Budget
2024. La feuille de route du Medef
Publié le 25/09/2024
« Je ne vais pas alourdir encore l’impôt sur
l’ensemble des Français […], ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens
qui travaillent, ni sur les classes moyennes », a déclaré
Michel Barnier.
Le nouveau Premier ministre dit
qu’il n’exclut pas que « les personnes les plus fortunées participent à
l’effort national » par des « prélèvements ciblés » qui toucheraient
aussi « certaines grandes entreprises ». C’est de la poudre aux yeux.
Selon le nouveau ministre de
l’Économie, « la France a un des pires déficits de son histoire ». Et ce
gouvernement a annoncé qu’il a 40 milliards d’euros d’économies à trouver.
Ceux qui croiraient que cette somme sera prise dans la poche des plus riches
n’ont qu’à écouter et lire les déclarations du patron du Medef, Patrick Martin,
pour comprendre ce qui se prépare.
Celui-ci a formulé des
propositions très concrètes, comme s’il dictait au gouvernement sa politique
fiscale : il faudrait d’abord s’attaquer à la « fraude sociale » – traduire :
prendre dans la poche des chômeurs et des personnes au RSA – puis au système de
santé où, selon lui, 8 % des effectifs administratifs seraient en trop. Il
évoque aussi la « surréglementation » qui coûterait 60 milliards. Il faut
comprendre qu’il souhaite que l’État cesse de gaspiller de l’argent en
contrôlant les grandes entreprises, afin qu’elles fassent ce qu’elles veulent
comme elles veulent, et qu’il se débarrasse de tous ceux qui contrôlent un tant
soit peu les grands groupes : comme les inspecteurs du travail, les agents des
impôts, la médecine du travail…
Quant à taxer les transactions
boursières, pour Martin, il n’en est pas question car cela va « faire fuir
les investisseurs étrangers ». Revenir sur les allègements de cotisations
patronales sur les bas salaires ? « C’est ultrasensible, notamment pour les
métiers exposés à la concurrence internationale », dit-il. Il ne faut donc
vraiment pas toucher à ce qui rapporte à la classe capitaliste.
Martin se dit bien prêt à
discuter de hausses d’impôts, mais à deux conditions : que l’État fasse d’abord
« des efforts bien supérieurs à ce qu’il demande aux entreprises » et
que « ça n’enraye pas la dynamique d’investissement ». Autrement dit,
celles-ci pourraient donner une petite obole pour faire semblant, mais le
gouvernement devra tailler à la hache dans les budgets des services publics.
Le gouvernement est ainsi sommé
d’aller chercher ces 40 milliards dans la poche des travailleurs en
particulier et des couches populaires en général : en supprimant des emplois
dans la santé, les transports, l’éducation, chez les territoriaux… et en
dégradant encore plus l’état des services publics, des routes, des
infrastructures vitales pour la grande majorité.
Pierre Royan (Lutte ouvrière
n°2930)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région
:
Ce soir vendredi 27 septembre de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour
Babou »
Samedi 28 : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité
Joliot-Curie ;
-de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.
Lundi 30 septembre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à
Saint-Gratien.