Clichy :
le maire en campagne contre les musulmans
Depuis le mois d’août, une grande
banderole arborant « Stop aux prières de rue illégales » est suspendue
au-dessus du boulevard Jean-Jaurès, à la hauteur de la mairie de
Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine.
Pour donner plus de corps à sa
campagne, le maire LR Rémi Muzeau (ancien suppléant de Patrick Balkany) aidé de
la présidente du conseil régional Valérie Pécresse, accompagnés du ban et de
l’arrière ban des élus de droite d’Île-de-France, n’ont pas hésité à descendre
dans la rue. Vendredi 10 novembre, ils étaient quelques dizaines, drapés de
bleu-blanc-rouge, à défiler pour demander… « qu’un sang impur abreuve nos
sillons ».
Le maire tout comme l’ancien
maire « socialiste » ont joué sur la multiplicité des associations marocaines
pour s’attirer les bonnes grâces des unes face aux autres dans leur conquête de
Clichy aux dernières municipales.
Dans plusieurs interviews, Rémi
Muzeau comme Valérie Pécresse n’ont pas hésité à donner des arguments aussi
mensongers que révélateurs de leurs réelles préoccupations. D’après eux, il y
aurait « deux mosquées à Clichy » – ce qui est faux –, les prières de rues
seraient illégales, ce qui est faux également puisque les processions
religieuses sont permises, enfin les prêches seraient en arabe alors que ce
serait interdit – ce qui est encore faux. Le maire décrit Clichy comme une
ville « où il y a beaucoup de sièges sociaux…. comme L’Oréal, Amazon, Bic »
et déplore « l’image que l’on donne de sa ville », ajoutant : «
Lorsqu’on voit dans le monde entier cette image de Clichy, on ne supporte plus.
» Il parle à la place des Clichois et leur fait dire qu’ils n’en peuvent
plus. Il n’hésite pas à mettre de l’huile sur le feu en montant les uns contre
les autres, en accusant « des gens qui bafouent la République », et en
brandissant la peur du radicalisme.
C’est depuis la fermeture d’un
lieu provisoire, accordé par l’ancienne municipalité et dont le bail expirait
en mars dernier, que les prières ont commencé, au début dans la rue puis sur la
place du marché le vendredi. Ouvrir un lieu de prières était d’ailleurs une
promesse électorale de Rémi Muzeau.
Ces gens-là ne sont jamais avares
de promesses pour se faire élire. Une fois élu, le maire a aussi remis en cause
l’existence d’un centre de santé municipal accueillant jusqu’à 5 000 habitants,
ainsi que celle de deux immeubles HLM de plusieurs centaines de logements.
Enfin, pour ne pas être gêné lors des conseils municipaux par des habitants
mécontents, il vient de décider de déplacer les réunions le matin.
Sa campagne mensongère lui a
finalement permis d’entraîner quelques militants du Front national derrière
lui… Normal, quand on va chercher ses arguments dans le caniveau.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2572)