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jeudi 18 avril 2024

Fonctionnaires : face aux attaques, une seule classe ouvrière. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître.

Fonctionnaires : face aux attaques, une seule classe ouvrière

Publié le 17/04/2024

Mercredi 10 avril, Stéphane Guerini, ministre des différentes fonctions publiques, a lancé une véritable déclaration de guerre à tous les salariés de ces secteurs.

Selon Guerini, il faudrait en finir avec le prétendu tabou du licenciement, en finir avec les augmentations générales, introduire des réorganisations dans différents domaines, remettre en cause de nombreux droits...

Il y a officiellement 5,7 millions de travailleurs dans l’administration, l’enseignement, les hôpitaux, La Poste, les collectivités locales, etc. Ils sont en réalité bien plus, si l’on compte les contrats temporaires, les intérimaires, les sous- traitants. En fait, 3,7 millions de ces salariés seulement sont fonctionnaires de l’État, de la fonction publique hospitalière, de la fonction publique territoriale, mais l’offensive gouvernementale concerne l’ensemble des travailleurs de ces secteurs.

Les organisations, les grilles hiérarchiques, les organismes dits paritaires sont un leurre, car ils sont sous la seule autorité des administrations, donnant l’illusion d’une concertation mais visant à embrouiller la conscience des travailleurs. Le statut dit protecteur de la fonction publique est autant une illusion qu’un piège. Car, quand l’État a voulu se débarrasser en masse de fonctionnaires, il ne s’est jamais embarrassé de ce fameux statut protecteur. Il faut se rappeler le sort des salariés titulaires de ce statut chez France Télécom, devenu Orange. Une attaque a été déclenchée en 2006 pour liquider des dizaines de milliers d’emplois, et elle a été si brutale qu’elle a débouché sur une épidémie de suicides. Et aujourd’hui les travailleurs de La Poste, fussent-ils fonctionnaires, pourraient témoigner de leurs angoisses et de ce qu’ils doivent subir.

Ces divisions entretenues entre travailleurs aboutissent à des différences de rémunération inacceptables. Selon un document officiel, en 2022 les salaires dans la fonction publique hospitalière auraient augmenté de 2,9 %, quand ceux des travailleurs considérés comme contractuels, soit près du quart des effectifs, auraient baissé d’environ 1 %. Cette division entre travailleurs est non seulement totalement injuste, mais elle est un piège dans lequel, malheureusement, les directions syndicales les enferment.

Car, si la CGT et Force ouvrière appellent à la mobilisation contre les projets de Guerini et du gouvernement, elles restent totalement silencieuses sur ces divisions. En mettant en avant comme point principal la défense du statut, elles rejettent de fait des centaines de milliers de travailleurs qui seraient indispensables au succès de futures luttes.

Le passé l’a prouvé, c’est seulement quand la classe ouvrière a brisé les divisions artificielles et s’est engagée d’elle-même dans la lutte, toutes catégories confondues et sans consignes, qu’elle a pu inverser le rapport de force. En 1953, partie d’un bureau de poste de Bordeaux, la grève s’est étendue à tous les services publics du pays en plein été, mettant tous les transports publics à l’arrêt. Cette grève victorieuse contre les décrets-lois Laniel a marqué un changement durable du rapport de force entre la classe ouvrière, le patronat et les gouvernements.

L’attaque annoncée contre les travailleurs de la fonction publique est un signal du gouvernement : il va récupérer des milliards aux dépens de ses travailleurs et encourage ainsi le patronat à faire de même avec ses propres salariés. Il s’agit bien d’une attaque contre l’ensemble du monde du travail.

Les particularismes, le corporatisme, les fausses concertations et les fausses protections par des statuts divers sont autant de pièges visant à limiter et à émietter les réactions de la classe ouvrière. Forte de plus de 27 millions de salariés, c’est son unité dans la lutte qui peut mettre à la raison le patronat et ses serviteurs à la tête de l’État.

                                                             Paul Sorel (Lutte ouvrière n°2907)

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Vendredi 19 avril : de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;

-Samedi 20 avril : de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;

-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;

-Dimanche 21 : de 10 h.15 à 10 h.55, devant Intermarché du Centre ;

-de 11 h. à midi, marché Héloïse ;

--Lundi 22 avril : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-D’autres rendez-vous de campagne sont en préparation.

 

Jusqu’à ce dimanche, 15 euros

 

Argenteuil : il faut des effectifs suffisants pour les foyers municipaux d’anciens !

 

Une situation intenable pour les résidents et les agents

 

 

L’existence des foyers municipaux pour les anciens à Argenteuil est une excellente chose. Ils devraient être préservés dans les meilleures conditions, c’est-à-dire dans des conditions normales. La réalité est bien différente.

         Les travaux de rénovation nécessaires au foyer Croizat traînent et empêchent que de nouveaux demandeurs puissent bénéficier de ce foyer de proximité et de sollicitude.

         À cela s’ajoute actuellement un sous-effectif très important des agents territoriaux en charge en particulier de l’entretien et de la restauration. Ils sont mêmes réduits à leur plus simple expression, au point que des tâches essentielles pour la salubrité de tous ne peuvent se faire.

         Une solution doit être trouvée au plus vite. DM

samedi 13 avril 2024

Servair – Roissy (95) : Les réactions se multiplient

 Les réactions se multiplient

Publié le 10/04/2024

 

À l’aéroport de Roissy, depuis le début de l’année plusieurs mouvements de protestation ont eu lieu dans le groupe Servair et ses filiales, parmi les salariés de PAC et ceux d’ACNA qui préparent les plateaux repas ou font le nettoyage des avions. Cela représente environ 5 000 salariés sur la plateforme.

 


 

Depuis quelques années, les conditions de travail se sont rapidement dégradées. Une pratique courante de Servair, en particulier depuis le Covid, consiste à fermer des sites pour ensuite les ouvrir ailleurs, dans le but de « low coster », c’est-à-dire de précariser tous azimuts, pour accroître les profits. Le groupe Servair vient de créer une nouvelle filiale, Eat and Fly, dans laquelle tout est plus dur pour les travailleurs. Les effectifs de cette filiale ne cessent d’augmenter, au détriment des autres sites. La direction promet monts et merveilles aux salariés pour qu’ils acceptent d’y travailler, mais nombreux sont ceux qui reviennent déçus à la case départ. En fait, Eat and Fly sert de laboratoire avec des conditions de travail exécrables que la direction tente de mettre en place ailleurs. Ces multiples filiales permettent aussi à la direction de déplacer le personnel d’un site à l’autre y compris pour remplacer les grévistes. Et quand cela ne suffit pas, elle fait appel à des intérimaires, en toute illégalité. À Servair, des grévistes ont vu la maîtrise organiser ces manœuvres discrètement en passant par la petite porte de derrière.

Face à ces attaques patronales, les réactions des travailleurs se multiplient. Bien sûr, les salaires qui ne suivent pas l’augmentation des prix alimentent aussi le mécontentement. À Acna, en janvier, des débrayages ont eu lieu. La direction a dû accorder une prime de 700 euros, l’application de la nouvelle grille avec une augmentation des coefficients et pour les salaires les plus bas de faibles augmentations, une trentaine d’euros. Sur le site de l’ex-Servair 2, où maintenant sont regroupés les PAC, un débrayage des chauffeurs a eu lieu le 26 mars, puis un deuxième le 2 avril élargi à d’autres secteurs. Une centaine des salariés de PAC Est, un autre site juste à côté, se sont joints au mouvement. Tous étaient contents de se retrouver ensemble. Le 9 avril, un nouveau débrayage a eu lieu.

Enfin, à la Servair, le 2 avril, 80 % des chauffeurs, soit 200 travailleurs, se sont mis en grève contre un projet visant à réduire les équipes de quatre à trois, tout en augmentant la charge de travail, comme cela est organisé à Eat and Fly. Il est prévu que le mouvement se poursuive.

Ainsi, quasiment sur chaque site, le mécontentement s’exprime. Il faudra que la riposte touche l’ensemble des travailleurs pour inverser le rapport de force à Servair, dans ses filiales et plus encore, sur l’ensemble de la plate-forme de Roissy, qui compte près de 100 000 travailleurs.

                                               Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2906)

jeudi 11 avril 2024

RATP-Bus : de nouveaux embauchés qui relèvent la tête

 RATP-Bus : de nouveaux embauchés qui relèvent la tête

Publié le 10/04/2024

Le 4 avril, 200 travailleurs se sont rassemblés devant le siège de la RATP pour réclamer des hausses de salaire, avec la participation notable de nouveaux embauchés.

Après que la direction a pendant un temps suspendu les recrutements, puis brutalement aggravé les conditions de travail en prévision de la prochaine ouverture à la concurrence du réseau de bus, le nombre de services non assurés du fait des démissions et du sous- effectif était devenu si important que même la grande presse s’en était fait l’écho.

La RATP avait réagi par une campagne de recrutement à coups d’encarts publicitaires (« devenez pilote de ligne ») accompagnés de belles paroles sur les « possibilités de carrière » et les salaires : 26 500 euros brut annuel, annonçait-elle… sans dire qu’elle fait ses calculs sur treize mois et en comptant les primes. Ce qui aboutit à 1 600 euros net chaque mois de salaire de base, loin des plus de 2 000 euros qu’elle faisait miroiter. Ceux qui protestent sont invités à faire des heures supplémentaires ou à venir travailler sur leurs jours de repos. Quant à la « carrière », elle se réduira à « évoluer » d’un repreneur à l’autre tous les cinq ans.

Ce qui commence à faire bouger les nouveaux est le fait d’être relégués sur une grille de salaire spécifique, qui conduit ceux entrés depuis le 1er janvier 2023 à toucher 290 euros net par mois de moins que les autres !

Fin 2022, la direction avait d’ailleurs tout fait pour faire basculer les conducteurs en cours de recrutement du mauvais côté de la barrière : formations décalées, examens médicaux inhabituels. Quant aux intérimaires ou aux apprentis qui étaient effectivement au volant le 1er janvier, ils n’étaient pas comptés dans les effectifs officiels.

Pendant des mois, beaucoup disaient qu’ils ne feraient que passer, vivant un peu au jour le jour. D’autres rejoignaient la cohorte des démissionnaires. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ne plus accepter la situation. Partie d’un groupe WhatsApp ayant vite rassemblé 700 conducteurs, une pétition circule pour l’égalité des salaires, signée par plus de 1 000 travailleurs en deux semaines. Elle est vue d’un bon œil bien au-delà des nouveaux embauchés, et fait discuter. Ceux d’entre eux qui sont venus au rassemblement du 4 avril étaient contents de voir leur problème mis sur la table en voyant cela comme une première étape. Ils ont redonné le moral aux militants présents, qui subissent depuis plusieurs années les attaques de la direction sans parvenir à riposter.

« On n’a rien à perdre » concluait très justement un jeune, lors de sa prise de parole. Une assemblée de tous les dépôts, soutenue par la CGT, est prévue le 25 avril. Les embauchés depuis janvier 2023 représentent déjà 100 à 200 conducteurs par dépôt, près de 3 000 au total. S’ils sont déterminés, ils pourront entraîner plus largement autour d’eux et se faire craindre de la direction.

Travailleurs anciens et nouveaux embauchés sont dans le même camp.

                                    Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2906)

mardi 9 avril 2024

Délai de carence : Pas de délai de carence dans les attaques !

 

Le lien État et Capital en action

 


 

Le gouvernement envisage d’allonger le délai de carence pour les travailleurs du secteur privé afin que les indemnités de la Sécurité sociale ne soient versées qu’après six ou sept jours d’arrêt contre trois actuellement. Les organisations patronales ont répondu qu’elles n’étaient pas contre une telle mesure, à condition de ne rien payer. 

Gouvernement et patronat sont sur la même longueur d’onde pour contraindre les salariés à venir malades au travail !