Pour inverser une triste réalité, il faut préparer la Révolution
Vendredi 19 janvier, le compte X,
anciennement Twitter, de la police du Val d'Oise 95 était été très fier
d'annoncer la saisie de 88 kg de cannabis à la Cité Joliot-Curie,
l'interpellation de cinq personnes et la réquisition d'un appartement servant
d'entrepôt pour la drogue, suite à une opération importante qui venait d'être menée. Tout cela s'inscrit dans le cadre plus général d'une
opération dite "place nette", censée "insécuriser les
délinquants" et soulager les habitants des Cités populaires.
Certes,
ces trafics participent un peu plus à la dégradation de la vie dans la cité
Joliot-Curie comme ailleurs. La drogue et les trafics qui lui sont liés
prospèrent sur une misère matérielle et morale grandissante, tant sur le plan
de la vente que celui de sa consommation. Ils pourrissent la vie dans les
quartiers populaires. En retour, ils accélèrent cette misère, et la répression
ne permettra pas de mettre un terme à ce fléau social. Il n'y a aucune raison
de croire que les trafics cesseront avec ce genre d'opération spectaculaire et
très médiatisée.
En
outre, on peut remarquer que l'opération place nette vise spécifiquement les
quartiers populaires, et épargne étrangement les lieux huppés et autres, où
d'autres drogues sont pourtant notoirement consommées. Comme l'a dit en
plaisantant l'un des habitants de la Cité Joliot-Curie interrogé à propos de
l'opération : "il ne faudrait pas qu'ils coffrent un fils de ministre !"
On se souvient des frasques, entre autres, du fils d'une ministre LR, arrêté
pour conduite sous cocaïne...
Toute
proportion gardée, l'opération "place nette" a donc des relents de la
célèbre "War on drugs" menée aux Etats-Unis par Nixon en 1971,
qui s'en prenait spécialement aux quartiers populaires et aux Afro-américains.
Avec le succès que l’on connaît… DM et P.