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vendredi 24 décembre 2021

Chlordécone : une reconnaissance, mais encore limitée

 

Un pas dû à la mobilisation de ces dernières semaines

 


Un nouveau tableau de maladie professionnelle vient de paraître par décret, qui prend en compte les ouvriers agricoles victimes de cancers de la prostate provoqués par le chlordécone. Pour faire reconnaître la maladie professionnelle, il faudra prouver une exposition directe à ce poison pendant au moins dix ans, ce qui exclut d’office bon nombre de victimes.

Ce pesticide, interdit aux États-Unis depuis 1976, a été utilisé dans les bananeraies antillaises jusqu'en 1993. Il est aujourd'hui largement répandu dans les sols et dans les eaux. Il a empoisonné non seulement des générations d’ouvriers des plantations, mais aussi la population.

Aussi limité soit-il, ce décret ne tombe maintenant que parce que le gouvernement cherche à calmer le mouvement de contestation qui dure aux Antilles.

vendredi 3 décembre 2021

Guadeloupe : la lutte continue. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière qui vient de paraître

 

Guadeloupe : la lutte continue.

02 Décembre 2021

La révolte populaire qui se poursuit en Martinique et en Guadeloupe commence à tinter très fort aux oreilles du gouvernement.

 

Sebastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, est venu aux Antilles. Il est resté dimanche 28 novembre après midi et lundi 29 en Guadeloupe, et le 30 en Martinique. Samedi 27, près de 15 000 manifestants à Pointe-à-Pitre et Basse-Terre avaient défilé avec les groupes de carnaval des quartiers aux côtés des militants du mouvement de contestation. Une vraie marée humaine. La voilà donc, cette minorité dont parle Macron ! Les deux défilés étaient extrêmement impressionnants.

Pour ce qui est de la Guadeloupe, la première visite de Lecornu est allée aux forces de répression à la caserne de la Jaille. Il a d’ailleurs annoncé 70 gendarmes supplémentaires, ainsi qu’un supplément de 10 gendarmes du GIGN. Voilà pour l’arrogance.

Lundi 29 donc, la rencontre était prévue à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre à 9 heures. Trois cents manifestants s’étaient rendus en face sur la place de la Victoire quadrillée par les forces de police. Lecornu exigeait de la trentaine d’organisations syndicales et politiques à l’origine de la révolte populaire une délégation de seulement six personnes, puis de dix, à des négociations. C’était une insulte : évidemment, la trentaine d’organisations ont exigé la présence d’au moins un membre pour chacune.

Lecornu a ensuite voulu imposer comme préalable que les organisations en lutte condamnent « les violences. » Incroyable mais vrai ! Il n’était pas venu pour tenter d’apaiser la révolte mais seulement pour faire une démonstration politique, rencontrer certains élus et pérorer sur l’autonomie.

La manifestation du lundi 29 novembre de plusieurs centaines de personnes sur la place de la Victoire au son du tambour a duré longtemps après le départ des délégations. Le voyage de Lecornu était un voyage pour la forme et pour démontrer la fermeté de la République et de la « loi républicaine », il n’a eu que ces mots à la bouche. La loi du 5 août, la loi de la République, sera maintenue. Mais les manifestants réclament le retour des travailleurs suspendus et le paiement intégral de leurs salaires. Lecornu a reculé juste un peu pour dire que l’échéance de la mise en règle du personnel de santé non vacciné serait maintenant comme en Martinique reportée au 31 décembre. Ce petit recul apparaît comme bien insignifiant à tous.

Mais la démonstration contraire est venue de la rue car les barrages se sont multipliés, la colère s’est amplifiée. L’île a été bloquée. Le soir du départ de Lecornu, des barrages se sont enflammés un peu partout démontrant la colère des militants et des jeunes. Mardi 30 novembre allait être encore une période de blocage car beaucoup pensent que le niveau de la lutte doit encore monter.

                                   Pierre JEAN-CHRISTOPHE (Lutte ouvrière n°2782)

mercredi 1 décembre 2021

Guadeloupe : un ministre très arrogant

 

Les violences, d'abord le fruit du mépris de l'État français

 


 Lecornu venu soutenir les forces de répression

Venu en Guadeloupe parce que la révolte populaire ne faiblit pas, le ministre des Outre-mer a commencé par poser un ultimatum aux représentants des organisations qui animent la lutte. Avant toute discussion, Lecornu exige qu'ils « condamnent sans ambiguïté les violences commises ces derniers jours », c'est-à-dire qu'ils s'excusent pour avoir organisé la mobilisation actuelle.

Les violences sont d'abord le fruit du mépris de l'État français pour les classes populaires et la jeunesse des Antilles. Que le ministre commence donc par s'excuser, au nom de l'État, pour les ravages du chlordécone ou pour son incapacité à fournir régulièrement de l'eau courante !