Trafic de drogue : un
fléau social et ses responsables
L’assassinat de Mehdi Kessaci, frère d’un militant
combattant le narcotrafic à Marseille, et la légitime émotion qu’il a suscitée
ont donné lieu à une instrumentalisation qui, si elle n’est pas une surprise,
est proprement écœurante.
Publié le 26/11/2025

Amine Kessaci, dont deux frères ont été tués dans la
guerre du narcotrafic, a trouvé largement sa place dans les médias, affirmant
qu’après la mort de son petit frère il ne peut pas se taire et ne se taira pas.
Mais les déclarations n’ont pas la même sincérité lorsqu’elles viennent de
responsables politiques. « Combien de morts faudra-t-il à Marseille pour que
vous réagissiez véritablement, pour que vous ouvriez les yeux face aux cartels
de la drogue et face à tous les fléaux qui frappent notre ville
— l’insécurité, la pauvreté et l’islamisme ? » a ainsi déclaré à
l’Assemblée Franck Allisio, député des Bouches-du-Rhône et tête de liste RN aux
municipales à Marseille, profitant de l’occasion pour attaquer le gouvernement
et pour déverser son poison raciste. La droite et l’extrême droite se
retrouvent d’accord en se bornant à revendiquer une police plus répressive, une
justice plus ferme. Et Macron, cinq jours après le drame, n’a su que convoquer
une énième réunion pour faire « un point de situation sur la mise en œuvre
de la loi narcotrafic » et marteler la nécessité d’« amplifier » l’action
de l’État.
Ces discours cherchent à exploiter le désarroi des
classes populaires qui voient leurs quartiers se dégrader, des familles qui
vivent dans la peur que leurs enfants deviennent des dealers ou plongent dans
la drogue, ou soient victimes d’une balle perdue. Ces trafics aggravent les
difficultés dans les quartiers et cités déjà dévastés par les conséquences du
chômage, de la détérioration des services publics, santé, écoles ou transports.
Les interventions policières, parfois spectaculaires, n’y changent rien.
Tous ces responsables politiques font surtout
étalage de leur impuissance, car si la consommation de drogue est un fléau et
si son commerce se développe, c’est d’abord parce qu’il rapporte. Ce commerce
fait partie de l’économie capitaliste. La pauvreté et le délabrement général de
la société fournissent aussi bien les consommateurs que les dealers. Ces
derniers sont les petites mains d’un trafic contrôlé à un bien plus haut niveau
par de puissantes mafias. Leurs chefs sont des capitalistes d’un genre
particulier lorsqu’ils débutent, des capitalistes tout court à la deuxième
génération, s’ils survivent. Le blanchiment d’argent que Macron et autres
disent combattre est opéré à grande échelle au travers de circuits financiers
mondiaux contrôlés par de grandes banques qui ont pignon sur rue, et auxquelles
il est hors de question de toucher.
Le développement du narcotrafic, avec ses
conséquences mortifères, n’est ainsi qu’un aspect d’une dégradation sociale
dont les dirigeants de ce monde sont les premiers responsables. Ils ont, eux
aussi, du sang sur les mains.
Aline Retesse (Lutte ouvrière
n°2991)
Les
prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :
Aujourd’hui vendredi
28 novembre, au carrefour Babou du Centre, de 17h.15 à 18 h.15. ;
-samedi 29 novembre,
de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;
De 11 heures
à midi au marché de la Colonie ;
Et de 11
h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;
-dimanche 30
novembre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;
-lundi 1er
décembre, de 18 h. à 19 heures, centre commercial, cité des
Raguenets,
St-Gratien.