Nathalie
ARTHAUD a reçu la lettre ci-dessous qui a été adressée aux candidates et
candidates à l’élection présidentielle. Nous la reproduisons ainsi que la
réponse de Nathalie ARTHAUD
ATSEM de FRANCE
Collectif citoyen.
Madame la
candidate, Monsieur le candidat.
À ce jour, vous vous lancez dans une campagne
électorale qui,si tout se passe comme vous le souhaitez, vous permettra d'être
élu grâce aux votes de nos concitoyens.
Nous, Collectif ATSEM DE FRANCE vous
interpellons aujourd'hui et vous envoyons ce dossier afin de vous sensibiliser
à ce qui nous amène vers vous .
Nous sommes des agents territoriaux, environ
50 000 sur tout le territoire national, nous exécutons chaque jour dans les
écoles maternelles les missions du service public de l'état, .
Nous sommes ce que l'opinion public nomme
communément, les dames de services, les tatas pour certains.
Nous sommes en réalité des professionnelles de
la petite enfance, au service de l'éducation nationale mais employées par les
municipalités et les territoires.
Je parle au féminin car ce métier est
représenté par 99% de femmes.
Diplômées de la petite enfance, CAP en poche
,et également pour la plupart titulaire du concours d'ATSEM de la fonction
publique.
Mais voilà que nous sommes ,depuis plusieurs
années, au cœur des changements du fonctionnement de l'école publique.
Les diverses réformes de l'éducation nous ont
plongées au centre de ces bouleversements.
Notre métier ?
Etre au plus près des enfants dans une classe
maternelle auprès de l'enseignant que nous devons assister pour la pédagogie,
l'éducatif, l'apprentissage de l'autonomie, le vivre ensemble, l'apprentissage
à devenir élève, mais également les soins, le quotidien des enfants de 2 à 5
ans, voilà notre métier et ce devrait être une évidence pour nos employeurs
comme pour l'éducation nationale.
Mais voila, l'éducation nationale ne veut pas
nous reconnaître une réelle place et refuse d'admettre nos compétences pédagogiques
tout en demandant notre présence permanente auprès de l'enseignant.
Mais voila aussi que nos employeurs, les
maires, ne reconnaissent pas non plus
ces compétences pédagogiques car nous sommes pour eux à la fois des agents
d'entretien, des agents de cantine et maintenant des animateurs depuis la
réforme des rythmes scolaires !
Par ailleurs,le texte actuel de la loi est
flou quand au nombre d'ATSEM dans les écoles, nous réclamons pour le respect de
ce métier et pour assurer la sécurité des enfants de la petite section à la
grande section de maternelle,1 ATSEM par classe.
Cela fait des années que les conditions de
travail de ces agents ( femmes) se dégradent, parfois 1 ATSEM pour 2 ou 3
classes, des missions divergentes selon les besoins municipaux.
Cette double hiérarchie représente beaucoup de
malentendus et d'inconfort sur le terrain.
Beaucoup d'adjoints techniques sont sur des
postes d'ATSEM ce qui engendre également des tensions, des différences de
salaires par exemple.
Beaucoup de ces emplois sont précaires, mi
temps, contractuels, 80%.....
Et pourtant ce métier est un atout pour
l'école maternelle, car nous sommes de réelles professionnelles de ce travail
particulier qui demande, patience, rigueur et vocation.
Nous vous interpellons aujourd'hui afin de
vous sensibiliser à notre cause, nous avons besoin de soutien de votre part,
afin de réformer des textes qui datent de plus de 20 ans, et enfin faire
reconnaître l'évolution incroyable qu'a subi notre métier.
De notre côté,nous avons réussi à changer et à
nous adapter aux besoins de l'école maternelle, nous avons appris.
Nous demandons aux femmes et hommes politiques
que vous êtes, de valoriser ces changements et de nous suivre dans notre
combat.
Collectif ATSEM DE FRANCE,
Regroupant à ce jour plus de 5500 membres
ATSEM.
Très actifs sur les réseaux sociaux,
Facebook,tweeter,Instagram.
La
réponse de Nathalie ARTHAUD :
Vous avez bien voulu m’alerter
sur les problèmes que votre profession rencontre, en termes d’effectifs et de
conditions de travail, de rémunération et aussi de considération. Je tiens tout
d’abord à vous dire que je ne serai pas élue et que, si je me présente, c’est
pour populariser un programme de lutte dont le monde du travail a besoin pour
cesser de subir les conséquences de la crise économique. Et à ce titre je suis
entièrement solidaire et partie prenante de vos revendications et de la lutte
que vous menez depuis plusieurs mois.
Recevant le 13 février un rapport sur les
conditions de travail des Atsem, Annick Girardin, la ministre de la Fonction
publique, n’a répondu en rien à vos attentes tout en vous adressant quelques
belles paroles.
Les Atsem sont indispensables à
l’accueil des enfants en maternelle. Mais il n’y en a même pas une par classe.
La ministre n’a évoqué aucun recrutement, préférant parler de « métier noble »
qu’exercent ces « secondes mamans (…) séchant les grosses larmes » des enfants
!
En réalité, la ministre n’a prêté
attention aux Atsem, reconnaissant « des conditions de travail parfois
extrêmement difficiles » et « un manque de débouchés et de perspectives », que
parce que vous vous êtes mobilisées au cours de deux journées de grève, en
décembre et en février. En ce qui concerne vos conditions de travail, la
ministre a promis une étude, c’est-à-dire rien, et pour les salaires rien non
plus. L’augmentation minable de 0,6 % du point d’indice au 1er février,
c’est-à-dire 25 centimes par jour, est tout ce que le gouvernement accorde aux
Atsem.
Comme tous les salariés de la
catégorie C de la Fonction publique, les Atsem ne se voient proposer comme
évolution qu’un hypothétique concours qui, à condition d’y être reçu, pourrait
mener à un autre métier classé en catégorie B, un peu mieux rémunéré.
Jusqu’au bout, ce gouvernement ne
veut rien lâcher au bénéfice des travailleurs. Et le prochain ne fera pas mieux
en la matière, sauf à le lui imposer par la lutte !
Soyez assurées de tout mon
soutien dans votre combat.
Nathalie Arthaud