États-Unis :
Trump et Musk en guerre contre les travailleurs
Trump
a commencé son second mandat par des expulsions d’immigrants, en faisant de
ceux-ci des boucs émissaires. Mais, avec son compère, le milliardaire Elon
Musk, il cible également des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux.
Dans son dernier éditorial, le bimensuel trotskyste américain The Spark du
17 février revient sur cette croisade dans un article dont nous
traduisons de larges extraits.
Publié le 19/02/2025
Trump a remplacé les responsables
de ministères et d’agences gouvernementales, un processus classique lors d’un
changement de présidence. Mais la véritable offensive vise les milliers de
personnes qui font vraiment le travail dans ces administrations, dont Trump et
Musk disent qu’ils vont supprimer nombre de leurs emplois.
Tous deux ont déjà contraint 75
000 employés fédéraux à un départ négocié, sous peine d’être licenciés
sans indemnité. Ils licencient tous les employés les plus récents, soit, au bas
mot, 200 000 autres travailleurs, et ils ont déclaré vouloir ne remplacer
qu’un départ sur quatre à l’avenir.
Personne n’a élu Musk, le chef du
ministère de l’Efficacité gouvernementale (DOGE). Mais c’est l’homme le plus
riche du monde, devenu encore plus riche en supprimant des emplois chez Tesla
et Twitter. Tous les travailleurs savent que, quand un patron parle
d’efficacité, cela signifie licencier et faire faire le travail par des
effectifs moindres. Mais dans le cas du gouvernement fédéral, cela implique
aussi des coupes dans les services publics.
Certains des travailleurs ciblés
sont des infirmières et du personnel dans les hôpitaux pour anciens
combattants. D’autres travaillent dans la santé mentale, l’aide sociale et la recherche
médicale. D’autres sont les employés d’organismes censés s’occuper de sécurité
au travail, de pollution et de protection des consommateurs ; ces agences ont
déjà des moyens limités, qui seront encore réduits. Et puis il y a ceux qui
travaillent dans les programmes de sécurité sociale, d’assurance santé pour les
plus pauvres (Medicaid) et les retraités (Medicare), où des coupes drastiques
ont déjà eu lieu, et où les choses vont encore se dégrader.
Par le passé, les administrations
démocrates comme républicaines ont procédé à des coupes. Sous Bill Clinton, il
y eut 400 000 emplois fédéraux supprimés. En proportion de l’emploi total
dans le pays, leur effectif est au plus bas depuis 1940.
Certains travailleurs fédéraux
ont organisé des manifestations et des protestations, mais les fonctionnaires
ne sont qu’une petite partie de la classe ouvrière. Des millions d’autres
travailleurs sont confrontés aux mêmes attaques contre leurs emplois et leur
niveau de vie et ils ont les mêmes raisons de se battre. Les travailleurs des
usines et des autres entreprises sont au centre même de l’ensemble de
l’économie capitaliste et cela leur confère un certain pouvoir. Il serait
suffisant pour écarter les Trump, les Musk et toute l’arrogance des
capitalistes et pour construire une société qui profite à tous.
The Spark