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vendredi 28 février 2025

Georges Ibrahim Abdallah : acharnement judiciaire

Georges Ibrahim Abdallah : acharnement judiciaire

Les manifestations prévues mercredi 19 et jeudi 20 février, en faveur de la libération annoncée de Georges Ibrahim Abdallah, ont été interdites par le préfet de police de Paris Laurent Nunez. En même temps, la cour d’appel a repoussé pour la énième fois cette libération.

Publié le 26/02/2025

Militant libanais, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné sans preuve pour complicité dans les meurtres d’un attaché militaire américain et d’un diplomate israélien. En 1987, il a écopé d’une peine de prison à perpétuité, mais il est libérable depuis vingt-cinq ans. Les autorités judiciaires n’en ont pas moins rejeté ses demandes successives de libération.

Au bout d’une quarantaine d’années d’emprisonnement injuste, le tribunal d’application des peines a ordonné sa remise en liberté le 15 novembre 2024. Le Liban s’est dit prêt à l’accueillir suite à la décision de son expulsion immédiate. Malgré tout, le Parquet national antiterroriste a encore fait suspendre sa libération jusqu’à son nouveau passage devant la cour d’appel, le 20 février. Ce jour-là, non seulement, celle-ci a décidé de repousser encore sa libération au 19 juin, et de plus, l’a conditionnée au versement de dommages et intérêts aux parties civiles, entre autres les États-Unis qui depuis le début font pression pour son maintien en détention.

Durant toutes ces années de détention, Georges Ibrahim Abdallah n’a jamais renié ses convictions communistes et son engagement pour la cause palestinienne. C’est pour lui faire payer cette détermination que les autorités judiciaires entravent sa libération jusqu’à inventer de nouvelles conditions à celle-ci. Il y a répondu en faisant dire par son avocat son refus d’indemniser les États-Unis qui « envoient des bombes sur les enfants palestiniens et libanais ».

Par cette décision inique, par l’interdiction des manifestations de soutien, l’État français obtempère aux demandes des États-Unis, maintenant un homme en prison en tout arbitraire et se montre prêt à réprimer ceux qui dénoncent la politique impérialiste au Moyen Orient.

                                                          Joséphine Sina (Lutte ouvrière n°2952)

lundi 10 février 2025

Gaza : Trump veut déporter les Palestiniens

Gaza : Trump veut déporter les Palestiniens

Publié le 05/02/2025

À l’occasion d’une conférence de presse commune, à Washington mardi 4 février, Trump a annoncé ses projets pour la bande de Gaza, accompagné des sourires satisfaits de son complice, ami et partenaire en affaires, Netanyahou.

 

 

Le président américain propose d’évacuer les deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza, de mettre le territoire sous contrôle des États-Unis et de le transformer en nouvelle Côte d’Azur, capable d’accueillir des touristes fortunés dans des hôtels de luxe et des casinos. Trump n’a évidemment pas demandé leur avis aux Palestiniens, ni aux populations du Moyen-Orient supposées les accueillir. Il n’a même rien demandé aux gouvernements des pays en question, qu’il se fait fort de convaincre, ni aux institutions internationales dont manifestement il se contrefiche, à la surprise de ses collègues, y compris des autres puissances impérialistes.

Le nouveau président du pays le plus puissant du monde actualise donc ainsi, en direct, sans fioritures ni enrobage moral ou démocratique, les grandes traditions du capitalisme sauvage. Il considère que les Palestiniens peuvent être traités comme les Indiens d’Amérique, massacrés, méprisés, refoulés, enfermés dans des réserves de plus en plus loin de leur terre. Le summum du développement économique à Gaza selon Trump est la construction de casinos, d’hôtels et de bordels là où les bombardements ont fait table rase, à l’instar de la mafia newyorkaise blanchissant l’argent du crime en construisant Las Vegas. Dans la lignée des barons voleurs américains du 19e siècle, les politiciens qui décident des investissements sont aussi ceux qui en encaissent les profits. Trump est lui-même un investisseur immobilier, spécialisé dans le loisir de luxe et on suppose qu’il prévoit une Trump Tower et un golf à Gaza. Il est aussi, comme son complice Netanyahou, poursuivi par la justice pour ses malversations financières. Dans le monde de Trump, la loi du plus fort commande, à chaque instant. Il n’y a plus à perdre une seconde ou un dollar en couvrant les exactions du voile pudique du prétendu droit international.

Mercredi 5 février au matin, les institutions internationales et les gouvernements des autres grandes puissances, qui sont théoriquement favorables aux droits du peuple palestinien et au moins à son existence, n’avaient pas encore réagi à la nouvelle provocation venue de Washington. Le peuple palestinien, en revanche, a montré depuis des dizaines d’années, qu’il ne se laissait pas rayer de la carte. Depuis le cessez-le-feu, les familles se déplacent dans la bande de Gaza dévastée pour revenir sur leur lieu de résidence et reconstruire ce qui peut l’être. De même, en Cisjordanie occupée, malgré la pression militaire israélienne, exercée par l’armée et les colons en armes, les Palestiniens résistent aux arrestations, aux assassinats et, désormais, aux bombardements.

Les déclarations de Trump à propos de Gaza suivent celles sur le canal de Panama, le Groenland, le Canada et son chantage permanent sur les droits de douane. Tout cela est pour l’instant surtout verbal, mais l’intention est claire : les dirigeants de la première puissance mondiale veulent accaparer une part de plus en plus importante de la richesse, des territoires, des ressources, des brevets. Trump est là pour affirmer, d’une façon claire et nette, la loi de l’impérialisme, mettre en coupe réglée la planète, au mépris total des peuples qui l’habitent.

                                                            Paul Galois (Lutte ouvrière n°2949)

 

lundi 9 décembre 2024

Liban-Gaza : pendant le cessez-le-feu, la guerre continue

 Liban-Gaza : pendant le cessez-le-feu, la guerre continue

Publié le 04/12/2024

Depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu au Liban mercredi 27 novembre, l’armée israélienne a continué de procéder quasiment tous les jours à des bombardements aériens, à des tirs d’artillerie et de missiles sur des villages du Sud-Liban. Au moins onze personnes ont été tuées dans la seule journée du 2 décembre.

Alors que la trêve négociée est censée permettre le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays, celle-ci a été prise pour cible à plusieurs reprises par les tirs israéliens. Accusé par les autorités libanaises de violer le cessez-le-feu, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, répond cyniquement que les bombardements visent à le faire respecter, prenant prétexte de tirs de roquettes du Hezbollah, intervenus après les bombardements israéliens.

Ce prétendu cessez-le-feu, qui n’en est pas vraiment un, ne signifie donc pas la fin de la guerre, qui a déjà fait, selon les autorités libanaises, plus de 4 000 morts et 15 000 blessés, ni la fin des souffrances pour la population. Plus d’un million de Libanais avaient fui les zones de combat et les bombardements. À l’annonce de l’accord de cessez-le-feu, des dizaines de milliers d’entre eux ont tenté de rentrer chez eux. Beaucoup n’y sont pas parvenus, se heurtant à l’armée israélienne qui continue d’interdire l’accès à de nombreux villages de la zone frontalière. Quant à ceux qui ont pu regagner leur domicile, ils ont souvent trouvé des maisons en ruines, dans des villes privées d’eau et d’électricité.

Le gouvernement israélien se sent les mains libres pour poursuivre son intervention militaire, témoignant du plus total mépris des populations, et bénéficiant du soutien des États- Unis. Ainsi, niant l’évidence, le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré : « Le cessez-le-feu tient ». Et d’ajouter, pour faire bonne mesure : « Les accusations des deux camps seront examinées ».

À Gaza, le gouvernement israélien se refuse à la moindre trêve, sans que les gouvernements occidentaux fassent à aucun moment mine de vouloir l’y contraindre. Selon l’ONU, les habitants sont « menacés d’une famine imminente ». Le 1er décembre, l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a annoncé la suspension de la livraison de l’aide humanitaire à Gaza passant par Kerem Shalom, le principal point de passage à la frontière israélienne, la sécurité des camions qui en assurent l’acheminement n’étant pas garantie. Cette situation est délibérément créée par l’armée israélienne qui contrôle les points de passage.

Après avoir assiégé depuis deux mois la ville de Jabaliya, dans le nord de l’enclave palestinienne, l’armée israélienne s’apprête à faire de même au sud, dans la zone de Khan Younès. Après le tir d’une roquette en direction d’Israël, montrant une « reprise de l’activité » du Hamas, suivant les termes de l’état-major israélien, la population a été sommée d’évacuer cette région et de se rendre dans une prétendue « zone humanitaire » située sur la côte, zone déjà surpeuplée et qui a été elle-même bombardée à plusieurs reprises.

Le gouvernement de Netanyahou prétend vouloir mener la guerre à Gaza jusqu’à « l’éradication totale du Hamas ». En réalité il mène une véritable guerre d’extermination des Palestiniens. C’est une politique sans issue car il n’y aura pas de paix sans une solution permettant aux populations arabe palestinienne et israélienne de coexister. Elle condamne la population israélienne à mener une sale guerre dont on ne voit pas la fin, qui ne lui assurera ni paix ni sécurité et fait de ses citoyens les bourreaux d’un autre peuple.

                                                        Marc Rémy (Lutte ouvrière n°2940)