Affichage des articles dont le libellé est Collectivités locales. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Collectivités locales. Afficher tous les articles

vendredi 28 novembre 2025

Congrès des maires : le militarisme ne remplira pas les caisses

 

Congrès des maires : le militarisme ne remplira pas les caisses

En clôture du congrès des maires, jeudi 20 novembre, Sébastien Lecornu a brassé de l’air et égrené quelques mesures qui ne coûtent pas grand-chose à l’État, celui-ci préférant que son argent serve à arroser le patronat plutôt qu’à financer le service public.

Publié le 26/11/2025 

 

Déjà passablement estomaqués, pour beaucoup d’entre eux, par le discours cynique et va-t-en-guerre du chef d’état-major des armées, Mandon, en ouverture du congrès, nombre de maires n’attendaient pas grand-chose de celui de Lecornu, le surlendemain.

Beaucoup de maires, notamment de petites communes, ont été choqués que le gouvernement et le très droitier David Lisnard, président de l’AMF (Association des maires de France), profitent de leur congrès pour venir vendre leur soupe militariste. Non seulement les propos du général, le 18 novembre, sur le fait qu’il faut être prêts à « perdre nos enfants » ont choqué, mais aussi le fait qu’il demande aux maires de faire le service après-vente de sa propagande. Ainsi il leur a demandé de « parler avec les habitants » pour leur insuffler « la force d’âme » patriotique, de fournir des places en crèche aux marmots des soldats et même de fournir à l’armée des terrains pour « les grandes manœuvres ». Bien des maires, qui n’arrivent déjà pas à fournir des places de crèche pour les enfants de leur commune et préféreraient que leurs terrains servent à construire des écoles ou des équipements sportifs, ont assez peu apprécié ce discours. Si une partie a naturellement applaudi à tout rompre, à deux doigts de se mettre au garde-à-vous, un nombre non négligeable d’élus est sorti de la salle pendant le discours de Mandon.

Le surlendemain, pour clôturer le congrès, le Premier ministre est venu les mains vides, et s’est bien gardé de répondre aux inquiétudes des maires qui voient les subventions de l’État aux communes fondre comme neige au soleil. Par exemple, l’une des mesures les plus critiquées par les maires est un nouveau dispositif appelé Dilico, qui consiste à ce que l’État prélève de l’argent directement dans les recettes des communes, avec une promesse de remboursement éventuel et sous conditions trois ou quatre ans plus tard… et de seulement 80 % de la somme « empruntée ». Ce que bien des maires appellent, à juste titre, du racket.

Lecornu n’a apporté aucune réponse à ces inquiétudes, et pour cause : lui, comme ses prédécesseurs, envisage de continuer à piller les caisses publiques, y compris celles des collectivités locales, pour alimenter le puits sans fonds des aides, subventions et cadeaux au patronat et pour alimenter le budget de l’armée si chère au général Mandon.

Pour donner le change, le Premier ministre a annoncé des mesures de « simplification », dont la suppression d’une centaine de normes qui « empoisonnent », dit-il, la vie des maires. Mais le résultat pourrait être de supprimer des obligations peut-être coûteuses, mais pas forcément inutiles, comme celle de vidanger au moins une fois par an les piscines municipales. Cela coûte, évidemment, de l’argent aux communes, et supprimer cette obligation revient à dire aux maires : puisque vous n’avez plus assez d’argent, nous vous permettons de renoncer à ce qui a toujours été considéré jusqu’à présent comme une mesure de santé publique ! Comme l’a dit un participant au congrès : « On va faire des économies d’eau, mais pas de dermatologue ! »

Bien des maires étaient venus au congrès pour trouver des réponses face à l’avalanche actuelle de plans de licenciements et à la montée inexorable de la pauvreté dans leurs communes. Ils en ont été pour leurs frais, car il n’y a vraiment rien à attendre d’un État dévoué avant tout au grand patronat.

                                                        Pierre Vandrille (Lutte ouvrière n°2991)

jeudi 27 novembre 2025

Amiante dans les écoles : un danger sous-estimé

 

Amiante dans les écoles : un danger sous-estimé

Le 19 novembre, une plainte collective contre X pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » a été déposée devant le Pôle Santé publique du tribunal judiciaire de Marseille.

Publié le 26/11/2025

 

Cette plainte veut alerter sur les risques encourus par le personnel et sur le manque d’information. Elle est portée par sept syndicats d’enseignants et d’agents territoriaux CGT, SUD, FSU et FO, des associations comme la FCPE (Fédération de parents d’élèves), Avalé13 (Association des victimes de l’amiante dans les locaux de l’éducation) et Andeva, ainsi qu’une cinquantaine de professeurs, agents ou parents de douze écoles, collèges et lycées des Bouches-du- Rhône,

Interdit depuis 1997, l’amiante est encore largement présent dans les établissements scolaires bâtis avant cette date. On en retrouve dans les cloisons, les plafonds, dans les dalles de sol vinyle-amiante et la colle de ces dalles. Des fibres d’amiante peuvent être libérées en perçant ou simplement en frottant ces matériaux. Le vieillissement du bâti scolaire y expose de plus en plus les enfants comme les adultes. Les matériaux amiantés ont près de 30 ans, et il est inimaginable qu’ils ne soient pas dégradés, usés, libérant autant de fibres polluantes.

L’amiante est classé substance cancérigène sans seuil, c’est-à-dire qu’une seule fibre est suffisante pour provoquer une maladie grave telle que le cancer de la plèvre ou broncho-pulmonaire, des ovaires, du larynx. Chaque année, il fait des milliers de morts parmi les travailleurs et les retraités de l’industrie ou du bâtiment. Les maladies se déclarent toujours des décennies après la contamination. L’exposition passive dans les locaux contenant de l’amiante reste largement sous-estimée, alors que des enfants peuvent la subir de la maternelle au lycée, et le personnel de l’éducation pendant toute sa carrière.

Des enseignants et des agents meurent chaque année de l’amiante. Faire reconnaître leur cancer comme maladie professionnelle est un long combat. Une enseignante marseillaise a vu son cancer ainsi reconnu deux semaines seulement avant sa mort en avril 2024. La responsabilité de l’État comme employeur, ou des collectivités territoriales qui ont la charge des bâtiments, est criante malgré le déni général.

Avec cette plainte, les personnels et les parents d’élèves, mis délibérément en danger, exigent l’accès au DTA (Dossier technique amiante) de tous les locaux scolaires, la réalisation en urgence des travaux de désamiantage qui s’imposent, le suivi médical des personnes exposées. Jusque-là, seule leur mobilisation a permis d’obtenir des actes.

Au rassemblement organisé devant le tribunal, on pouvait lire sur les pancartes : « À l’école, on prépare son avenir, pas un cancer », ou encore « Amiante à l’école, tous concernés, sauf nos élus ». Après les industriels, les pouvoirs publics montrent que pour eux la santé publique reste quantité négligeable.

                                                Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2991)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

 

-vendredi 28 novembre : de 16 h. à 16 h.30 au marché du Val (sous réserve)

Et au carrefour Babou du Centre, de 17h.15 à 18 h.15. ;

-samedi 29 novembre, de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

De 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

Et de 11 h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;

-dimanche 30 novembre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;

-lundi 1er décembre, de 18 h. à 19 heures, centre commercial, cité des

Raguenets, St-Gratien.

dimanche 23 novembre 2025

Taxe foncière : foncièrement une arnaque

« L’impôt saigne le malheureux, même petit propriétaire »

 

 

Le gouvernement a annoncé une « mise à jour » des données à partir desquelles sont établies les taxes foncières. Cela devrait entraîner une augmentation de la taxe pour 7,4 millions de logements, sous prétexte que le descriptif de ceux-ci serait trop ancien et qu’ils ne seraient pas taxés pour avoir une baignoire ou l’électricité… Comme si ces équipements étaient du luxe !

         Cette mesure permet à l’État, qui ne cesse de diminuer ses versements aux collectivités locales, de leur promettre 466 millions d’euros sans mettre la main à la poche, puisqu’il va se servir dans celles de la population.

         Apparemment, « mise à jour », c’est un nouveau nom pour « augmentation ». Alors, à quand une « mise à jour » des salaires pour rattraper l’inflation, y compris celle des impôts ?