Contre
l'antisémitisme, le racisme et la xénophobie, et contre les dirigeants de la
bourgeoisie qui les attisent !
13/11/2023
Yaël Braun-Pivet, la présidente
macroniste de l’Assemblée, et Gérard Larcher, le président Les Républicains du
Sénat, qui ont appelé à manifester contre l’antisémitisme, se sont dits « heureux »
et « rassurés par ce sursaut républicain ».
Le Pen et le Rassemblement
national sont, eux aussi, très heureux de « l’excellent accueil »
qui leur a été fait. Un peu moins heureux et très gênés de manifester avec
l’extrême droite, les dirigeants écologistes, du PS et du PC, se sont quand
même, eux aussi, félicités de l’événement.
Alors, oui, le petit monde
dirigeant est satisfait : son opération politicienne est réussie !
Bien sûr, beaucoup de manifestants
étaient là sincèrement, sans arrière-pensée, pour affirmer leur solidarité avec
leurs proches, amis ou voisins de confession juive. Pour redire leur
attachement au combat contre l’antisémitisme et, pour certains, contre tous les
racismes.
Le malheur, c’est que cette
manifestation ne fera pas reculer l’antisémitisme d’un pouce. Elle s’inscrit
dans une campagne de propagande révoltante qui pourrait au contraire attiser
les haines communautaires
S’il s’agissait de s’unir
derrière des valeurs universelles, pourquoi les organisateurs ont-ils seulement
dénoncé l’antisémitisme ? Pourquoi ne pas dénoncer aussi les provocations
et les agressions contre les musulmans ou les Arabes, que ni le gouvernement ni
les médias ne se soucient d’ailleurs de recenser ?
S’il s’agissait d’exprimer sa
solidarité avec les victimes de la guerre israélo-palestinienne, pourquoi
n’évoquer que les victimes et les otages israéliens ? Pourquoi ne pas
dénoncer le massacre de masse qui continue en ce moment même à Gaza et fait, chaque
jour, des centaines de morts supplémentaires ?
Ce parti pris pour le
gouvernement israélien et cette façon de nier l’oppression fondamentale dont
sont victimes les Palestiniens sont insupportables. Pire, cela va de pair avec
une propagande contre les musulmans et les immigrés, accusés d’être des
antisémites et des terroristes en puissance.
Si Le Pen a d’ailleurs tant tenu
à manifester, c’était aussi pour faire entendre cette petite musique
anti-arabe.
Oui, l’antisémitisme est un fléau
à combattre. La haine des Juifs fait partie des pires saletés que continue de
véhiculer la société capitaliste en crise. « L’antisémitisme est le
socialisme des imbéciles », fustigeait en son temps le socialiste
allemand August Bebel, à propos de ceux qui assimilaient les capitalistes et
les banquiers aux Juifs.
Au 19e et au 20e siècle, de la
Russie tsariste à la République française, ces préjugés attisés par l’extrême
droite ont été utilisés par tous les gouvernants pour détourner la colère
populaire et assurer leur domination.
Ils servirent à Hitler pour
conquérir le pouvoir. Dans ces années 1933-1939, quand fuir l’Allemagne nazie
était devenu, pour les Juifs, une question de vie ou de mort, les États-Unis et
les prétendues démocraties leur fermèrent les portes parce qu’ils avaient une
politique anti-immigrés et faisaient eux aussi dans l’antisémitisme !
Pendant la guerre, Hitler
perpétra le plus important génocide du 20e siècle en exterminant six millions
de Juifs. L’État français prêta son concours à cette barbarie en livrant
75 000 Juifs aux nazis.
Dans ces années-là, ce fut
l’honneur du mouvement ouvrier révolutionnaire que de combattre
l’antisémitisme, comme il luttait contre le racisme et la xénophobie. Il faut
continuer !
Les Juifs ne peuvent être
confondus ni avec les capitalistes ni avec les assassins qui gouvernent Israël.
Les Palestiniens ne peuvent pas être assimilés au Hamas, de même que les
travailleurs d’ici ne sont pas identifiables à Macron.
Partout, dans tous les peuples,
il y a des exploités et des exploiteurs. Et partout, il y a des travailleurs
qui se battent contre leurs propres dirigeants et exploiteurs. C’est en faisant
de tous ces combats une lutte pour chasser la grande bourgeoisie du pouvoir,
c’est-à-dire renverser le capitalisme, que les travailleurs s’uniront pour
changer leur sort et jetteront les préjugés racistes et moyenâgeux dans les
poubelles de l’histoire.
Aucune unité ni solidarité avec
ceux qui nous dirigent et nous exploitent en divisant la classe ouvrière et en
dressant les peuples les uns contre les autres ! Unité et solidarité de
classe entre travailleurs de tous les pays et de toutes origines !
Nathalie
Arthaud
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