Saint-Étienne
: l’éducation populaire attaquée
13 Mars 2024
À Saint-Étienne, et plus
largement dans le département de la Loire, des structures d’éducation
populaire, telles que les centres sociaux, Amicales laïques ou MJC, sont
menacées de disparition.
Les Amicales laïques ont été
fondées à la fin du 19e siècle, souvent par des militants socialistes ou
syndicaux, en concurrence avec les cercles paroissiaux des curés. Avec le
« sou des écoles », elles servaient à financer les écoles publiques
laïques, à permettre aux petits et grands de se retrouver, de faire des
activités sportives comme les boules ou la gymnastique, et culturelles comme la
bibliothèque, le cinéma. Aujourd’hui encore, elles organisent des activités
périscolaires pour les enfants, des bals pour les anciens, des entraînements
sportifs pour tous, à bas prix.
Certaines ont déjà mis la clé
sous la porte, une dizaine en dix ans dans des quartiers populaires de la
ville, et la liste risque de s’allonger, une douzaine étant en grande
difficulté. Les bénévoles qui gèrent ces structures ont beau se démener pour
trouver des solutions, ils ne peuvent s’en sortir du fait des baisses de
subventions, des besoins qui augmentent, de l’inflation qui fait exploser les
factures d’électricité, de la nécessaire augmentation des salaires des
employés...
Les structures d’éducation
populaire ne sont la priorité ni de la CAF, ni de l’État, ni de la région, qui
tous se désengagent, et les communes ne veulent pas ou ne peuvent pas
compenser. Alors, lorsqu’une Amicale laïque ou un centre social ferme, ce sont
des licenciements et la fin de services indispensables qui étaient rendus à la
population : des enfants se retrouvent à la rue après l’école, des cours
de français à destination des étrangers ne sont plus assurés, etc.
Les salariés, les bénévoles, et
au-delà la population, se mobilisent face à cette situation : fin janvier,
une manifestation a rassemblé plusieurs milliers de personnes, et des pétitions
circulent, bien signées. Tous sont conscients que, par ce biais, de nouvelles
attaques s’opèrent contre le niveau de vie de la population laborieuse.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2902)