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dimanche 30 mars 2025

Contre le racisme au travail : compter sur l’organisation ouvrière

 Contre le racisme au travail : compter sur l’organisation ouvrière

Huit organisations syndicales, dont la CGT, la CFDT, FO, Solidaires, etc., ont décidé de lancer une campagne contre les discriminations sur le lieu de travail. Il est en effet indispensable de s’attaquer à ce fléau.

Publié le 26/03/2025

Nombre de politiciens ou de ministres, de droite ou d’extrême droite et parfois même de gauche, ne cessent d’utiliser les discours racistes, anti-immigrés, antimusulmans, pour mettre de l’huile sur le feu. Pour la bonne raison que ces idées servent avant tout à diviser le monde du travail pour l’affaiblir.

L’exploitation patronale a besoin de diviser les travailleurs de toutes les façons possibles. Le racisme est une des pires, mais le patronat en a toujours entretenu de toutes sortes : contrats différents, fiches de paye différentes, cascade de sous-traitance, titres de séjours et droits différents... tout cela pour mettre en concurrence les travailleurs entre eux, et en tirer le maximum de profit. Dans des entreprises de nettoyage ou du BTP, par exemple, les postes de chef sont donnés aux travailleurs de certaines nationalités, pour encadrer ceux d’autres nationalités. La persistance des inégalités salariales entre hommes et femmes dans les entreprises montre bien aussi à quoi cela sert et surtout qui cela sert. Dans bien des entreprises, la hiérarchie continue à utiliser le racisme, le mépris, les humiliations pour imposer son pouvoir et l’autorité du patron.

Malgré cela, les directions des grandes entreprises parlent souvent de respect des différences et d’antiracisme. Elles peuvent même faire semblant de se soucier des discriminations, en organisant des « journées de la diversité » à Stellantis, ou encore l’« alerte éthique » à la SNCF. Seulement, entre les mains des patrons, la lutte contre le sexisme ou le racisme devient un moyen de jouer les arbitres et les juges moraux, voire de sanctionner des travailleurs.

C’est sur ce point que la campagne syndicale est critiquable car elle remplace la lutte de classe par des contes de fées. Ses tracts et affiches expliquent qu’il faut compter sur la justice pour imposer aux patrons qu’ils « ne fassent aucune distinction entre ses salariés ». Au lieu d’en appeler à l’action collective des travailleurs, les dirigeants syndicaux ont même le culot de prétendre que « le lieu de travail est avant tout un espace d’égalité et d’inclusion ». C’est oublier de dire que le lieu de travail, est d’abord aujourd’hui le lieu de l’exploitation et de la soumission à la hiérarchie.

Pour finir, le tract syndical explique que « la loi protège contre la discrimination raciale », en citant l’article 225 du Code pénal.

Ni la loi, ni l’État, ni la justice ne peuvent vraiment aider à combattre le racisme, le sexisme et les discriminations. Seuls les travailleurs eux-mêmes peuvent le faire. Parce qu’ils se retrouvent ensemble sur les mêmes chantiers, les mêmes chaînes de montage, dans les mêmes bureaux, ils ont les moyens de créer des liens de solidarité, pour résister au quotidien et pour changer leur sort demain. Ce sont bien les seules armes et la meilleure réponse au racisme.

                                                          Charles Legoda (Lutte ouvrière n°2956)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

-Aujourd’hui dimanche 30 mars, de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;

Lundi 31 mars, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

 


 

vendredi 7 mars 2025

Médecins étrangers : des papiers pour tous !

Ils régulent notre santé, régularisation !

 

 

300 médecins étrangers ont entamé une grève de la faim de trois jours contre l’opacité des « épreuves de vérification des connaissances » que l’État français impose aux soignants formés hors UE. En cas d’échec, ces praticiens hospitaliers, chirurgiens, pharmaciens ou sages-femmes, perdent leur titre de séjour et peuvent être expulsés, alors qu’ils sont indispensables à la santé de tous. Ils protestent aussi contre l’absence de régularisations, pourtant promises par Macron et Attal en janvier 2024. 

         Comme dit l’un d’eux : « On tient à bout de bras certains hôpitaux mais on se retrouve dans une précarité inadmissible. » Comme tous les travailleurs immigrés, ils doivent avoir des papiers, le droit de s’installer et de circuler.

 

mardi 4 mars 2025

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 3 mars 2025

Travailleurs français, algériens ou originaires des quatre coins du monde : mêmes patrons, même combat !

3 mars 2025

 


Les plans de licenciements pleuvent, la précarité se généralise, la pression au travail se fait plus forte pour tous et la vie est de plus en plus chère. Et de quoi nous parlent les politiciens ? De l’immigration et des immigrés toujours assimilés à un danger, voire à des délinquants en puissance ! C’est aussi abject que mensonger.

Il est certainement plus facile de flatter les préjugés racistes et xénophobes que de demander des comptes à Michelin, Auchan ou Arcelor qui sont en train de fabriquer les chômeurs de demain. Et quand les milliardaires bien français ne payent même pas les impôts qu’ils devraient, les politiciens trouvent bien utile de faire diversion !

Aucun hôpital, aucune usine ni chantier ne peut tourner sans les millions de femmes et d’hommes d’origine étrangère qui travaillent dur pour un salaire dérisoire. Et aucun gouvernement ne peut priver le patronat des bras qui lui sont indispensables. En fait, toute cette démagogie anti-immigrés ne sert qu’à cacher la domination et la responsabilité patronale et à diviser les travailleurs. 

À la tête de l’offensive anti-immigrés, il y a le ministre de l’intérieur, Retailleau. Après avoir durci les conditions de régularisation des sans-papiers, restreint l’accès aux visas et remis en cause le droit du sol à Mayotte, son obsession se porte désormais sur l’Algérie et les Algériens.

La crise entre la France et l’Algérie a éclaté quand Macron a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Depuis, une provocation en entraîne une autre. D’un côté, l’Algérie emprisonne l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, de l’autre, Retailleau renvoie, en dehors de toute procédure légale, un influenceur algérien, lequel est aussitôt remis dans l’avion.

Et maintenant, Retailleau, appuyé par Bayrou, exploite sans honte l’attentat de Mulhouse perpétré par un schizophrène algérien qui avait une obligation de quitter le territoire français, pour adresser un ultimatum au gouvernement algérien.

Ce dernier aurait quatre à six semaines pour réadmettre plusieurs centaines de personnes, qualifiées de « dangereuses » par Retailleau, faute de quoi, l’accord de 1968 serait dénoncé.

Les Algériens et les Franco-algériens sont une nouvelle fois victimes de la compétition haineuse et raciste de la droite et de l’extrême droite. Victimes, une fois de plus, de tous ceux qui n’ont jamais digéré l’indépendance de l’Algérie et qui fantasment sur tout et n’importe quoi. 

Parmi ces fantasmes, l’accord franco-algérien de 1968 est présenté comme un privilège pour les Algériens et une pompe aspirante de l’immigration. Mais où est le privilège quand l’entrée en France est soumise, comme pour tous les étrangers extra-européens, à l'obtention d'un visa ? Quelle faveur quand les tracasseries se multiplient et que le nombre de visas délivrés a chuté ?

Le vacarme autour de cet accord ne sert qu’à alimenter la tension entre la France et l’Algérie. Et pour Retailleau, qui se veut le leader de la croisade contre l’immigration et l’islamisme, c’est l’essentiel.

Tout cela est du poison pour les travailleurs des deux côtés de la Méditerranée. D’un côté comme de l’autre, les gouvernants ont intérêt à la surenchère nationaliste pour tromper les travailleurs.

En France, cette nouvelle croisade contre l’Algérie permet de flatter les préjugés racistes et nationalistes. Car ce n’est pas face à Trump que les dirigeants français peuvent rouler des mécaniques. Mais contre Alger, ils peuvent s’y essayer !

Pour le président algérien, Tebboune, c’est aussi l’occasion de faire bonne figure. En butte au mécontentement général, le régime réprime les opposants politiques, les jeunes et les travailleurs qui se battent pour améliorer leur quotidien. Quoi de mieux que faire diversion en jouant sur la fierté nationale ?

Laissons ces semeurs de haine à leurs manœuvres ! Que l’on vive d’un côté ou de l’autre de la Méditerranée, le sort réservé aux femmes et aux hommes du monde du travail, c’est l’exploitation, les bas salaires, des conditions de vie de plus en plus dures et des bruits de bottes.

Quelles que soient nos origines, nos convictions et le pays dans lequel on vit, quand on appartient au camp des travailleurs, on est du mauvais côté du bâton, car celui-ci est toujours tenu par les plus riches, par le patronat, par les capitalistes et leurs sbires politiques. C’est ensemble, en serrant les rangs et en étant solidaires, quelle que soit notre nationalité, que nous serons capables de défendre nos intérêts de travailleurs, de nous faire respecter et d’en finir avec l’ordre impérialiste et ses frontières stupides !                        

                                                                         Nathalie Arthaud  

 

Contre les travailleurs immigrés : les deux bouts d’un même bâton

 

Contre les travailleurs, partage des tâches

 

 

Bayrou a réuni un comité interministériel de contrôle de l’immigration pour donner des gages à la droite et à l’extrême droite. Dans le même temps, le gouvernement va mettre à jour la liste des « métiers en tension » permettant parfois des régularisations de travailleurs sans-papiers car bien des patrons veulent pouvoir embaucher quelle que soit la nationalité, sans qu’on leur reproche de salarier des sans-papiers.

         Les patrons ont besoin de travailleurs immigrés à exploiter. Les politiciens à leur service ont besoin du racisme pour diviser les travailleurs. C’est le partage des tâches.