Loi
Duplomb : Une pétition qu’ils ne demandent qu’à classer
Publié le 23/07/2025
La vitesse avec laquelle a été
signée la pétition contre la loi Duplomb, votée le 8 juillet à l’Assemblée nationale, semble avoir quelque peu perturbé le personnel politique qui était à son
origine.
Voyant que cette pétition avait
atteint 1,6 million de signatures en une douzaine de
jours, la première à ouvrir le bal fut Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée,
disant que, comme le prévoit son fonctionnement, un débat peut avoir lieu quand
les signatures dépassent le demi-million provenant d’au moins 30 départements,
et qu’il se fera en septembre. Elle s’est cependant empressée d’ajouter que
cela n’aura aucune conséquence sur le texte voté et que la réintroduction du
pesticide contesté ne sera pas remise en cause, en tout cas pas sous
l’influence de cette pétition. Le refrain a été dûment repris par la plupart
des dirigeants politiques, relayés par une grande partie de la presse.
Cet attachement à l’utilisation
d’un produit reconnu comme nocif par la plupart des scientifiques et rejeté par
une grande majorité de la population met en lumière, si besoin était, la
soumission des dirigeants politiques devant les grands trusts agricoles. Les
conséquences sur la santé que peuvent avoir de tels poisons ne sont pas leur
souci. Alors, pour se dédouaner, ils s’abritent derrière la loi, une loi qu’ils
ont eux- mêmes mise en place. Et la suite que le gouvernement entend donner à
la pétition risque d’être la même que celles qu’ont reçues, par exemple, les
protestations des gilets jaunes : trois discours et puis s’en vont… continuer
comme avant.
Marianne Lamiral (Lutte ouvrière
n°2973)