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mardi 12 septembre 2017

Manifestons contre la loi Macron, tous ensemble contre la loi des patrons


Lutte Ouvrière appelle à participer aux manifestations de ce mardi 12 septembre contre les attaques anti-ouvrières du gouvernement.
A Paris, le cortège de Lutte Ouvrière se retrouvera à 14h00 Quai de la Rapée (station quai de la Rapée -ligne Bobigny-place d’Italie)



Interview de Nathalie ARTHAUD à 14 heures 30 sur LCI

lundi 11 septembre 2017

Licenciements facilités sur Ordonnances. Manifestons-nous demain !



Lutte Ouvrière appelle à participer aux manifestations du 12 septembre contre les attaques anti-ouvrières du gouvernement.
A Paris, le cortège de Lutte Ouvrière se retrouvera à 14h00 Quai de la Rapée (station quai de la Rapée -ligne Bobigny-place d’Italie)



Un cadeau au patronat : licencier au moindre coût

Le gouvernement s’évertue à nier l’évidence : les ordonnances sont destinées à satisfaire le patronat, et pas seulement les petits patrons, mais aussi les plus gros.
D’abord, parce que tout ce qui permet au patron d’une toute petite entreprise de payer moins ses salariés ou de licencier à moindre coût représente des économies cent fois, mille fois plus importantes pour une grande entreprise. Rappelons que beaucoup de PME sont sous le contrôle direct de grands groupes, qui récupèrent au final ce qu’elles peuvent empocher. Mais le gouvernement a fait en plus un gros cadeau particulier aux multinationales, en considérant désormais que les difficultés qu’elles pourraient mettre en avant pour justifier des licenciements ou la fermeture d’une de leurs entreprises seraient appréciées, non plus au niveau de l’ensemble du groupe, mais à l’intérieur du périmètre national.
C’est pourtant en s’appuyant sur la bonne santé de l’ensemble du groupe que des salariés ont pu parfois contester auprès des tribunaux les licenciements qui pouvaient aller jusqu’à la fermeture de leur usine. Ils n’ont certes jamais obtenu l’annulation de la fermeture, mais le patron a dû leur payer des indemnités supplémentaires. C’est ainsi par exemple que le groupe Continental a été condamné à débourser 41 millions d’euros supplémentaires pour avoir fermé son usine de Clairoix. Cela ne serait plus possible aujourd’hui, d’autant que le gouvernement a pris soin de plafonner les indemnités que les Prud’hommes peuvent accorder aux salariés qui ont été licenciés sans cause réelle et sérieuse. Et, pour bien convaincre les patrons que ça ne leur coûtera pas cher de licencier, il a même réduit de moitié les indemnités, de six mois minimum, que les salariés qui faisaient appel à la justice pouvaient espérer toucher. Sur le million de salariés licenciés par an, des centaines de milliers qui avaient recours aux Prud’hommes verront l’indemnité minimum qui leur était en général accordée divisée par deux.
Inutile de dire que les 25 % d’augmentation des indemnités légales dont le gouvernement se vante, et qui représentent un demi-mois de salaire supplémentaire au bout de dix ans d’ancienneté, ne font vraiment pas le compte.
À tout faire pour libérer le patronat de toute contrainte, le gouvernement réussira peut-être à convaincre les travailleurs qu’il ne faut pas compter sur la justice pour faire payer les patrons et qu’ils ne peuvent compter que sur le rapport de force qu’ils pourront eux-mêmes imposer. C’est d’ailleurs si vrai que, bien souvent, les travailleurs en lutte ont obligé les patrons à payer des sommes beaucoup plus importantes que celles auxquelles les tribunaux les avaient condamnés.

                                         Dominique CHABLIS (Lutte ouvrière n’2562) 

Tous ensembles demain mardi 12 septembre,
Manifestons à Paris, de la place de la Bastille à la place d’Italie
Départ à 14 heures

dimanche 10 septembre 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise en vue de la grande journée d'action de mardi 12 septembre


Vendredi dernier, Macron a dit qu’il serait d’une « détermination absolue » pour faire passer sa politique et il a ajouté qu’il ne céderait rien « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ». Voilà qui est clair.
Quand ils avaient présenté les ordonnances contre le code du travail, la ministre Pénicaud et le Premier ministre Philippe avaient pris des pincettes, eux. Ils avaient expliqué que ce coup de massue sur la tête des travailleurs, c’était pour leur bien. Ils avaient essayé de faire croire qu’en donnant tous les droits aux patrons pour licencier sans limite, cela les « décomplexerait » pour embaucher. Mais c’était pour nous enfumer. Et c’est Macron qui le dit.
En bon serviteur du patronat, il transpire le mépris de classe. Les patrons dirigent, lui gouverne, et les travailleurs n’ont qu’à être reconnaissants d’avoir la chance de pouvoir se faire exploiter sous leur baguette. C’est la vision du monde des classes dominantes, de ces capitalistes nés avec une cuillère d’argent dans la bouche et qui tirent leur richesse de notre travail. Eh bien, il faut répondre à Macron et à ses maîtres ! Et mardi 12 septembre, nous aurons l’occasion de protester.
Il faut se saisir de l’occasion pour dire ce que nous pensons de ses mesures antiouvrières, notre rejet de ses ordonnances qui dynamitent le code du travail, de la hausse de la CSG, de la suppression des 150 000 emplois aidés, du gel des salaires des fonctionnaires… Il faut exprimer notre colère contre ce gouvernement qui, en même temps qu’il réduit les APL pour les plus pauvres, supprime aux trois quarts l’impôt sur la fortune. Les plus riches pourront satisfaire tous leurs caprices, l’État prendra ce dont il a besoin dans la poche des travailleurs, des retraités et des chômeurs.
Nous pourrons dénoncer le rouleau compresseur patronal que nous vivons tous, dans toutes les entreprises : les hausses de cadences, les attaques sur les salaires, les mesures vexatoires, les mesures de répression contre ceux qui relèvent la tête… tout ce qui aggrave notre exploitation et permet au grand patronat d’accroître ses profits.
Et nous pourrons le faire tous ensemble, quelle que soit notre entreprise, que nous soyons intérimaire ou embauché, que nous soyons salarié du public ou du privé, en nous retrouvant sur le terrain de nos intérêts communs de travailleurs. Car au-delà de la résistance à chaque attaque gouvernementale ou patronale, notre sort dépendra du rapport de force que nous serons capables d’imposer par notre mobilisation générale.
Notre combat n’en est qu’au tout début. La guerre sociale que nous mènent le gouvernement et les patrons va s’accentuer. Il va y avoir de nouvelles attaques, comme celle contre l’assurance chômage. Il y a aussi les menaces en direction de certaines catégories de travailleurs, comme les cheminots dont les retraites sont dans le collimateur du gouvernement. En s’en prenant aux retraites des uns puis à celles des autres, les gouvernements ont réussi en vingt-cinq ans à faire reculer nos droits à tous. Nous ne devons pas nous laisser diviser.
Tôt ou tard, les travailleurs relèveront la tête et engageront la lutte car l’offensive patronale ne laisse pas le choix. Mais le plus tôt sera le mieux. Car si nous ne faisons pas entendre nos intérêts, nous le paierons cher. Le grand capital est insatiable. Si les profits des grandes entreprises industrielles et des banques restent élevés malgré la crise, c’est dû à l’aggravation de notre exploitation. Et le gouvernement nous fera payer même ce qu’il sera amené à concéder à la petite bourgeoisie. Même la colère des autres catégories sociales, le gouvernement la retournera contre nous si nous ne mettons pas en avant nos propres intérêts.
Il faut que le camp des travailleurs apparaisse comme une force capable de se faire respecter. Lui seul a la puissance de faire payer le grand patronat.
Après la publication des ordonnances, Berger de la CFDT s’est lamenté en disant qu’il aurait espéré mieux et Mailly de FO a gonflé le torse disant qu’il avait réussi à éviter le pire. À l’approche de la journée du 12 organisée par la CGT, la FSU et Solidaires, les médias insistent sur la division syndicale. Mais dans bien des entreprises, des militants FO et CFDT se préparent à manifester. Ce sont ceux qui se mobilisent qui ont raison. Il ne faut pas attendre après les sommets syndicaux pour le faire.
La direction de la CGT a prévu une autre journée d’action, le 21 septembre. Il faut s’en saisir pour que la mobilisation s’amplifie et s’élargisse afin de créer le rapport de force nécessaire pour imposer nos intérêts communs

vendredi 8 septembre 2017

Ordonnances Macron : une déclaration de guerre contre l'ensemble des salariés. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Ordonnances : une déclaration de guerre à l’ensemble des salariés

Le projet contenu dans les ordonnances constitue une remise en cause de ce que les travailleurs avaient pu imposer à leurs exploiteurs par leurs luttes depuis plus d’un siècle.

 


La fin du contrat de travail concerne l’ensemble des salariés du pays. En effet, dans les établissements de moins de 50 salariés, regroupant la moitié des salariés du pays, le patron pourra prendre l’initiative de modifier uniquement le contrat de travail : il lui suffira d’un vote des salariés organisé à son initiative.

La mise en pièce du contrat de travail

Le contrat de travail signé par l’employeur et le salarié lors de son embauche, définissait jusque-là le salaire et les conditions d’emploi, dans tous les domaines. Pour tout ce qui n’était pas écrit, on s’en rapportait à la loi ou à la convention collective. Les combats de la classe ouvrière ont permis d’obtenir plus de droits pour les salariés et des garanties écrites dans le contrat de travail ou dans la loi.

Avec les ordonnances, ce contrat de travail devient un chiffon de papier que la partie patronale peut modifier unilatéralement. Cela veut dire s’attaquer au salaire, aggraver les horaires et les conditions de travail du jour au lendemain. Pire, les ordonnances prévoient que le refus du salarié d’accepter les modifications de son contrat de travail entraîne de droit son licenciement.

Jusque-là, un patron qui licenciait pour un tel motif pouvait être condamné pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et être obligé de verser au minimum six mois de salaire au salarié, et souvent plus. Maintenant, il ne pourra plus être condamné, il devra simplement payer au salarié ses primes de licenciement et quelques heures de formation.

Certes, dans les entreprises de plus de 50 salariés, il faudra des signatures de syndicats majoritaires ou un référendum. Mais on voit comment, en usant de chantage et en s’appuyant sur la soumission de certains syndicats, des reculs sont déjà imposés aujourd’hui. Désormais, les salariés des grandes entreprises seront tout autant sous la menace que les autres.

Les licenciements toujours plus faciles

Cela va d’abord toucher la masse des licenciements individuels. Pour rappel, il y a environ un million de licenciements par an ; les licenciements collectifs représentent moins de 10 % du total. À cela s’ajoutent plus de 400 000 ruptures conventionnelles individuelles.
Les ordonnances réforment radicalement les motifs et les procédures de licenciement. Pour avoir le droit de licencier, le patron était censé respecter des procédures et les motifs de licenciement devaient être évoqués au cours d’un entretien et écrits dans la lettre de licenciement. Tout cela passe aux oubliettes et le patron pourra désormais invoquer de nouveaux motifs au fur et à mesure de la procédure.
Alors que le non-respect de toutes les règles entraînait la nullité du licenciement, les ordonnances prévoient que cela coûtera au patron, dans le pire des cas, un mois de salaire du travailleur licencié.
En dehors des motifs de licenciement économique, Macron a tenu à rajouter toute une série d’articles sur la possibilité de substituer aux plans sociaux des ruptures conventionnelles collectives. Il prévoit également l’élargissement du recours aux contrats de chantier. Ces possibilités existaient déjà, mais le gouvernement a tenu à les élargir et à les institutionnaliser, pour bien montrer au patronat qu’il peut faire ce qu’il veut.
Précarité généralisée
Il apparaît au final que les contrats temporaires de toute nature pourront être étendus, au-delà des 18 mois maximum actuels, jusqu’à 24 mois. Le temps de carence entre deux contrats pourra être raccourci, voire supprimé. La requalification du contrat de travail en CDI sera encore plus difficile, voire impossible. C’est donc la porte ouverte à une précarisation générale et continue de millions de salariés.
La liste des remises en cause des droits des salariés n’est pas exhaustive. Sur les 159 pages des cinq ordonnances, qui devraient entrer en application dès la fin septembre, il y a bien d’autres reculs. Tout ce qui concerne les droits des travailleurs à choisir leur représentant sera défini pour l’essentiel dans des décrets. Il s’agit là de faire plaisir aux plus bornés des patrons, qui ne supportent pas de présence syndicale dans leur entreprise.
Cette attaque en règle montre à quel point il est urgent de faire entendre le rejet large et profond de l’ensemble de la classe ouvrière.

                                              Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2562)
 

Tous ensembles mardi 12 septembre
Dans l’action
Manifestons à Paris
De la place de la Bastille à la place d’Italie
Départ à 14 heures

mardi 20 septembre 2016

Mobilisation contre la loi travail : une brochure Lutte ouvrière



Lutte ouvrière vient d’éditer une brochure portant sur la lutte contre la loi travail : « printemps 2016, quatre mois de mobilisation contre la loi travail ». Dès à présent, on peut la télécharger :

https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/une/20160625-brochure.pdf


samedi 10 septembre 2016

15 septembre, en grève, dans la rue, contre la loi travail, on ne lâche rien


Le 15 septembre : manifestons contre la loi travail et contre tous les reculs

Les confédérations syndicales et organisations de jeunesse qui réclamaient l’abrogation de la loi travail appellent à une nouvelle journée de grèves et de manifestations partout dans le pays le jeudi 15 septembre.

Le monde du travail a tout intérêt à se manifester à cette occasion pour affirmer que, votés ou pas, la mobilisation des travailleurs peut toujours faire abroger n’importe quels loi ou décret. Mais au-delà de cela, ce qui est en jeu est le rapport de force entre la classe ouvrière et la classe capitaliste, qui mène l’offensive à l’aide de son personnel politique en vue de garantir et augmenter ses profits.

Car la loi El Khomri, comme toutes celles qui l’ont précédée, tant sous Hollande que sous Sarkozy, ne vise qu’une chose : donner des outils au patronat, aux actionnaires, aux bourgeois, grands d’abord, mais aussi moyens, et même plus petits, pour aggraver l’exploitation des travailleurs, pour réduire le peu de droits dont ils disposent pour contrecarrer le pouvoir de leurs patrons. Il s’agit de réduire la part qui revient aux salariés, tant par le salaire direct qui leur est payé que par les salaires indirects, mal nommés « droits sociaux », maladie, retraite, etc. Les attaques pour imposer des horaires déments, la liberté de licencier sans motif, n’ont que cela comme but final : faire arriver dans les poches des actionnaires une part toujours plus grande de ce qui devrait revenir aux salariés.

Loi ou pas loi, le patronat continue son offensive tous azimuts et la continuera tant que la mobilisation des travailleurs, en défendant leurs propres intérêts et leur propre programme, n’y mettra pas le holà.

En cette rentrée, l’offensive patronale est marquée, à l’opposé de toutes les déclarations gouvernementales, par l’annonce de multiples plans de suppressions d’emplois. En plus des 5 000 postes directement supprimés chez SFR, les syndicats d’un de ses sous-traitants, Téléperformance, annoncent déjà des menaces sur 200 emplois. Toujours dans les télécoms, Bouygues est engagé dans un vaste plan de réorganisation pour supprimer massivement des emplois, quant à Orange, la saignée y continue à travers le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. 230 emplois sont menacés chez Philips, et 250 à la Banque de France et un nouveau plan de réorganisation est en cours à la Banque postale. Et ce ne sont que quelques exemples.

Aucune de ces entreprises ne peut crier misère, mais elles se servent d’un rapport de force qu’elles croient en leur faveur pour imposer de nouveaux sacrifices à leurs salariés. Elles veulent aussi mettre les travailleurs en concurrence avec leurs collègues d’autres sites ou d’autres pays. C’est ainsi que le géant de l’assurance, AXA, menace 650 emplois en Belgique, et que Carterpillar voudrait supprimer des milliers d’emplois directs ou indirects, toujours en Belgique, pour, prétend-il, les rapatrier à Grenoble, où il avait opéré une saignée brutale en 2009, sous les mêmes prétextes.

Alors, minoritaires ou pas, loi adoptée ou pas, les travailleurs doivent se montrer conscients que c’est en se mobilisant tous ensemble dans la rue, dans les usines, les bureaux, les chantiers qu’ils pourront mettre en échec l’offensive patronale. La classe ouvrière produit tout et elle a le pouvoir d’imposer sa loi, ses volontés, les revendications vitales à sa survie et à celle de toute la population. C’est bien pourquoi le monde patronal et tout son personnel politique voudraient que cette mobilisation prenne fin, et c’est pourquoi les travailleurs, au contraire, doivent continuer à se manifester.

Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2510)