Affichage des articles dont le libellé est Seconde guerre mondiale. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Seconde guerre mondiale. Afficher tous les articles

mardi 11 mars 2025

Armement, capitalisme : faire le ménage de la cave au grenier

Pour un avenir de la société, donner un grand coup de balai

 

 

Une bombe larguée d’un bombardier anglais en 1944, découverte gare du Nord à Paris a créé un beau bazar. Il faudrait, selon les spécialistes du déminage, 700 ans pour nettoyer l’Hexagone des déchets de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale. Le ménage n’est pas terminé des calamités du 20e siècle, que la guerre économique que se mènent les capitalistes annonce un prochain bain de sang général.

         Le vrai ménage, ce sera de passer un grand coup de balai pour envoyer à la poubelle les fauteurs de guerre et les va-t-en-guerre qui nous gouvernent.

 

dimanche 2 mars 2025

Groupe Manouchian, Rino Della Negra, une solidarité politique mais l’affirmation de la défense de la seule voie nécessaire, celle de la classe ouvrière internationale, celle de la perspective de la prise du pouvoir par les travailleurs

À propos de la disparition des gerbes de fleurs devant la stèle dédiée au jeune Rino Della Negra fusillé par l’armée allemande le 21 février 1944, nous avons écrit une brève ces jours derniers. Ci-dessous, un complément, celui d’un article du journal Lutte de classe de fin février 1944 édité par le groupe trotskyste dont Lutte ouvrière se réclame. Cet article y affirmait sa solidarité avec les militants fusillés, mais indiquait quelle voie politique les jeunes qui voulaient s’engager devait prendre. Celle de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile menée par les travailleurs contre le capital, pour les États-Unis socialistes d’Europe, pour le combat internationaliste, pour la IVème Internationale.

Défense des terroristes

Vingt-quatre « terroristes » sélectionnés viennent d’être livrés à la publicité par la Gestapo, pour dégoûter de l’armée clandestine, qui lutte contre l’impérialisme allemand, la « bonne société » et les petits bourgeois conformistes.

Regardez-les, disent les scribes de la Gestapo, ces faces « rusées et cruelles » de Juifs, de Polonais, d’Italiens, d’Espagnols communistes : ces gens prétendent juger du destin de la France ! Certes, d’après les prostitués de la presse bourgeoise, ce sont les Doriot et les Goering, aux faces bouffies, et tous les engraissés du régime de terreur bourgeois qui doivent décider du sort de la France...

Regardons-les bien, travailleurs : ces visages que le photographe et les commentaires des affiches veulent nous empêcher de voir sont des visages d’opprimés, des visages de travailleurs : ils sont notre propre visage. Comment ces têtes d’opprimés et d’exploités de plusieurs pays, qui luttent à mort contre le régime capitaliste d’exploitation et de misère, ne feraient-elles pas écumer de rage les bourgeois gavés au marché noir et vautrés dans les bras de prostituées qu’ils entretiennent avec le sang et la sueur des ouvriers ?

Regardons-les bien, camarades, ces têtes énergiques de jeunes qui bravent à leur « procès » les canailles galonnées chargées de les faire fusiller : leur courage doit servir d’exemple à tous les jeunes, à notre époque de guerres impérialistes et de guerres civiles.

« Ils ont des dizaines de crimes sur la conscience », profèrent leurs bourreaux, experts dans l’assassinat de milliers d’hommes en un seul jour, en une seule bataille… « Ils ont suivi l’école du crime », clament les professeurs qui enseignent l’« art » de la tuerie à des milliers de jeunes de 16 ans arrachés à leurs familles contre leur gré… « Ils ne sont pas la France », affirment les tortionnaires du peuple français qui n’ont pas assez de leur Milice, de leur police, de leur Garde mobile, des bandes fascistes et des troupes d’occupation spéciales pour venir à bout des dizaines de milliers de réfractaires à la déportation et au travail pour la guerre impérialiste, et qui se gardent bien de publier les listes des jeunes gens qu’ils abattent par dizaines tous les jours.

« Ce sont des bandits », écrivent les journaux à solde, en exposant certains cas particulièrement suspects. Mais si l’activité de véritables bandits, parmi lesquels il ne faut pas oublier des bandits de la Milice, de Doriot et de Déat, se poursuit impunément, n’est-ce pas là le résultat de l’anarchie croissante dans laquelle le capitalisme et la guerre ont jeté la société ?

La classe ouvrière est résolument pour ceux qui ont pris les armes contre les bourreaux français et allemands qui martyrisent les peuples ; elle accueille avec mépris les manœuvres de diversion de la bourgeoisie. Mais la classe ouvrière est inquiète ; elle ne comprend pas pourquoi des militants qui autrefois combattaient sans compromis la bourgeoisie de tous les pays, mènent actuellement leur lutte sous le drapeau tricolore et au bénéfice des armées de Washington, de Londres et d’Alger. Les ouvriers savent qu’ils n’ont rien à attendre d’une victoire d’armées capitalistes qui ne feraient que relever les armées allemandes dans leur rôle de gardes-chiourme pour maintenir le capitalisme. Ils savent que Roosevelt en Amérique et Churchill en Angleterre prennent contre la classe ouvrière les mêmes mesures que Hitler en Allemagne.

Le prolétariat cherche des militants et un parti qui luttent directement pour ses intérêts, pour son relèvement économique et culturel, pour ses conquêtes de juin 1936, conquêtes qui sont également odieuses pour tout gouvernement capitaliste, totalitaire ou parlementaire, et qui rencontreraient la même résistance de sa part.

Servir la classe ouvrière, c’est lutter pour les États-Unis socialistes d’Europe, pour la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, pour le socialisme. Lutter pour le triomphe de soi-disant démocraties sur le fascisme, c’est renouveler la trahison de 1914, quand les partis socialistes de l’Entente se mirent du côté de leur bourgeoisie sous prétexte de vaincre le militarisme.

De même que la grande majorité des ouvriers socialistes comprirent la trahison de leurs chefs et passèrent à la IIIe Internationale de Lénine et de Trotsky pour accomplir leur devoir de classe, de même la grande majorité des ouvriers communistes doit cesser de s’accrocher aux restes pourris de ce qui fut autrefois la IIIe Internationale pour lutter avec les militants de la IVe Internationale, parti mondial de la révolution socialiste.

Les militants combattants du PC restés fidèles à leur classe doivent se convaincre que le réveil de la classe ouvrière, par l’activité croissante de ses éléments les plus avancés et l’assaut de celle-ci contre le régime capitaliste, n’ont rien de commun avec la lutte sous le commandement des officiers réactionnaires de De Gaulle.

La IVe Internationale appelle les meilleurs militants de la classe ouvrière à serrer leurs rangs autour du drapeau rouge communiste, qui triomphera envers et contre tous de la barbarie capitaliste et de la guerre !

                                                         Lutte de classe Février 1944

dimanche 27 octobre 2024

Rouillé : camp de concentration hier pour des militants du PCF, Républicains espagnols, Gitans… Local de rétention administrative aujourd’hui pour migrants, la continuité grise de la rétention

Il existe à Argenteuil, une Amicale de Châteaubriant Voves Rouillé animée par des militants du PCF qui commémorent l’emprisonnement et l’exécution de militants de ce parti durant la Seconde guerre mondiale. La brève suivante, en pensant à eux, a attiré mon attention. Certains militants de la Ville furent emprisonnés à Rouillé une commune de la Vienne, tel un sans doute parmi de nombreux autres dont j’ai retrouvé le nom, Jean Futioleau.

         Ces militants seront comme nous extrêmement peinés et révoltés à la lecture de l’article suivant de notre hebdomadaire Lutte ouvrière.

 

Camp de Rouillé, Seconde guerre mondiale

Camp de Rouillé : continuité dans la rétention

Publié le 23/10/2024

La petite ville de Rouillé, au sud-ouest de Poitiers, va voir l’ouverture en 2025 d’un local de rétention administrative dans une ancienne gendarmerie, destiné à accueillir des « étrangers en situation irrégulière » qui, selon le gouvernement, « représenteraient une menace pour l’ordre public ». Ils seront surveillés par la police.

Cette même ville a connu, en septembre 1941, l’ouverture d’un « centre d’internement administratif » pour y concentrer des hommes considérés comme dangereux pour l’ordre public, sous bonne garde de la gendarmerie et de la police. À l’époque, le gouvernement de Vichy y enfermait des membres du PCF, des républicains espagnols, des gitans…

C’est le gouvernement d’Élisabeth Borne qui a lancé le projet, poursuivi par ceux de Gabriel Attal et Michel Barnier. Dans ce délire anti-étrangers, les apôtres de la rétention ne manqueront pas de références historiques. Les villes de Rivesaltes et Gurs en Occitanie, de Montreuil-Bellay dans le Maine-et-Loire, de Nexon et Poitiers dans la Vienne, connurent de tels camps durant la guerre. Le choix est vaste.

                                                  Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2934

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui dimanche 27 octobre de 11 h. à midi marché Héloïse.

Lundi 28 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

lundi 11 mars 2024

Argenteuil, Rino Della Negra n’est certainement pas mort pour « La France » éternelle… qui n’existe pas

« Enfin, j’embrasse tout Argenteuil, du commencement à la fin » (dernière lettre à ses parents)

 

 

Le numéro de mars du magazine municipal Ma ville qui vient de paraître revient sur Rino Della Negra, dans un article où quelques erreurs fourmillent, et dans l’éditorial du maire d’Argenteuil. Celui-ci reprend le thème de l’instrumentalisation habituelle des défenseurs de l’ordre social tel qu’il est, celui de l’unité de la population, au-delà des classes, celle de la « France » éternelle : « Il est le symbole d’une jeunesse qui s’engage pour ses idées, pour la France, qui prend des risques et qui marque l’histoire ». Cette antienne que les monuments aux morts du pays ont diffusée depuis les années 1920 à part quelques exceptions (l’illustration ci-dessus de celui de Gentioux dans la Creuse), celle que les millions de morts d’ici des guerres du XXème siècle sont « Morts pour la France » !

         Rino Della Negra et ses camarades du réseau Manouchian, morts pour la France comme on l’a fait dire pour tous les poilus de 14-18 ?

         En tout cas, pour Rino, nulle trace de cela dans ses deux dernières lettres. Alors pourquoi s’est-il engagé dans l’action dans un réseau bien particulier au-delà de son refus du STO ?

         Pour être avec ses potes de « Maze » ? Contre l’Occupation ? Contre l’antifascisme de son milieu proche lié à la Guerre d’Espagne, au Parti Communiste Italien, au PCF, et à l’engagement dans les Brigades internationales ? Pour d’autres lendemains de guerre ? On ne le saura précisément jamais.

         Mais que l’on ne nous raconte pas des histoires. La municipalité vient de découvrir l’engagement dans l’action de ces immigrés nos frères, du fils d’immigré Rino, soit. Pour le reste, il s’agit de l’instrumentalisation bien connue qui prépare la jeunesse à marcher au pas en vue de la prochaine guerre.

         Ces deux dernières années, j’ai fait deux « Ateliers d’histoire » MJC-Sous les couvertures avec un des deux auteurs du livre « Rino Della Negra footballeur et partisan », Dimitri Manessis, (éditions Libertalia). Je suis bien sûr à la disposition du Conseil Municipal des Jeunes vanté par le maire d’Argenteuil pour l’organisation d’une nouvelle soirée avec l’historien, avec la présence de l’édile comme de bien entendu. DM