Casino : les travailleurs ont le droit de savoir
Publié le 01/05/2024
La nouvelle direction du groupe Casino, racheté il y a peu par le milliardaire Kretinski, a présenté mercredi 24 avril son plan de réorganisation. Cinq cents emplois sont supprimés au siège social de Saint-Étienne et, en tout, plus de 3 000 postes sont menacés en France.
Au siège, les salariés ne sont pas dupes : ce plan de licenciements risque d’être suivi d’autres. Déjà des hauts cadres, tenus pour responsables de la débâcle, sont partis dans d’autres groupes pour de bons postes et avec un gros chèque. Ce qui choque le plus est que les salariés sont toujours les derniers au courant. Une salariée du siège témoigne : « On nous a dit pendant des années que tout allait bien alors qu’ils devaient déjà préparer leur plan. » Même la presse a été avertie la veille de l’annonce faite aux travailleurs !
À Easydis, ancien entrepôt Casino qui serait racheté par Id Logistics, qui gère les approvisionnements pour le groupe Intermarché, l’attente pourra durer jusqu’à fin septembre pour savoir à quelle sauce les salariés seront mangés. Comme dit un travailleur de l’entrepôt : « Au total, on aura vécu une année dans l’angoisse ».
L’ancien actionnaire, Jean-Charles Naouri, après avoir amassé des milliards pendant des années, a vendu les magasins et les salariés comme on vend des voitures d’occasion. Les nouveaux actionnaires vendent maintenant les pièces détachées, celles qui rapportent, et se débarrassent du reste.
La levée du secret des affaires et la transparence imposée par les travailleurs serait une nécessité vitale. On pourrait alors savoir où est l’argent, où sont passés les milliards issus de l’exploitation de générations d’employés, sous la dynastie des Guichard, fondateur du groupe Casino, comme sous Naouri, qui s’est enrichi sur leur dos. On verrait alors qu’il y a largement de quoi maintenir tous les emplois.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2809)