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mardi 2 décembre 2025

Cisjordanie, Liban : l'armée israélienne en guerre perpétuelle

 

Vous voulez tuer votre chien, accusez-le d’être « terroriste »

 

 

L’armée israélienne a engagé une « vaste opération » aérienne et terrestre pour tuer des Palestiniens et des Libanais, qu'elle taxe de terroristes.

         Mais c'est bien sous ses bombes et ses balles, sous les coups des tortionnaires de l'État d'Israël et de ses colons que le peuple palestinien continue de mourir.

dimanche 12 octobre 2025

Deux ans après le 7 octobre : Israéliens et Palestiniens dans une double impasse

 Deux ans après le 7 octobre : Israéliens et Palestiniens dans une double impasse

Deux ans ont passé depuis que, le 7 octobre 2023, plusieurs milliers de combattants du Hamas et d’autres groupes palestiniens sont parvenus à percer la barrière de sécurité réputée infranchissable érigée par Israël le long de la bande de Gaza, attaquant les bases militaires et les Israéliens qu’ils rencontraient.

Publié le 08/10/2025

Plus de 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées ce jour-là, ce qui en fait l’attentat le plus meurtrier commis en Israël. 251 personnes ont été enlevées, 47 seraient toujours otages à Gaza, dont 25 que l’armée estime mortes. Au moment de cette attaque, bien des Palestiniens, à Gaza, en Cisjordanie et dans les camps de réfugiés des pays arabes, se sont sentis vengés de l’oppression et du mépris dont ils étaient l’objet depuis des années par l’État d’Israël. C’était oublier qu’en s’attaquant ainsi au hasard à des hommes, des femmes et des enfants, le Hamas recourait aux mêmes moyens que ceux utilisés par les dirigeants israéliens à l’égard des Palestiniens. Il montrait aussi combien il se souciait peu des conséquences pour son propre peuple, car il était prévisible que cette action serait suivie d’une riposte israélienne de grande ampleur.

L’attentat du 7 octobre donnait en effet au gouvernement Netanyahou le moyen de refaire l’unité nationale derrière lui, alors qu’il était largement contesté, confronté depuis des mois à une forte mobilisation contre un projet de réforme judiciaire. Exploitant le traumatisme provoqué au sein de la population israélienne, Netanyahou a pu se lancer dans une guerre qui est devenue une entreprise d’extermination des habitants de Gaza. Après deux ans de bombardements, de blocus, de massacres aveugles, le territoire de Gaza a été réduit à un véritable champ de ruines, des villes entières ont été totalement rasées, plus de 90 % des logements ont été détruits, le système de santé s’est effondré et la population meurt littéralement de faim.

Le bilan de cette guerre est à la mesure des moyens barbares employés par l’État israélien pour soumettre, voire anéantir le peuple palestinien. Mais il montre aussi l’échec des politiques menées par les organisations nationalistes palestiniennes.

L’Autorité palestinienne a été créée en 1993 par les accords d’Oslo entre les dirigeants de l’OLP et ceux d’Israël. Mais ceux-ci n’ont reconnu l’autorité de cette organisation palestinienne que pour en faire un auxiliaire de police, chargé de maintenir l’ordre contre sa propre population. Cette collaboration avec les autorités israéliennes a fait perdre progressivement à l’Autorité palestinienne l’essentiel de son crédit au sein de la population.

Quant au Hamas, en tirant des roquettes contre Israël à partir de Gaza, qu’il contrôlait depuis 2007, et en menant des attentats, dont celui du 7 octobre 2023 a été le plus spectaculaire et le plus meurtrier, il a voulu entretenir l’image d’une organisation combattante, plus radicale que l’OLP. Le but proclamé était de restaurer une Palestine « du Jourdain à la mer ». Mais ses dirigeants ont toujours su qu’ils n’avaient pas la force de mettre fin à la présence israélienne. En revanche, ils voulaient gagner de l’influence parmi les Palestiniens pour s’imposer en lieu et place de l’OLP comme un interlocuteur incontournable des dirigeants israéliens et occidentaux. Le bilan de cette politique est désastreux pour le Hamas lui-même dont on ne sait pas ce qu’il reste aujourd’hui de son appareil politique et militaire, mais surtout pour la population palestinienne, qui a payé le prix fort sur tous les plans.

En Israël, la population paye elle aussi un prix très lourd, entraînée dans un conflit dont on ne voit pas la fin. Une partie d’entre elle s’oppose à la poursuite de la guerre qui met en danger la vie des otages. Depuis des mois, des milliers d’Israéliens manifestent. Des réservistes refusent maintenant leur mobilisation. Beaucoup d’Israéliens expriment leur opposition à l’égard de Netanyahou, dont le maintien au pouvoir dépend de la poursuite de la guerre. Mais l’impasse actuelle est aussi la conséquence de la politique menée par ses prédécesseurs qui, depuis 1948, ont refusé de reconnaître les droits des Palestiniens et les ont privés de leurs biens et de leurs terres, les contraignant à vivre dans des camps de réfugiés. Aucune paix durable ne sera possible sans mettre fin à l’oppression des Palestiniens.

Quant aux organisations nationalistes palestiniennes, leur véritable objectif est de faire reconnaître leur droit à diriger un appareil d’État, ayant sa place, aussi réduite soit-elle, dans le système impérialiste. En cela ils sont les représentants d’une bourgeoisie palestinienne qui voudrait être traitée à l’égal des couches dirigeantes arabes de la région. Mais l’État israélien s’est toujours opposé à cette perspective, et il bénéficie du soutien indéfectible des grandes puissances impérialistes qui voient en lui un pilier pour leur contrôle du Moyen-Orient.

La seule issue pour les populations de la région, israélienne et arabes, est une lutte pour abattre les différents régimes qui les oppriment. Au-delà, c’est le système impérialiste qu’il faudra abattre, ce système qui, partout dans le monde, dresse les peuples les uns contre les autres pour pouvoir tous les dominer. À l’échelle du Moyen-Orient, c’est une fédération socialiste des peuples, reconnaissant à tous des droits égaux, qui leur permettra de coexister pacifiquement.

                                                          Marc Rémy (Lutte ouvrière n°2984)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

-Aujourd’hui dimanche 12 octobre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;

-lundi 13 octobre, centre commercial, cité des Raguenets, St-Gratien.

mardi 23 septembre 2025

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 22 septembre 2025

 État palestinien : une reconnaissance aux allures d’enterrement

 


 22 /09/2025

Ce 22 septembre à l’ONU, Macron a officiellement reconnu l’existence d’un État palestinien. C’est un geste symbolique car Macron sait qu'il n'a aucun poids sur la politique des dirigeants israéliens et américains, qui s’y opposent. Et il sait que cela n'arrêtera même pas la main du bourreau.

Cette reconnaissance provoque la colère de Netanyahou et l’hostilité de la droite et de l’extrême droite françaises. À l’inverse, elle est soutenue par beaucoup de ceux que la politique meurtrière d’annexion d’Israël révolte.

Mais cette reconnaissance est aussi tardive qu’hypocrite. Il aura fallu au moins 65 000 Gazaouis tués, 163 000 blessés, un génocide et une famine pour que Macron change de discours ! Il reconnaît un État palestinien quand Gaza n’est plus qu’un champ de ruines, et que Netanyahou prépare l’annexion totale de la Cisjordanie.

Macron se moque du sort des Palestiniens. En rééquilibrant sa politique et en reprenant la prétendue « politique arabe » de la France, Macron pense à renforcer l’alliance avec l’Arabie saoudite et les Émirats et aux retombées pour les capitalistes français au Liban, en Syrie et ailleurs dans la région. Il pense à Dassault et au groupe de transport maritime CMA CGM. Il agit en dirigeant cynique d’une puissance impérialiste qui fait ses comptes, tout comme ses lointains prédécesseurs qui ont partagé avec les Britanniques cette région stratégique qui regorge de pétrole et qui ont monté les peuples les uns contre les autres.

Même quand il prétend agir par solidarité, Macron dicte ses conditions. En échange de la reconnaissance, Mahmoud Abbas, le président en titre de l’Autorité palestinienne, a dû s’engager à désarmer le Hamas et à l’écarter de toute gouvernance future. Autrement dit, Macron est prêt à reconnaître la Palestine, mais au préalable, les dirigeants Palestiniens doivent montrer patte blanche et se soumettre !

Le seul rôle que les dirigeants de l’impérialisme seraient prêts à laisser aux chefs d’un hypothétique État palestinien est celui de gardiens d’une prison à ciel ouvert.

C’est le rôle qu’a joué l’Autorité palestinienne, mise en place lors des accords d’Oslo en 1993 pour endiguer le soulèvement de la jeunesse palestinienne. Cet embryon d’appareil d’État était chargé d’administrer des territoires séparés par des check-points et des murs, soumis à l’autorité militaire d’Israël, dépendants de l’aide internationale. Impuissants, corrompus et chargés de maintenir un ordre injuste, les chefs de l’Autorité palestinienne ne pouvaient que se déconsidérer. Ce discrédit a permis au Hamas de prendre le pouvoir à Gaza.

Pendant 15 ans, le Hamas a, lui aussi, encadré la population, lui faisant accepter les privations, traquant et exécutant ses opposants tout en renforçant son appareil militaire. Financé par des fonds venus du Qatar, avec l’accord d’Israël, le Hamas participait, à sa façon, au maintien de l’ordre impérialiste. En lançant l’attaque du 7 octobre 2023, il a voulu entraver par un coup de force les accords de normalisation entre Israël et les États arabes. À aucun moment, il ne s’est soucié des conséquences prévisibles de cette attaque pour les Gazaouis.

Cela fait désormais presque deux ans que l’État d’Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens, une extermination revendiquée par l’extrême droite qui gouverne avec Netanyahou. Le drapeau palestinien est donc brandi par beaucoup comme le drapeau de la solidarité avec les Palestiniens et celui de la contestation de la barbarie impérialiste.

Mais, sur le plan politique, la perspective strictement nationaliste qu’il symbolise est une impasse. L’objectif d’un État national palestinien, même croupion et incapable d’être indépendant économiquement, convient aux dirigeants du Hamas ou de l’OLP. Car s’ils contestent l’ordre impérialiste, c’est pour s’y faire une place et prospérer, eux aussi, en exploitant les travailleurs, ce qu’ils font déjà. Une telle perspective n’offre que la misère et le chômage aux masses palestiniennes.

La seule véritable émancipation pour les Palestiniens, comme pour tous les opprimés de la planète et les travailleurs exploités que nous sommes, ici, viendra du renversement de l’ordre impérialiste et du capitalisme qui en est le fondement.

Cette perspective-là ne peut s’imaginer sans une vague révolutionnaire qui verrait converger les peuples palestinien, israélien, libanais, jordanien, égyptien…dans le rejet de la politique de leurs dirigeants respectifs. Et alors, tout le monde réaliserait qu’il y a de la place pour que les deux peuples, israélien et palestinien, vivent ensemble, de façon égalitaire et démocratique dans cette région.                                            

                                                                             Nathalie Arthaud

vendredi 28 février 2025

Georges Ibrahim Abdallah : acharnement judiciaire

Georges Ibrahim Abdallah : acharnement judiciaire

Les manifestations prévues mercredi 19 et jeudi 20 février, en faveur de la libération annoncée de Georges Ibrahim Abdallah, ont été interdites par le préfet de police de Paris Laurent Nunez. En même temps, la cour d’appel a repoussé pour la énième fois cette libération.

Publié le 26/02/2025

Militant libanais, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné sans preuve pour complicité dans les meurtres d’un attaché militaire américain et d’un diplomate israélien. En 1987, il a écopé d’une peine de prison à perpétuité, mais il est libérable depuis vingt-cinq ans. Les autorités judiciaires n’en ont pas moins rejeté ses demandes successives de libération.

Au bout d’une quarantaine d’années d’emprisonnement injuste, le tribunal d’application des peines a ordonné sa remise en liberté le 15 novembre 2024. Le Liban s’est dit prêt à l’accueillir suite à la décision de son expulsion immédiate. Malgré tout, le Parquet national antiterroriste a encore fait suspendre sa libération jusqu’à son nouveau passage devant la cour d’appel, le 20 février. Ce jour-là, non seulement, celle-ci a décidé de repousser encore sa libération au 19 juin, et de plus, l’a conditionnée au versement de dommages et intérêts aux parties civiles, entre autres les États-Unis qui depuis le début font pression pour son maintien en détention.

Durant toutes ces années de détention, Georges Ibrahim Abdallah n’a jamais renié ses convictions communistes et son engagement pour la cause palestinienne. C’est pour lui faire payer cette détermination que les autorités judiciaires entravent sa libération jusqu’à inventer de nouvelles conditions à celle-ci. Il y a répondu en faisant dire par son avocat son refus d’indemniser les États-Unis qui « envoient des bombes sur les enfants palestiniens et libanais ».

Par cette décision inique, par l’interdiction des manifestations de soutien, l’État français obtempère aux demandes des États-Unis, maintenant un homme en prison en tout arbitraire et se montre prêt à réprimer ceux qui dénoncent la politique impérialiste au Moyen Orient.

                                                          Joséphine Sina (Lutte ouvrière n°2952)

lundi 10 février 2025

Gaza : Trump veut déporter les Palestiniens

Gaza : Trump veut déporter les Palestiniens

Publié le 05/02/2025

À l’occasion d’une conférence de presse commune, à Washington mardi 4 février, Trump a annoncé ses projets pour la bande de Gaza, accompagné des sourires satisfaits de son complice, ami et partenaire en affaires, Netanyahou.

 

 

Le président américain propose d’évacuer les deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza, de mettre le territoire sous contrôle des États-Unis et de le transformer en nouvelle Côte d’Azur, capable d’accueillir des touristes fortunés dans des hôtels de luxe et des casinos. Trump n’a évidemment pas demandé leur avis aux Palestiniens, ni aux populations du Moyen-Orient supposées les accueillir. Il n’a même rien demandé aux gouvernements des pays en question, qu’il se fait fort de convaincre, ni aux institutions internationales dont manifestement il se contrefiche, à la surprise de ses collègues, y compris des autres puissances impérialistes.

Le nouveau président du pays le plus puissant du monde actualise donc ainsi, en direct, sans fioritures ni enrobage moral ou démocratique, les grandes traditions du capitalisme sauvage. Il considère que les Palestiniens peuvent être traités comme les Indiens d’Amérique, massacrés, méprisés, refoulés, enfermés dans des réserves de plus en plus loin de leur terre. Le summum du développement économique à Gaza selon Trump est la construction de casinos, d’hôtels et de bordels là où les bombardements ont fait table rase, à l’instar de la mafia newyorkaise blanchissant l’argent du crime en construisant Las Vegas. Dans la lignée des barons voleurs américains du 19e siècle, les politiciens qui décident des investissements sont aussi ceux qui en encaissent les profits. Trump est lui-même un investisseur immobilier, spécialisé dans le loisir de luxe et on suppose qu’il prévoit une Trump Tower et un golf à Gaza. Il est aussi, comme son complice Netanyahou, poursuivi par la justice pour ses malversations financières. Dans le monde de Trump, la loi du plus fort commande, à chaque instant. Il n’y a plus à perdre une seconde ou un dollar en couvrant les exactions du voile pudique du prétendu droit international.

Mercredi 5 février au matin, les institutions internationales et les gouvernements des autres grandes puissances, qui sont théoriquement favorables aux droits du peuple palestinien et au moins à son existence, n’avaient pas encore réagi à la nouvelle provocation venue de Washington. Le peuple palestinien, en revanche, a montré depuis des dizaines d’années, qu’il ne se laissait pas rayer de la carte. Depuis le cessez-le-feu, les familles se déplacent dans la bande de Gaza dévastée pour revenir sur leur lieu de résidence et reconstruire ce qui peut l’être. De même, en Cisjordanie occupée, malgré la pression militaire israélienne, exercée par l’armée et les colons en armes, les Palestiniens résistent aux arrestations, aux assassinats et, désormais, aux bombardements.

Les déclarations de Trump à propos de Gaza suivent celles sur le canal de Panama, le Groenland, le Canada et son chantage permanent sur les droits de douane. Tout cela est pour l’instant surtout verbal, mais l’intention est claire : les dirigeants de la première puissance mondiale veulent accaparer une part de plus en plus importante de la richesse, des territoires, des ressources, des brevets. Trump est là pour affirmer, d’une façon claire et nette, la loi de l’impérialisme, mettre en coupe réglée la planète, au mépris total des peuples qui l’habitent.

                                                            Paul Galois (Lutte ouvrière n°2949)