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vendredi 28 mars 2025

Argenteuil, une décision municipale contre la liberté d’expression invalidée par le tribunal administratif. Une décision qui réjouit les habitants.

Pata..tract pour la décision municipale contre la liberté d’expression. Que du bonheur !

 


 

En octobre 2023, Monique Vatri , Xavier Morin et Francis Gabouleaud, conseillère et conseillers de gauche de l’opposition municipale avaient assigné la Ville d’Argenteuil (en clair, sa municipalité) pour demander l'annulation de l'arrêté municipal qui interdisait la distribution de tracts devant le marché Héloïse et au-delà (jusque avenue Gabriel Péri).

         L'audience a eu lieu le 4 mars avec une décision rendue le 25 mars. Ces membres de l’opposition ont gagné, l'arrêté en question est annulé. L'arrêté n'était certes plus fonctionnel car il n’était valable que jusqu’au 30 avril 2024. Mais c'est une victoire morale, pour les assignataires mais aussi pour tous ceux qui à Argenteuil, et ils sont l’énorme majorité, défendent la liberté de pouvoir s’exprimer ! DM

 

Argenteuil, une décision municipale contre la liberté d’expression invalidée par le tribunal administratif. Voilà ce que nous écrivions le 17 octobre 2023

Mardi 17 octobre 2023

La « démocratie » à Argenteuil, de recul en recul… aux habitants d’en juger. À eux de réagir !

 

Un argumentaire et un prétexte qui donnent presque envie d’en rire

 

Le maire d’Argenteuil, Georges Mothron, vient de prendre un arrêté anti-tracts qui a pris effet vendredi dernier. Il s’agit d’interdire la distribution de tracts non seulement aux alentours du marché Héloïse mais également dans les rues avoisinantes.

         Nous avions cru comprendre que le maire d’Argenteuil avait une phobie du papier, mais cela apparemment se confirme. C’est le second arrêté anti-tracts qu’il prend en moins de trois mois. Pour le premier, il s’agissait d’en interdire la distribution à l’intérieur du dernier Forum des associations. À cette occasion, cela avait permis, en toute contre-production de la décision, un beau succès au Comité visé par cet arrêté, le Comité de Défense de l’espace Jean Vilar.

         Ce dernier arrêté prend prétexte des travaux qui débutent pour agrandir l’espace de la « plataneraie » qui se fait aux dépens des emplacements du marché (voir notre autre brève sur le sujet). Le vendredi, les travaux continueront sans doute, avec le marché. Ce sont les barrières mis en place qui risquent éventuellement de poser problème, pas les tracts ! Qu’à cela ne tienne. Quant au dimanche, à ce que l’on sache, ces travaux s’arrêtent. Par ailleurs, et c’est là l’essentiel, qui a vu les distributions de tracts perturber le marché Héloïse sur un boulevard éponyme privé de circulation ! Quant aux rues adjacentes…

         Cela donne l’impression d’une petite contribution municipale particulière à la force qui compte en Palestine pour les dominants, celle de l’État d’Israël, puisque les distributions notables de tracts au marché Héloïse ont toujours été celles de ceux qui à Argenteuil veulent faire entendre la voix du peuple palestinien. Sans que cela pose un quelconque problème. En tout cas, sur ce plan, cet arrêté arrive à point nommé.

          On pense également aux futures prises de position et informations du Comité Jean Vilar alors que la municipalité continue son affaire Fiminco, à travers la nouvelle étape "plataneraie" et des ennuis qui lui sont liés pour les commerçants et les clients modestes du marché dont l'avenir n'est plus sûr.

         Tout cela a un petit air de 1939 lorsqu’il ne faisait pas bon vouloir exprimer certaines convictions.

         À suivre donc au vue en particulier des futures réactions des Argenteuillais. Cela dit, si cela ne relevait pas d’une affaire si sérieuse, avec cette peur du "tract", il y aurait tellement de quoi rire ! Dominique MARIETTE, Lutte ouvrière-Argenteuil

 

dimanche 12 janvier 2025

L’attentat contre Charlie Hebdo : un crime et son exploitation politique

L’attentat contre Charlie Hebdo : un crime et son exploitation politique

Publié le 08/01/2025

Le dixième anniversaire des attentats contre Charlie Hebdo et un Hyper Casher parisien aura été une nouvelle occasion de faire serrer les rangs, au nom de la lutte contre le terrorisme, derrière des dirigeants politiques qui sèment la barbarie dans le monde.

 

La une du 16 janvier 2015.

L’assassinat planifié des dessinateurs et des journalistes d’un journal moquant les religions et les institutions, celui de personnes choisies car juives et l’exécution froide de policiers par des militants djihadistes se réclamant d’Al-Qaïda, avaient créé un choc dans toute l’opinion. Ces assassins n’étaient pas seulement des ennemis de la liberté d’expression, mais des ennemis de la liberté tout court.

Mais cette légitime émotion fut instrumentalisée sans délai par Hollande, alors président de la république, par Valls, Premier ministre, avec le soutien de Sarkozy, pour justifier leur politique en Afrique ou au Moyen-Orient et faire oublier que l’impérialisme n’a cessé de nourrir le terrorisme non seulement en semant partout l’oppression et l’injustice mais aussi, souvent, en soutenant les forces les plus réactionnaires. Le 11 janvier 2015, Hollande fit défiler à Paris des chefs d’État du monde entier pour, sans rire, défendre la démocratie et la liberté d’expression. Aux côtés des dirigeants des puissances impérialistes fauteurs de guerre, une brochette de dictateurs africains dévoués aux intérêts de Total ou de Bolloré, du style Omar Bongo, ouvraient le défilé. Au premier rang des démocrates et pacifistes, se trouvait Netanyahou qui employait, déjà, le terrorisme d’État contre les Palestiniens, en particulier à Gaza.

Valls s’était fait ovationner à l’Assemblée en déclarant : « la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical ». Les attentats étaient utilisés pour justifier, à l’extérieur, l’intensification des interventions militaires françaises en Afrique et au Moyen-Orient et, à l’intérieur, le renforcement de lois sécuritaires et les restrictions de la liberté. Tout en exigeant l’unité nationale, les politiciens désignaient une fraction de la population, celle de culture musulmane vivant dans les quartiers populaires, comme un potentiel ennemi de l’intérieur.

Depuis dix ans, chaque nouvel attentat, chaque fait divers tragique, a été instrumentalisé dans le même sens. La défiance compréhensible d’une fraction de la jeunesse vis-à-vis « des valeurs de la république » dont elle ne voit souvent que les contrôles au faciès et la relégation dans des ghettos de pauvreté, est présentée comme du « séparatisme » et condamnée comme telle. Le racisme ordinaire n’a cessé d’être encouragé par les politiciens, qui désignent l’immigration, et en particulier sa partie musulmane, comme responsable de tous les maux.

Au fil des années, ceux qui contestent la politique de l’État français sont de plus en plus souvent assimilés à des apologistes du terrorisme. Ainsi, des manifestations pour dénoncer la politique criminelle de l’armée israélienne à Gaza, avec le soutien de l’impérialisme, ou des conférences de militants propalestiniens ont-elles été interdites tandis que des militants syndicaux étaient traînés devant les tribunaux pour des tracts exprimant leur indignation.

Si le communautarisme est une impasse, ce n’est en aucune manière une raison pour accepter de s’aligner derrière les dirigeants qui entretiennent les guerres et la misère et osent ensuite se présenter comme des champions de la justice et de la démocratie.

                                               Xavier Lachau (Lutte ouvrière n°2945)