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jeudi 21 novembre 2024

Santé : le retour de la saignée… financière

Durs avec les assurés, à plat ventre devant l’industrie pharmaceutique

 

Pilules amères... à rejeter
 

La ministre de la Santé a annoncé que les médicaments et les consultations médicales seraient moins bien remboursés par la Sécurité sociale. On parle de moins 5%. Elle met en cause un dérapage dans les dépenses de 1,2 milliard d’euros, dû entre autres au fait que les laboratoires pharmaceutiques font payer trop cher les médicaments à l’Assurance maladie.

         Mais c’est aux malades que le gouvernement veut s’en prendre en augmentant leur reste à charge. Ce qui aura comme conséquence, si les mutuelles les remboursent, d’augmenter le montant de leur cotisation.

 

mercredi 23 octobre 2024

Sanofi : il n’y a pas de bons actionnaires

En plus, enfumage gouvernemental

 

 

Sanofi vend sa filiale Opella, qui produit le Doliprane, à un fonds d’investissement américain. Pour éviter ce qu’il appelle une « perte de souveraineté française », le ministre de l’Économie a annoncé une petite prise de participation publique, de 1 à 2 % du capital.

         Cet enfumage sert à masquer que les seuls souverains sont les actionnaires et qu’ils continueront à faire ce qu’ils veulent, qu’ils soient en France ou ailleurs. Pour garantir l’emploi et la production de médicaments, il faut les exproprier !

 

dimanche 20 octobre 2024

Sanofi : le Doliprane et ses profits

Sanofi : le Doliprane et ses profits

Publié le 17/10/2024

Au terme de plus d’un an de négociations, Sanofi a finalement choisi le fonds d’investissement américain CD&R pour reprendre Opella, sa filiale santé grand public, qui fabrique entre autres le Doliprane et qui est valorisée à plus de 15milliards deuros.

Tout le monde connaît Doliprane. C’est un des produits-phares de Sanofi, de sa filiale Opella qui produit les médicaments vendus sans ordonnance. Les sites industriels de Lisieux et de Compiègne en fabriquent 453 millions de boîtes chaque année. Même si Sanofi ne perçoit pas la totalité des 2,15 euros la boîte, cela fait un joli pactole. D’autant que Doliprane n’est qu’un parmi les dizaines de médicaments Sanofi vendus sans ordonnance. Il représente moins de 10 % du chiffre d’affaires total d’Opella qui a été de 5,2 milliards d’euros en 2023.

C’est beaucoup mais c’est tellement moins que ce que rapportent les médicaments dits innovants. Ainsi, le Dupixent de Sanofi, un produit d’immunologie prescrit contre l’asthme, est vendu à plus de 600 euros l’ampoule de moins de 2 millilitres.

En effet, sous prétexte de l’importance des travaux de recherche, les produits dits innovants échappent aux règles habituelles de fixation du prix des médicaments remboursables tenant compte de l’efficacité, du volume de vente envisagé, des prix pratiqués à l’étranger... La fixation de leur prix se limite à un marchandage entre le laboratoire et ce que la Sécurité sociale peut se permettre de payer. Dupixent à lui seul a ainsi pu générer dans la même année 2023 un chiffre d’affaires de près de 11 milliards d’euros.

Comme tous les industriels, Sanofi choisit la rentabilité et, puisque l’immunologie apparaît aujourd’hui comme le domaine le plus porteur, il choisit ce domaine. Et d’affirmer haut et fort qu’il doit « devenir le leader mondial de l’immunologie. » Ce n’est pas, comme il ose ajouter, pour « changer la vie de millions de personnes » mais bel et bien pour remplir les comptes de ses actionnaires.

Dans ce but, en quelques années, entre 2019 et fin 2023, l’effectif mondial de Sanofi est passé de plus de 100 000 salariés à environ 86 000. Des pans entiers ont été cédés, vendus, externalisés.

À propos de la cession d’Opella à un fonds américain, le gouvernement fait un discours sur la « souveraineté sanitaire », suivi par nombre de politiciens de tout bord disant que la France doit et peut produire « son » Doliprane et « son » paracétamol. Ils font semblant d’oublier que si celui-ci est aujourd’hui produit en Chine, en Inde ou en Turquie, c’est parce que sa production est soumise à la loi du profit.

Jusqu’en 2008, Rhodia, « un des principaux groupes de l’industrie chimique française » dit Wikipedia, fabriquait du paracétamol à Roussillon, dans l’Isère. Mais l’atelier étant vétuste, il aurait fallu y investir, ce que les actionnaires ont refusé. Et si, en 2021, le groupe Sequens a pu annoncer l’ouverture d’un atelier moderne pour produire de nouveau du paracétamol à Roussillon, c’est que le tiers des 100 millions d’investissement devait venir d’aides publiques… qui iront grossir des intérêts privés dans un système où ils sont les seuls à compter.

                                                      Sophie Gargan (Lutte ouvrière n°2933)