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jeudi 3 avril 2025

Procès du RN : séisme dans le marigot

 Procès du RN : séisme dans le marigot

La condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics et la décision du tribunal de lui interdire, avec effet immédiat, de se présenter à une élection pendant cinq ans, sont présentés comme un séisme politique. Mais ce séisme ébranle surtout le marigot politicien.

Publié le 02/04/2025 


 

Marine Le Pen, huit autres anciens députés européens du Front national (FN) devenu le RN et douze assistants parlementaires ont été condamnés à des amendes, des peines de prison et de l’inéligibilité pour avoir détourné, entre 2004 et 2016, 4,6 millions d’euros du Parlement européen. Le tribunal a estimé que le FN avait mis en place un véritable « système de détournement » en rémunérant ses cadres ou ses employés avec l’argent du Parlement. Celui-ci attribue à chaque député européen un généreux budget de 23 000 euros par mois pour rémunérer ses assistants parlementaires. La condition minimale est que ces « assistants parlementaires » mettent au moins de temps en temps les pieds au Parlement... ce que ceux du RN ne faisaient jamais.

Le Pen et le RN ne sont pas les premiers à être poursuivis pour ces pratiques : en 2024, cinq anciens eurodéputés du Modem, mais pas Bayrou, ont été condamnés pour les mêmes motifs. Au fond, Le Pen et ses amis rejoignent la longue cohorte des dirigeants politiques bourgeois condamnés pour détournement de fonds publics, de Fillon à Sarkozy en passant par Cahuzac, sans oublier Chirac. Lors de ces affaires-là, Le Pen dénonçait « les délinquants de la vie politique ». Elle avait même réclamé, en 2013, « une inéligibilité à vie » pour les élus condamnés dans de telles affaires.

Aujourd’hui, le RN étant pris la main dans la caisse, Le Pen a oublié toutes ses diatribes contre les corrompus. Sous prétexte que la juge lui a appliqué la clause d’inéligibilité qui pourrait l’empêcher de se présenter en 2027, elle se pose en victime. Elle dénonce un complot du « système [qui] a sorti la bombe nucléaire pour nous écarter », et déclenche une campagne politique sur le thème « ils veulent nous écarter parce que nous sommes aux portes du pouvoir ». En lançant ce contre-feu, en affirmant « ils ne me feront pas taire », Le Pen encourage le ressentiment de ses électeurs et espère que son parti engrangera de nouvelles voix.

Dans sa campagne sur un prétendu « assassinat politique », Le Pen a trouvé de nombreux soutiens. Outre les réactions de Trump, Orban ou Meloni pourfendant sur leur air habituel « les gauchistes du système judiciaire » (Musk), de nombreux dirigeants politiques français, en dehors de l’extrême droite, ont volé à sa rescousse. Pour LR, « il n’est pas sain qu’une élue soit interdite de se présenter à une élection » (Wauquiez) ou « c’est un jour très sombre pour la démocratie française » (Bellamy). Bayrou, Premier ministre, s’est dit « troublé », sans doute soucieux de ne pas trop s’aliéner le RN et son électorat. Dans le même esprit, le ministre de la Justice Darmanin a souhaité devant les députés que le procès en appel se tienne rapidement. Et, en toute « indépendance », la cour d’appel a indiqué peu après qu’il aurait lieu en 2026, soit un an avant l’élection présidentielle.

De son côté, Mélenchon reprend à son compte l’opposition entre « le système » et « le peuple », plutôt qu’entre les travailleurs et leurs exploiteurs, et a louvoyé, mais en déclarant que « la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple », prenant ainsi ses distances d’avec la décision du tribunal.

Les travailleurs n’ont pourtant ni à se réjouir ni à se scandaliser de cette décision des juges. Que Le Pen soit écartée ou non de la prochaine présidentielle, ses idées xénophobes ne disparaîtront pas par magie. Le combat contre celles-ci ne peut se gagner ni dans les tribunaux ni dans les urnes. Il doit se mener au sein des classes populaires, dans la lutte pour les idées de la révolution sociale et en s’appuyant sur la lutte de classe.

                                                              Xavier Lachau (Lutte ouvrière n°2957)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

-Aujourd’hui jeudi 3 avril de 16 h.45 à 17 h.30, entrée du parc de la mairie ;

-Vendredi 4 avril, de 15 h.45 à 16 h.30, marché du Val ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou » ;

Samedi 5 avril : de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;

-de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

-de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

-et de 11 h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;

Dimanche 6 avril, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché du Centre ;

Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;

Lundi 7 avril, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

Argenteuil, une ancienne conseillère municipale FN condamnée aux côtés de Marine Le Pen

 

Ces gens-là, si prolixes pour dénoncer la petite délinquance de banlieue

 

On peut tout de même sourire un peu
 

Parmi les condamnés lundi dernier aux côtés de Marine Le Pen, notre ami Jean-Luc a noté qu’on retrouve Micheline Bruna, ancienne secrétaire particulière de feu Jean-Marie Le Pen, et très proche de celui-ci.

         Cette dame fut conseillère municipale d’Argenteuil. Certes, très discrète dans ses déclarations et actions pratiquement nulles, elle n’a pas laissé un souvenir local impérissable.

         En tout cas, pour ce petit monde de l’extrême droite prolixe à dénoncer la délinquance de banlieue, voilà une chose qui méritait tout de même d’être signalé.DM

mardi 1 avril 2025

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 31 mars 2025 : Le Pen inéligible, et alors ?

Le Pen inéligible, et alors ?

 

31/03/2025

Le tribunal correctionnel a jugé Marine Le Pen et huit autres dirigeants du RN coupables de détournements de fonds publics dans le procès des assistants parlementaires européens. Il a assorti la peine de Le Pen d’une inéligibilité de cinq ans, ce qui l’éliminerait de la course à la présidentielle.  

Le Pen a été jugée avec la sévérité qu’elle a toujours demandée à la justice quand il s’agissait de condamner les autres. C’est un retour à l’envoyeur !

S’il s’agit d’un coup de tonnerre pour sa carrière politique, cela ne change rien pour les travailleurs car leur sort ne dépend d’aucune élection. Celles-ci sont précisément faites pour donner l’illusion du changement, alors même que le pouvoir reste dans les mains de la classe capitaliste.

Les travailleurs n’ont sûrement pas à regretter que Marine Le Pen soit écartée par une décision de justice. Quant à ceux qui se réjouissent de son revers, il faut qu’ils réalisent qu’il y a des dizaines, sinon des centaines de politiciens et de politiciennes anti-ouvriers comme elle.

Le Pen et son parti se distinguent par leur histoire, puisqu’ils sont les héritiers du Front national fondé par des collaborateurs de l’Allemagne nazie et des militants de l’Algérie française. Ils ont porté les idées racistes les plus abjectes et ont une responsabilité particulière dans leur diffusion.

Mais Le Pen et Bardella ont une chose en commun avec tous les autres politiciens : leur profond respect du système capitaliste et de la bourgeoisie. Et comme on l’a vu avec les politiciens de tous bords, on peut être sûr qu’une fois au pouvoir, ils gouverneront pour les riches et en ennemis des travailleurs.

Il faut se rappeler comment, en juin dernier, alors qu’il était aux portes de Matignon, Bardella jetait par-dessus bord les promesses sociales du RN, comme le retour à la retraite à 62 ans et la suppression de la TVA sur les produits alimentaires.

Aujourd'hui, Bardella et Le Pen font plus que jamais la danse du ventre devant le grand patronat. Quand Bernard Arnault, dont la fortune approche les 200 milliards, s’est plaint de payer trop d’impôts et a menacé de délocaliser, Bardella a volé à son secours !

« J'ai entendu le cri d'alarme de Bernard Arnault » a-t-il déclaré. Et joignant sa voix à celle de tous les patrons dont les poches débordent, il a dénoncé l’« enfer fiscal ». Pour lui, l’injustice n’est pas que les travailleurs soient confrontés au matraquage des prix, ni qu’ils soient exploités et licenciés pour les profits capitalistes. Non, ce que Bardella trouve injuste, c’est qu’Arnault, qui touche un Smic toutes les 15 secondes en dividendes, paye un tout petit peu d’impôts !

Le RN n’est pas le parti du peuple et encore moins celui des exploités. Aucune de ses propositions ne s’en prend aux puissants et à ceux qui ont du pouvoir. Comme la droite et le gouvernement actuel, Bardella et Le Pen expliquent aux travailleurs que leurs problèmes viennent de plus pauvres qu’eux, et en particulier des travailleurs immigrés.

Et bien malin qui peut distinguer la politique du RN de celle d’un Retailleau ou d’un Darmanin ! Ils mettent tous en cause les travailleurs immigrés pour cacher les responsabilités du grand patronat dans l’état de la société. Tous répandent le poison de la division qui désarme le monde du travail face à ses exploiteurs. Et si le RN, héritier d’un parti ouvertement antisémite, se reconvertit en défenseur des Juifs, c’est en espérant pouvoir instrumentaliser la guerre à Gaza pour stigmatiser les musulmans. 

Alors que la crise du capitalisme s’aggrave et nous conduit vers de nouvelles catastrophes, les idées du RN, non seulement sa xénophobie, mais aussi son nationalisme et ses appels au repli protectionniste, alimentent l’évolution militariste et guerrière de toute la société.

Le Pen prend, aujourd'hui, de faux airs pacifistes car elle est moins va-t-en guerre que Macron vis-à-vis de la Russie. Mais comme Trump aux États-Unis, elle est la première à attiser le chauvinisme en prétendant que le danger vient de l’étranger, de la concurrence internationale et qu’il faut se préparer à y faire face, y compris par la guerre.

L’avenir que le RN nous réserve est le même que celui de Macron et des politiciens de droite comme de gauche : celui d’un capitalisme de plus en plus dur contre les travailleurs, de plus en plus prédateur, nationaliste et guerrier.

Quelle que soit la couleur des partis et du gouvernement qui dirigeront dans ce contexte, ils demanderont toujours plus de sacrifices aux travailleurs. Alors, au lieu de chercher un sauveur suprême qui n’existe pas, les travailleurs doivent retrouver le chemin de la lutte de classe, l’unité de la classe ouvrière pour défendre ses intérêts, détrôner la classe capitaliste et changer le cours de l’histoire.

                                                                                Nathalie Arthaud  

 

jeudi 27 mars 2025

Antisémitisme : Israël ne protège pas les Juifs

Héritiers des massacreurs d’hier qui sont peut-être ceux de demain

 

Une brochette de députés européens d’extrême droite, parmi lesquels Bardella et Maréchal, participent à un colloque à Jérusalem. La lutte contre l’antisémitisme n’est que le prétexte de cette rencontre à l’invitation du gouvernement israélien.

         Les divers courants d’extrême droite qui se rassemblent fondent tous leur démagogie sur le racisme. Ils partagent tous un vieux fonds d’antisémitisme, à l’exception évidemment des suprémacistes juifs qui les invitent.

         Le gouvernement israélien ne pouvait pas dire plus clairement aux Juifs du monde entier qu’il se moque de leur sort face à l’antisémitisme qui monte, en s’acoquinant avec les héritiers de leurs massacreurs d’hier qui sont peut-être ceux de demain.