TotalEnergies :
prospérer sur des ruines
08 Septembre
2021
TotalEnergies
vient de conclure avec le gouvernement irakien un contrat à dix milliards de
dollars (8,5 milliards d’euros) d’investissement dans le pétrole, le solaire et
le gaz.
Le PDG, Patrick Pouyanné, s’est vanté d’un « retour par la grande
porte », dans ce pays où d’autres compagnies étrangères, comme Shell, lui
ont soufflé la place dans les précédents marchés. TotalEnergies présente, selon
son PDG, des projets énergétiques et écologiques. Ainsi en injectant de l’eau
de mer dans les champs pétrolifères du sud de l’Irak, la multinationale se
propose de faire remonter le pétrole sans puiser dans les nappes phréatiques.
Elle promet de récupérer le gaz des torchères pour alimenter des centrales électriques
et de créer un gigantesque champ de panneaux solaires.
À l’en croire, ce trust, attaqué par différentes ONG pour la destruction de
l’environnement et des ressources indispensables aux habitants de plusieurs
pays africains, pourrait ainsi devenir un modèle de bienfaisance pour l’Irak et
ses habitants, souffrant entre autres d’une pénurie d’électricité.
Depuis les années 1920, la Compagnie française des Pétroles devenue Total
puis TotalEnergies exploite le pétrole de la région, à l’ombre d’un État français
qui se soucie de faciliter son implantation, pour le plus grand profit de ses
actionnaires. Présidents jouant les représentants de commerce, comme Macron une
semaine avant la conclusion du contrat, assurance de ne rien y perdre faite aux
grandes sociétés qui investissent, fiscalité sans contrainte aux dépens des
finances publiques, tout leur est bon, même la guerre.
TotalEnergies ne va pas « aider au développement » de l’Irak
comme l’a déclaré Macron, mais accroître ses bénéfices. C’est la population qui
continuera à en payer le prix, dans ce pays qui ne se remet pas d’une guerre
menée par l’impérialisme américain et ses alliés dont la France.
Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière
n°2771)