personnelle, ce que je fais par cette brève.

         Je participerai ce dimanche à la brocante de la rue Puiseux et Lemoine-Rivière dans le quartier de l’école Carnot, plus précisément, pour ma part, de 8 heures à 10 heures, et de 15 heures à la fin de la brocante. Mon « stand » restera ouvert pendant l’intermède de mon absence. Je remercie chaleureusement à cette occasion la personne qui m’accueille, juste à côté de l’entrée du lycée Georges Braque.

         Qu’est-ce que je proposerai ?

         Des bibelots ou autres documents d’histoire qui viennent de mon ancienne demeure de Joliot-Curie, et des livres d’histoire.

         Pendant des années, j’ai récolté des milliers de livres, en particulier d’histoire. Je ne peux pas les garder tous, mais lorsque j’ai récupéré chacun, j’avais une bonne raison de le faire. Mes livres d’histoire, je les céderai à 1 euro pièce. Que les étudiants ou passionnés d’histoire se le disent.

         À demain rue Victor Puiseux, et merci aussi aux organisateurs. Les brocantes de quartier, une occasion de chiner certes, mais également de développer les relations amicales et de voisinage si nécessaires. Dominique

 

mercredi 30 mai 2018

Mai 68 : modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans. Fin, sans fin.


Je n’ai pas oublié


Le 13 mai 1968
Ce mois de mai fut pour moi l’occasion de constater que du jour au lendemain, tout peut basculer, les gens peuvent prendre une autre voie, bien différente de celle qu’ils suivaient jusqu’alors. Ce qui fut vrai hier peut l’être tout autant pour demain. L’espoir peut alors totalement remplacer le scepticisme quant à la possibilité de renverser le capitalisme.
         Les évènements de Mai affirmèrent une nouvelle fois la fantastique force du monde du travail, sans lequel, en grève, tout s’arrête. Ce fut une expérience extraordinaire.
         Dans les deux années qui suivirent, j’allais approfondir les idées que j’avais découvertes. Mais pour l’administration de l’Ecole normale, je n’étais qu’un élève rebelle qu’il fallait mater.
         Le régime de caserne de l’Ecole ne changea guère après ces évènements qui avaient secoué ailleurs les lycées et les universités. Alors que Mai 68 avaient modifié à l’Ecole normale les rapports avec la majorité des enseignants et rendirent les cours beaucoup plus vivants, l’administration resta sur ses positions. En terminale, je fus « consigné » le week-end quatre fois pour des motifs ridicules. La cinquième fois, je rentrai à Argenteuil. Je passai en conseil de discipline, et le paierait deux ans plus tard en étant muté dans une autre Ecole normale.
         Ma participation aux « évènements » fut modeste. Mais je suis resté jusqu’à aujourd’hui sur cette même ligne d’espoir dans la capacité de l’humanité à avancer en se débarrassant du capitalisme. Bref, je n’ai pas oublié mes rêves d’antan, ceux d’un jeune de 16 ans, chargé d’espérances. DM



mardi 29 mai 2018

Mai 68, modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans


Dissolution de Voix ouvrière

 
La jeunesse avait effectivement déjà voté

Le 12 juin 1968, le gouvernement décide la dissolution de 11 organisations révolutionnaires, dont Voix ouvrière. En attendant la suite, le PSU ouvre ses portes aux participants de Mai dont les organisations viennent d’être dissoutes. Je retrouve une militante de Voix ouvrière pour en discuter, dans un lieu anodin, discret, l’Arc de triomphe du Carrousel face au jardin des Tuileries…
Je participerai à la campagne du PSU sur Argenteuil pour les élections législatives des 23 et 30 juin 1968. Son candidat s’appelait alors « Peytour ». Pendant plusieurs décennies, l’inscription « Votez Peytour » sera toujours lisible sur un mur du cimetière d’Orgemont, devant la cité Joliot-Curie. Elle me rappellera longtemps ce joli printemps.
         A la mi-juin, comme mes petits camarades, je dois réintégrer l’Ecole normale de Versailles pour récupérer mes affaires et filer… L’année scolaire 1967-1968 s’achève. Je dois aller l’année suivante en première B (sciences économiques…). Les vacances commencent prématurément.

(A Suivre. Epilogue)

lundi 28 mai 2018

Mai 68, modeste itinéraire d’un jeune engagé de 16 ans


La révolte est dans le pré

A l’usine Renault de Flins, « le 4 juin, les grévistes avaient brûlé les urnes pour empêcher un vote sur la reprise du travail. Mais le 6 juin, dans la nuit, les half-tracks des CRS défonçaient les grilles de l'usine. En réponse, le vendredi 7 juin, 5 000 ouvriers se rassemblaient devant l'usine, bien décidés à ne pas reprendre le travail. Les policiers, eux, continuèrent leur chasse à l'homme. Le lundi 10 juin dans l'après-midi, ce fut le drame : un lycéen maoïste, Gilles Tautin, 17 ans, poursuivi par des gendarmes, se jeta dans la Seine pour leur échapper et s'y noya. Devant l'émotion soulevée, la direction de Renault fit marche arrière. Les CRS abandonnèrent l'occupation. Les ouvriers de Flins la reprirent et celle-ci continua jusqu'au 17 juin. » (Lutte ouvrière du 5 juin 2008).
         Sans doute le 11 juin au matin, après la mort de Gilles Tautin, j’entends parler d’un rassemblement à la porte de Saint-Cloud. Je m’y rends, et je retrouve des élèves de l’école normale de Versailles. Ils sont en voiture. Ils m’emmènent du côté des usines Renault-Flins. Nous nous retrouvons dans le village d’Elisabethville, à flanc de coteaux de la Seine, non loin de l’usine. J’y resterai dans la soirée, et une partie de la nuit, mais les CRS interviennent et je me retrouve sur le plateau à les fuir en courant à travers champ. De champs de choux dans mon souvenir. Je leur échapperai. On est plus leste quand on a seize et que l’on est couvert léger, à la différence des casqués dont le lourd harnachement n’aide pas au déplacement.
         Je ne sais pas comment je suis revenu à Versailles, mais j’ai un souvenir magique de quelqu’un qui court par les chemins, alors que le petit matin ensoleillé de juin se lève…

(A suivre, la fin, et petite conclusion)

vendredi 25 mai 2018

Mai 68 : modeste itinéraire personnel d’un jeune de 16 ans (6)


Mai 68, un stage en accéléré



Mai-juin 68 fut pour moi comme pour tous les participants une véritable leçon.
L’acteur Jacques Weber déclarait à l’occasion de sa présence à la fête de Lutte ouvrière le week-end dernier, qu’en Mai 68, il s’affirmait « marxiste-léniniste » sans savoir de quoi il s’agissait. Pour ma part, j’avais quelques mois d’avance sur lui, le communisme et le trotskysme avaient commencé pour moi à poser leur jalon.
         En tout cas, les évènements que je vécus alors me montrèrent à jamais la puissance du monde du travail et de la grève. Une puissance capable de changer le monde.
         Je n’étais pas complètement fixé vers quelle organisation j’allais me diriger, mais c’était vers une organisation communiste trotskyste que je le ferais. Voix ouvrière avait déjà mes préférences, mais cela ne m’empêcha pas fin mai, à Versailles, un soir, de faire du porte-à-porte pour proposer Informations ouvrière, le journal de l’OCI de Pierre Lambert.
         Je tentai également, un dimanche, de vendre le journal Voix ouvrière en mai-juin 1968 sur le marché Héloïse (Déjà !). Mais si ce journal se vendait bien au Quartier latin, il n’en allait pas de même à Argenteuil marqué alors par la puissance du PCF. Je fis choux blanc. Il faudrait longtemps pour que Lutte ouvrière commence à construire une présence dans cette ville ouvrière.

(A suivre, du côté de Flins)

dimanche 20 mai 2018

Mai 68 : modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans (Suite, 6.)


Un soir, du côté de Billancourt

 
Georges Séguy à Billancourt

Durant les semaines de Mai-Juin, et malgré la grève des transports après le 13 mai, les participants se déplacent beaucoup, d’un lieu des évènements à un autre. On marche, on fait du stop, les voitures des uns servent aux autres, et puis, pour donner des nouvelles aux parents, j’ai mon solex…
         Le jour où le secrétaire confédéral de la CGT vient en compagnie de son prédécesseur, Benoît Frachon, rapporter dans la soirée du 27 mai l’état des discussions de Grenelle aux travailleurs de chez Renault, des étudiants et des travailleurs d’autres entreprises se rassemblent aux portes de l’usine, place Nationale, face à Billancourt.
         Les portes de l’usine sont closes, mais il y a du monde sur la place. On n’entendra pas les fameux sifflets qui ponctuent le discours de Séguy. Certains les analyseront comme des marques de critiques à son encontre quand d’autres affirmeront que c’est contre les propositions du gouvernement qu’ils visent. Une chose est sûre est que la CGT acceptera des Accords dits de Grenelle au contenu bien en-deçà des possibilités du mouvement.
         Je participe ce soir-là à ce rassemblement de la place Nationale. Le nom de la « forteresse ouvrière » sonne à mes oreilles.


A suivre, vers Voix ouvrière mais pas seulement

samedi 19 mai 2018

Mai 68 : modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans (Suite, 5.)


Sous les pavés, la plage ?


Bien évidemment, j’ai participé à des manifestations durant la dernière quinzaine de mai. Je me souviens de celle du 24 mai partie de la gare de Lyon qui dégénéra rapidement. J’ai en mémoire cette image des gardes mobiles perchés sur le chemin de fer de la Bastille lançant leurs grenades sur nous qui étions en contrebas sur le boulevard Daumesnil.


Un très courageux

         Dès le début des évènements, la police et les CRS avaient su cristalliser contre eux la colère des jeunes. Malgré les médias de l’époque, sauf Europe1 et RTL qui, elles, avaient misé sur l’écho des évènements parmi la jeunesse, une fraction très importante de l’opinion publique s’était retrouvée du côté de ces derniers, approuvant ou excusant ses « excès ».
         Je me vois encore sur le boulevard Saint-Michel ou ailleurs dépavant à qui mieux mieux.
         Nous le faisions à visage découvert, et nous avions l’impression d’être dans le sens des évènements, alors que la police symbolisait pour nous, l’ordre bourgeois, la répression, et le pouvoir des dominants.
         Ces pavés ont symbolisé Mai 68. A la fois image d’une certaine violence, mais tout de même marquant la limite également de la profondeur de l’affrontement.


         Le grand rassemblement de Mai à Paris fut, du côté de l’extrême-gauche le grand meeting du stade Charléty le 27 mai. Je n’y ai pas participé, et personne de m’a alors demandé les raisons de mon absence…