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jeudi 23 janvier 2025

Patronat : Gifi, des "idées de génie"... pour faire des affaires

 

Les dettes des uns ne sont pas les mêmes que celles des autres

 

 

Pendant des semaines, le patron de Gifi, groupe dont le siège est à Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne, a crié à la catastrophe. Pleurant sur des baisses de vente, il a fait du chantage à l’emploi des 6 500 salariés de Gifi en cas de fermeture de ses 700 magasins à travers toute la France. 

         Mais pour lui, finalement, tout finit bien. Il reste l’actionnaire principal, et les banques et l’Etat volent à son secours : ses 380 millions d’euros de dette seront effacés et transformés par les banques en apport dans le capital ; et l’État y ajoute son cadeau, avec 50 millions d’euros. 

         Tout cela, au nom de la défense de l’emploi. Mais c’est un mensonge. Il n’y a aucune confiance à accorder au patron de Gifi. Lorsque celui-ci avait fait main basse sur les magasins Tati, plusieurs centaines de salariés de Tati s’étaient retrouvés au chômage. Et à la centrale de Gifi, à Villeneuve-sur-Lot, quelque 110 emplois ont déjà été supprimés en un an, et d’autres sont à venir. D’ailleurs, la direction parle d’une dizaine de fermetures de magasins possible. 

         Quand un travailleur accumule les dettes et les découverts parce qu’il ne peut plus y arriver, les banques le lui font payer cher, avec les agios, les fermetures de compte, les interdictions bancaires ; quand on ne peut plus payer son loyer, on est expulsé. Mais quand on est un grand patron, qu’on a accumulé les dettes, on est chouchouté par les banques et par l’Etat. 

dimanche 24 novembre 2024

Bus de la RATP : attaques contre les travailleurs

 Bus de la RATP : attaques contre les travailleurs

Publié le 20/11/2024

Le réseau de la RATP sera progressivement mis en appel d’offres en treize lots. Ainsi le 12 novembre la région Île-de-France, présidée par Pécresse, a annoncé l’attribution des quatre premiers dépôts de bus de la RATP.

Les travailleurs des dépôts de Pleyel, Asnières, et Bords de Marne seront donc transférés d’ici un an dans une filiale de la RATP, et les 350 travailleurs de Bussy-Saint-Martin, en Seine-et-Marne, à Keolis.

La direction dit que les salaires seront maintenus dans le transfert. Mais il n’y aura plus d’augmentation par le passage des échelles et des échelons. Il est même prévu que la rémunération en filiale soit inférieure ; elle serait prétendument compensée par le versement d’une indemnité différentielle calculée par le repreneur, versée à 75 % durant onze mois, puis recalculée le douzième mois. Qui peut croire que cette indemnité entrera dans le calcul de la retraite ? Ou que le repreneur calculera véritablement le manque à gagner ?

Concernant les conditions de travail des travailleurs des bus, la RATP a déjà supprimé six jours de repos et allongé la durée quotidienne de travail de 50 minutes par jour, sans coupure repas, avec des horaires en deux fois sur une amplitude qui atteint 13 heures. Aggraver les conditions de travail pour rentabiliser sera l’objectif des patrons et de leurs filiales, celles de la RATP ou les autres. Les travailleurs des dépôts, conducteurs, mainteneurs, contrôleurs, employés de bureau, s’inquiètent de ces transferts, malgré la propagande de la direction qui dit que tout se passera bien grâce à un « sac à dos social » qui offrirait une garantie de la rémunération et du calcul des retraites, ainsi que le maintien de l’emploi. Mais tout refus de transfert se soldera par un licenciement, assimilé à une démission !

Dans les médias certains, à droite, prétendent que la RATP se sert de l’argent de la région pour investir dans des filiales déficitaires comme à Londres ou Dubaï. D’autres, à gauche, attaquent Pécresse et se prétendent de meilleurs gestionnaires. Mais quand la gauche dirige, comme c’est le cas pour l’agglomération de Lyon, c’est elle qui découpe le réseau TCL en lots, mis en appels d’offres.

Cette prétendue « ouverture à la concurrence » vise à rabaisser les salaires et les conditions de travail et se mènerait même si le réseau n’était pas filialisé. Les 19 000 travailleurs des bus ont les moyens de défendre leurs intérêts s’ils se mobilisent pour leurs revendications, et ils le feront avec plus de force dans le cadre d’un mouvement plus large des travailleurs, attaqués que ce soit dans la fonction publique, à la SNCF, dans les usines ou dans la grande distribution.

                                                 Correspondant LO (Lutte ouvrière n°3938)

dimanche 27 octobre 2024

Licenciements en vue, Agglomération grenobloise : Coup de colère et grève chez Vencorex

 

Après douche glaciale, colère immédiate

 

 

Suite à l’annonce officielle, le 10 septembre, de la mise en redressement judiciaire de Vencorex-France, dont le principal site est la plateforme chimique de Pont-de-Claix, les travailleurs attendaient de connaître un éventuel repreneur. Rencontres au sommet entre Etat, élus et syndicats laissaient entrevoir quelques lueurs d’espoir. Alors quand ce mercredi 23 octobre, les salariés apprenaient de l’intersyndicale, qu’au final seule une unité de 25 personnes pourrait être reprise sur les 450 travailleurs de l’usine (et encore avec de multiples conditions), la douche fut glaciale. 

La colère et le dégoût de s’être fait baladés se traduisit par un vote massif des 300 travailleurs présents pour la grève illimitée et le blocage de la plateforme chimique. 

La disparition de ce site existant depuis le début du 20ème siècle, est un véritable coup de semonce dans la région car elle aura des impacts bien au-delà de Vencorex, d’abord pour les autres sociétés du site, les sous-traitants mais aussi les autres usines Arkéma et Framatome situées à quelques kms, à Jarrie, qui dépendent de l’approvisionnement des productions de Pont de Claix. 

Au total, on parle de 5000 emplois menacés !

Ce mercredi à 13h, les grévistes arrêtaient l’usine et bloquaient les entrées.

dimanche 20 octobre 2024

Sanofi : le Doliprane et ses profits

Sanofi : le Doliprane et ses profits

Publié le 17/10/2024

Au terme de plus d’un an de négociations, Sanofi a finalement choisi le fonds d’investissement américain CD&R pour reprendre Opella, sa filiale santé grand public, qui fabrique entre autres le Doliprane et qui est valorisée à plus de 15milliards deuros.

Tout le monde connaît Doliprane. C’est un des produits-phares de Sanofi, de sa filiale Opella qui produit les médicaments vendus sans ordonnance. Les sites industriels de Lisieux et de Compiègne en fabriquent 453 millions de boîtes chaque année. Même si Sanofi ne perçoit pas la totalité des 2,15 euros la boîte, cela fait un joli pactole. D’autant que Doliprane n’est qu’un parmi les dizaines de médicaments Sanofi vendus sans ordonnance. Il représente moins de 10 % du chiffre d’affaires total d’Opella qui a été de 5,2 milliards d’euros en 2023.

C’est beaucoup mais c’est tellement moins que ce que rapportent les médicaments dits innovants. Ainsi, le Dupixent de Sanofi, un produit d’immunologie prescrit contre l’asthme, est vendu à plus de 600 euros l’ampoule de moins de 2 millilitres.

En effet, sous prétexte de l’importance des travaux de recherche, les produits dits innovants échappent aux règles habituelles de fixation du prix des médicaments remboursables tenant compte de l’efficacité, du volume de vente envisagé, des prix pratiqués à l’étranger... La fixation de leur prix se limite à un marchandage entre le laboratoire et ce que la Sécurité sociale peut se permettre de payer. Dupixent à lui seul a ainsi pu générer dans la même année 2023 un chiffre d’affaires de près de 11 milliards d’euros.

Comme tous les industriels, Sanofi choisit la rentabilité et, puisque l’immunologie apparaît aujourd’hui comme le domaine le plus porteur, il choisit ce domaine. Et d’affirmer haut et fort qu’il doit « devenir le leader mondial de l’immunologie. » Ce n’est pas, comme il ose ajouter, pour « changer la vie de millions de personnes » mais bel et bien pour remplir les comptes de ses actionnaires.

Dans ce but, en quelques années, entre 2019 et fin 2023, l’effectif mondial de Sanofi est passé de plus de 100 000 salariés à environ 86 000. Des pans entiers ont été cédés, vendus, externalisés.

À propos de la cession d’Opella à un fonds américain, le gouvernement fait un discours sur la « souveraineté sanitaire », suivi par nombre de politiciens de tout bord disant que la France doit et peut produire « son » Doliprane et « son » paracétamol. Ils font semblant d’oublier que si celui-ci est aujourd’hui produit en Chine, en Inde ou en Turquie, c’est parce que sa production est soumise à la loi du profit.

Jusqu’en 2008, Rhodia, « un des principaux groupes de l’industrie chimique française » dit Wikipedia, fabriquait du paracétamol à Roussillon, dans l’Isère. Mais l’atelier étant vétuste, il aurait fallu y investir, ce que les actionnaires ont refusé. Et si, en 2021, le groupe Sequens a pu annoncer l’ouverture d’un atelier moderne pour produire de nouveau du paracétamol à Roussillon, c’est que le tiers des 100 millions d’investissement devait venir d’aides publiques… qui iront grossir des intérêts privés dans un système où ils sont les seuls à compter.

                                                      Sophie Gargan (Lutte ouvrière n°2933)