Attentats
: après le drame, son utilisation politicienne
Ce sont
des attentats ignobles qui se sont produits à Carcassonne et Trèbes vendredi 23
mars. Daech a revendiqué la trajectoire sanglante du terroriste, pour bien
montrer que, malgré la perte de ses territoires en Irak et Syrie,
l’organisation conserve son pouvoir de nuisance.
Le
drame a été la répétition d’une scène jouée et rejouée depuis trois ans : un
petit délinquant, fiché S, qui se décide à semer la mort dans une opération
suicide en se revendiquant de l’islamisme et qui, avant d’être abattu, fauche
des vies.
Il
n’aura pas fallu longtemps après l’attentat pour que les divers porte-parole de
l’extrême droite et de la droite rivalisent de propos appelant à rétablir
l’état d’urgence, comme s’ils ignoraient que la dernière loi antiterroriste
votée sous Macron a fait entrer dans le droit commun la plupart de ses
dispositions. Le Pen et Wauquiez ont entonné le refrain d’une même chanson :
Soyons plus fermes, plus durs, enfermons et expulsons les fichés S quand ils
sont étrangers. Manuel Valls, aujourd’hui proche de Macron, y est allé de son
petit couplet sur la nécessité d’interdire le salafisme. Il n’aura pas fallu
longtemps pour que tous ces politiciens rivalisent dans la démagogie
sécuritaire.
Tous
savent bien que des mesures sécuritaires ne peuvent empêcher des individus de
se revendiquer des terroristes, ni de passer à l’acte.
Le
gouvernement aussi se sert de ce drame à des fins politiciennes. Il est en
position de réclamer l’union nationale et de demander de faire bloc derrière
lui. Le gouvernement et Macron n’ont pas hésité à utiliser l’assassinat de
l’officier de gendarmerie Arnaud Beltrame pour susciter une grande communion
nationale, dont le personnage principal ne sera pas le gendarme, mais Macron
lui-même.
Tout
cet étalage sert à faire oublier que les attentats qui frappent depuis des
années maintenant les pays d’Europe occidentale sont avant tout l’écho de la
barbarie qui frappe le monde, et en particulier le Moyen-Orient, barbarie dans
laquelle les dirigeants français ont une responsabilité écrasante.
Boris
SAVIN (Lutte ouvrière n°2591)
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