Bardella :
candidat à gouverner pour les capitalistes
Tête de liste RN aux Européennes,
Jordan Bardella, a tenu son deuxième meeting de campagne à Montbéliard. D’après
la presse, le public comptait 2 000 personnes souvent jeunes, venues de toute
la région et même de Moselle et d’Alsace.
Publié le 27/03/2024À quelques
centaines de mètres du berceau de Peugeot, devenu PSA et aujourd’hui
Stellantis, Bardella a exalté « la France du travail »… sans dire un mot
contre la famille Peugeot et le groupe Stellantis, alors que l’usine Peugeot de
Sochaux-Montbéliard est passée en quelques dizaines d’années de 40 000 à 5
000 travailleurs du fait des suppressions d’emplois et de la sous-traitance.
Riches à milliards, les Peugeot,
comme tout le grand patronat, sont responsables des suppressions d’emplois, du
chômage, de la précarité, des cadences de fous que les travailleurs subissent.
Mais Bardella et le RN s’en prennent aux immigrés pour masquer cette
réalité-là. « On paye, on paye pour qui ? Pour ceux qui ne travaillent pas,
pour les migrants » a déclaré Bardella à son meeting. En même temps, les
énormes profits que vient d’annoncer le groupe Stellantis – dont les Peugeot
sont actionnaires – ont représenté 18,6 milliards d’euros, soit le salaire
annuel de 465 000 salariés, payés 2 000 euros cotisations sociales
incluses. Les grosses sociétés du CAC 40 ont vu leurs profits exploser. Voilà
en fait pour qui « on paye » : là sont ceux qui font payer et exploitent
les travailleurs et toutes les classes populaires.
Le RN veut arriver au pouvoir,
autrement dit gérer la société pour le compte de ses vrais maîtres, les
Peugeot, les Dassault, les Bolloré et autres grandes familles bourgeoises. Pour
masquer les vrais responsables de l’exploitation et du délabrement de la
société capitaliste, il désigne des boucs émissaires, l’Europe ou les immigrés.
Si des gens comme Le Pen ou Bardella arrivaient au pouvoir, comme tous les
autres politiciens, les Ciotti, Le Maire et Macron, ils gouverneraient dans
l’intérêt du grand patronat et de la finance.
Voilà donc les nouveaux
bonimenteurs politiciens, après Mitterrand qui voulait « changer la vie »,
Hollande qui disait « mon ennemi c’est la finance », et Sarkozy qui
parlait de « moraliser le capitalisme ». Mentir et amuser la galerie
pendant que la grande bourgeoisie pille la société, c’est tout un métier.
Au pouvoir, Bardella-Le Pen
prendraient la suite, en divisant encore davantage les travailleurs en fonction
de leur origine. Il faut plus que jamais se souvenir des paroles de
l’Internationale : « Il n’y a pas de sauveur suprême, travailleurs
sauvons-nous nous- mêmes. »
Étienne
Hourdin (Lutte ouvrière n°2904)