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samedi 20 juillet 2024

Assemblée : un barrage ou une échelle ?

 

La courte échelle à l’extrême-droite

 


 

Pendant que la gauche et sa recherche d’un futur Premier ministre animent le cirque politicien, le reste du « front républicain » drague du côté de l’électorat réactionnaire.

Darmanin et Attal, avant de passer la main, ont pris soin de faire passer des décrets pour que les mesures indignes de la loi immigration puissent être mises en œuvre. Quant à Wauquiez, il a présenté le pacte législatif que propose la droite : baisse des charges pour les patrons, quotas d’immigration et durcissement des conditions d’attribution des aides sociales pour les immigrés. Voilà un trait d’union idéal, de Macron à Bardella.

Le « front républicain » ne fait pas barrage à l’extrême droite, il lui fait la courte échelle !

vendredi 19 juillet 2024

1936 : quand le chef du Front populaire, Blum, s’explique sur les grèves

 1936 : quand le chef du Front populaire s’explique sur les grèves

Publié le 17/07/2024

C’est une lecture éclairante sur la réalité de ce que fut la politique du Front populaire, en particulier vis-à-vis de l’immense mouvement de grève, bien éloignée de la version mensongère colportée par les dirigeants de la gauche actuelle. Nous en publions ci-dessous des extraits.

 « Cette loi de quarante heures fait partie intégrante d’un ensemble politique. Cette politique, je n’ai pas eu à la choisir, elle m’a été imposée dans les circonstances où j’ai pris le gouvernement, par une nécessité de droit, et par une nécessité de fait, ayant véritablement le caractère d’un cas de force majeure.

Rappelez-vous que, les 4 et 5 juin, il y avait un million de grévistes. Rappelez-vous que toutes les usines de la région parisienne étaient occupées. Rappelez- vous que le mouvement gagnait d’heure en heure et de proche en proche dans la France entière. (…) Je n’étais pas sans rapports moi-même avec les représentants du grand patronat et je me souviens de ce qu’était leur état d’esprit à cette époque : “Alors quoi ? C’est la révolution ? Alors quoi, qu’est-ce qu’on va nous prendre ? Qu’est-ce qu’on va nous laisser ?” Les ouvriers occupaient les usines. Et, peut-être, ce qui contribuait le plus à la terreur, c’était cette espèce de tranquillité, cette espèce de majesté calme avec laquelle ils s’étaient installés autour des machines. (…)

M. Lebrun (le président de la République) me répondit alors : “(…) Je vous en prie, dès demain, adressez-vous à eux par la voix de la radio. Dites- leur que le Parlement va se réunir, que dès qu’il sera réuni, vous allez leur demander le vote rapide et sans délai des lois dont le vote figure dans leurs cahiers de revendications, en même temps que le relèvement des salaires. Ils vous croiront, ils auront confiance en vous et alors, peut-être ce mouvement s’arrêtera-t-il ?” (…)

Sans nul doute, j’aurais tenté de moi-même ce qu’on a appelé l’accord Matignon. Mais je dois à la vérité de dire que l’initiative première est venue du grand patronat. (…) On ne demandait qu’une chose aux Chambres : aller vite, vite, afin de liquider une situation que j’ai qualifiée non pas de révolutionnaire mais de quasi révolutionnaire, et qui l’était en effet. (…) La contrepartie, c’était l’évacuation des usines. Dès ce jour-là, les représentants de la CGT ont dit aux représentants du grand patronat qui étaient à Matignon : “Nous nous engageons à faire tout ce que nous pourrons et nous le ferons. Mais nous vous avertissons tout de suite. Nous ne sommes pas sûrs d’aboutir. Quand on a affaire à un mouvement comme celui-là, à une marée comme celle-là, il faut lui laisser le temps de s’étaler. Et puis c’est maintenant que vous allez peut-être regretter d’avoir systématiquement profité des années de déflation et de chômage pour exclure de vos usines les militants syndicalistes. (…) Ils ne sont plus là pour exercer sur leurs camarades l’autorité qui serait nécessaire pour faire exécuter nos ordres”. Et je vois encore M. Richement (un représentant du patronat) qui était assis à ma gauche, baisser la tête en disant : “C’est vrai, nous avons eu tort.” (…)

Je dois vous dire qu’à ce moment dans la bourgeoisie, et en particulier dans le monde patronal, on m’espérait comme un sauveur. Les circonstances étaient si angoissantes, on était si près de quelque chose qui ressemblait à la guerre civile qu’on n’espérait plus (…) que dans l’arrivée au pouvoir de l’homme auquel on attribuait sur la classe ouvrière un pouvoir suffisant de persuasion pour qu’il lui fit entendre raison et qu’il la décidât à ne pas user, à ne pas abuser de sa force. (…)

Voilà Messieurs, dans quelles conditions ont été votées les lois sociales dont l’accusation extrait la loi des quarante heures. (…)

En 1938, c’est autre chose. (…) J’ai donc obtenu l’accord (…) qui porte à 45 heures, par addition de cinq heures supplémentaires, le temps normal de la durée de travail dans tous les établissements travaillant directement ou indirectement pour la défense nationale. »

                                                                        Lutte ouvrière n°2920

dimanche 14 juillet 2024

Nouvelle-Calédonie : lors des élections législatives, un vote anti-colonial

 Nouvelle-Calédonie : un vote anti-colonial

Publié le 10/07/2024

En Nouvelle-Calédonie, c’est un élu indépendantiste, Emmanuel Tjibaou, qui a été élu dans la seconde circonscription de l’archipel, une première depuis 1986.

En 1986, le ministre Pasqua avait découpé les deux circonscriptions de l’archipel de façon à rendre les nationalistes minoritaires dans les deux. Ainsi, dans la première circonscription, les électeurs des îles Loyauté, qui votent indépendantiste à près de 100 %, sont noyés au sein de ceux de la capitale surnommée « Nouméa-la-blanche ». Dans la deuxième aussi, le camp anti-indépendantiste pouvait compter sur le poids des autres grandes villes comme Dumbéa, dans la banlieue de Nouméa. Mais ce qui a fonctionné pendant 40 ans ne fonctionne plus, notamment parce que le camp indépendantiste a rallié des électeurs originaires des communautés des îles d’Océanie et du Pacifique.

Au total, lors du deuxième tour et sur les deux circonscriptions, le camp nationaliste a recueilli plus de 83 000 voix, 10 000 de plus que le camp non-indépendantiste, le signe que la légitime révolte des Kanaks et des Océaniens démarrée au mois de mai n’a pas cessé et qu’ils sont loin d’être résignés. Ce résultat est d’autant plus significatif que, pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale, le corps électoral est complet, incluant tous les résidents de Nouvelle-Calédonie. Or la droite loyaliste, anti-indépendantiste, ne peut que relancer la bataille pour le dégel du corps électoral, suspendu par Macron le temps des législatives, et cela avant les prochaines élections locales prévues avant la fin de l’année.

L’élu kanak, Emmanuel Tjibaou, est le fils de Jean-Marie Tjibaou, un des fondateurs du FLNKS, partisan du compromis avec l’État français après la révolte kanak des années 1984-1988, signataire en ce sens des accords de Matignon en 1988 et assassiné en 1989 par Djubelly Wéa, un Kanak qui avait vécu ces accords comme une trahison.

En même temps l’État français continue de faire des prisonniers politiques. Un autre fils de Jean-Marie Tjibaou, Joël Tjibaou, fait partie des onze militants de la CCAT arrêtés en juin, et accusés d’être responsables des pillages et des émeutes. Joël Tjibaou a été écroué sur l’archipel pendant que Christian Tein, leader de la CCAT, et six autres, traités comme des terroristes pendant leur transfert vers la métropole, ont été mis à l’isolement dans les prisons de Mulhouse, Dijon, Riom, Villefranche-sur-Saône. Le 5 juillet, seules Frédérique Muliava et Brenda Wanabo sont sorties de prison pour être placées sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique et assignées à résidence pendant au moins six mois, mais en métropole, à 17 000km de leur famille !

En Nouvelle-Calédonie, les rassemblements ont été interdits le week-end des élections, le couvre-feu prolongé au moins jusqu’au 15juillet. 3 500 militaires et policiers sont toujours mobilisés pour tenter de venir à bout de la révolte des Kanaks. Depuis le 13mai, plus de 1 700 personnes ont été arrêtées sur cet archipel de 270 000 habitants. À bas la répression coloniale ! Libération de tous les prisonniers !

                                                   Serge Benham (Lutte ouvrière n°2919)

samedi 13 juillet 2024

Trois blocs politiques ? Non, deux classes sociales !

 Trois blocs politiques ? Non, deux classes sociales !

Publié le 10/07/2024

La division du Parlement en trois blocs politiques, du moins jusqu’à ce que des négociations aboutissent à une solution gouvernementale, masque plus la réalité qu’elle ne l’éclaire.

 


Ainsi, bien des travailleurs, des petites gens, des mères de famille ont voté RN en espérant que cela change. « Cela », c’est les bas salaires, les petites retraites, la hausse continuelle des prix, la précarité du travail, la dégradation des services publics, l’inquiétude de l’avenir et, par-dessus tout, le dégoût de Macron et de sa cohorte de menteurs méprisants. Aujourd’hui, dans ces couches populaires, ces sentiments se mélangent à des degrés variables avec les préjugés cultivés par l’extrême droite. Mais, au-delà des délires xénophobes aussi étouffants et dangereux qu’ils soient, il y a une colère sociale qui découle de l’écrasement de la population travailleuse par une minorité de capitalistes. La fonction du RN est de la détourner contre des ennemis inventés, pour l’instant à coups de bulletins de vote inoffensifs.

Le Pen et Bardella, renvoyés dans l’opposition, sont dans une position leur permettant de dire qu’il faut attendre les prochaines élections pour espérer un changement. Ils savent pertinemment qu’il n’y aura aucune amélioration pour les couches populaires avec eux, mais ça ne les empêche pas de dire à leurs électeurs, particulièrement à ceux dont les fins de mois commencent le 10, qu’ils doivent patienter encore trois ans dans l’eau glacée en attendant que la marée monte suffisamment et les porte au pouvoir. En cela ils ressemblent à tous les politiciens bourgeois.

Quel que soit le futur gouvernement, de gauche, du centre ou d’ailleurs, il demandera aux travailleurs qui ont voté pour lui, et même aux autres, de patienter car « tout n’est pas possible tout de suite » et d’espérer en la bonne volonté des capitalistes. La vie est tout aussi difficile pour les ouvriers qui ont voté à gauche, pour ceux qui s’abstiennent, pour ceux qui n’ont pas le droit de vote que pour ceux qui ont voté RN. Devront-ils attendre le salut du nouveau gouvernement, du prochain ou de celui d’après ? Patienter et espérer que quelque gouvernement veuille bien prendre en considération les aspirations populaires, voilà à quoi conduisent le jeu électoral et les promesses brandies par les uns et les autres.

Mieux vaut en revenir à cette vérité simple : dans cette société il y a d’un côté les travailleurs et de l’autre les capitalistes aidés de multiples représentants politiques. Les premiers doivent se donner les moyens d’imposer leurs exigences aux seconds.

                                                      Paul Galois (Lutte ouvrière n°2919)

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Tous les vendredis de l’été sauf celui de la mi-août, de 17 h.15 à 18 h.30 au célèbre carrefour !

Demain dimanche 14 juillet, de 9 h.30 à 10 h. devant Monoprix ;

-de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,

Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse.

-Lundi 15 juillet, de 18 à 19 heures dans le centre commercial de Saint-Gratien.

jeudi 11 juillet 2024

Nouveau Front Populaire : une victoire en trompe-l’œil

 

Certainement pas un virage à gauche dans la société

 

 

Au lendemain des élections législatives, les ténors du Front populaire crient victoire, alors que le RN a totalisé avec ses alliés près de 10 millions de voix, et gagné 54 députés. S’il n’a pas eu la majorité, ce n’est pas dû à un recul de son influence, mais au mode de scrutin et aux désistements des candidats de gauche pour des candidats macronistes, voire LR.

         Tout cela n’empêchera pas le RN de faire pression sur la société dans un sens réactionnaire, ni les racistes de tout poil de se sentir pousser des ailes.

         Pour combattre ce danger, il ne suffira pas de s’en remettre aux institutions ou à un gouvernement qui se dirait plus ou moins à gauche.