Groupe
Safran : mobilisation pour les salaires
La direction de Safran a
communiqué aux syndicats ses décisions d’augmentation de salaires pour l’année
2025. Les montants dérisoires ont provoqué des réactions dans l’ensemble des
sites du groupe, les syndicats appelant à des réunions d’information, à des
débrayages et à des rassemblements.
Publié le 12/03/2025
Au bout de quelques semaines, la
direction n’a quasiment rien changé à ses annonces : on est maintenant autour
de 1 % d’augmentation générale, avec un minimum à 42 euros brut, et un
budget de 1,5 % pour les augmentations individuelles, promotions, ancienneté,
etc.
À l’usine de Villaroche, mardi
4 mars, des heures d’information syndicale ont réuni autour de 1
000 salariés, et le lendemain la grève a rassemblé plus de
500 personnes qui ont manifesté dans l’usine. Une centaine de grévistes
d’autres sites, principalement de Corbeil, étaient venus les rejoindre. Les
ateliers sont restés déserts toute la journée. Les deux jours suivants, la
production a été sérieusement ralentie, certains grévistes étant restés à la
maison tandis que d’autres, venus sur le site, se rassemblaient au bâtiment
Montage et manifestaient.
Lundi 10 mars, des heures
d’information syndicale se sont à nouveau tenues, mais elles n’ont cette fois
regroupé quasiment que des travailleurs des ateliers. Des débrayages et des
rassemblements quotidiens ont été décidés. Des actions similaires sont
également prévues sur d’autres sites. À l’usine de Commercy, dans la Meuse, qui
emploie autour de 200 personnes à la fabrication d’aubes de moteurs, la
grève est totale depuis le 5 mars, avec piquet de grève à l’entrée du
site.
Bien que certains syndicats du
groupe aient signé l’accord, le mécontentement est général devant les
augmentations ridicules proposées, et dans le bâtiment Montage, beaucoup
veulent poursuivre les actions. La CGT ayant avancé le chiffre de
100 euros d’augmentation dans un tract, cette somme est reprise par les
grévistes.
Les profits réalisés par Safran
sont énormes et représentent 40 000 euros par salarié, mais la direction,
en phase avec la politique de l’ensemble du patronat et du gouvernement, ne
veut rien lâcher.
Leurs discours sur les efforts à
faire dans un contexte de concurrence internationale et d’escalade guerrière
n’ont pas empêché les travailleurs de se mobiliser et de relever la tête.
Correspondant LO
(Lutte ouvrière n°2954)