Après le meurtre de
Nogent : qui fabrique la violence ?
Mardi 10 juin, Mélanie Grapinet, assistante
d’éducation de 31 ans dans un collège de Nogent, en Haute-Marne, a été
frappée de plusieurs coups de couteau à la gorge par un élève. Elle a succombé
à ses blessures.
Publié le 11/06/2025
Le drame s’est produit à 8 heures, à l’occasion
d’une opération de fouille des élèves par la gendarmerie. C’était la seconde
opération de ce type organisée depuis février. L’élève en question qui est en
troisième et devait passer en seconde est présenté comme « sans histoire »,
même s’il avait été exclu temporairement de l’établissement en début d’année
scolaire. Tout cela semblait dépassé.
Depuis le drame, les responsables politiques ont
enchaîné les déclarations à l’emporte-pièce. En mal de propositions, François
Bayrou a proposé d’expérimenter l’utilisation de portiques de sécurité devant
les établissements scolaires et Emmanuel Macron l’interdiction de la vente de
couteaux aux mineurs. Le Pen et les députés RN de Haute-Marne y sont allés de
leur couplet contre « une société du laxisme ».
Cette agitation média- tique masque mal
l’impuissance des responsables politiques et de l’administration devant la
montée de la violence. Macron et les autres mettent en cause les réseaux
sociaux qui diffusent à longueur de journée des images violentes, de guerre et
de pornographie, et aboliraient ainsi le sens moral de la jeunesse. Mais les
réseaux en question sont une activité commerciale très lucrative et même portée
aux nues par tous les dirigeants de ce monde. Les multimilliardaires qui en
sont propriétaires refusent évidemment tout contrôle sur les contenus et se
moquent des conséquences éventuelles.
Surtout, réseaux sociaux ou pas, contrôle ou pas,
personne, pas même un gamin de quinze ans d’un petit collège tranquille, n’est
à l’abri de la folie du monde, de l’anxiété, de la panique sociale.
La responsabilité des Macron, Retailleau, Le Pen
et autres n’est pas seulement morale, au sens où c’est leur monde du tous
contre tous qui enfante cette violence et ces drames. Ils sont aussi
responsables directement, par leurs décisions politiques.
Les économies dans l’Éducation nationale, le fait
qu’il n’y ait pas assez d’adultes pour encadrer les jeunes, font que les élèves
qui dérivent ne sont pas repérés à temps et encore moins pris en charge. La
même politique d’économies dans les services sociaux, la psychiatrie, la
médecine scolaire, contribue au même résultat. Cette politique criminelle, le
mot n’est pas trop fort après un drame comme celui de Nogent, est volontaire,
décidée, votée et appliquée par les gouvernements successifs et les députés, y
compris ceux qui crient au laxisme.
Ainsi, dans la même région, il y a quelques
semaines, une mobilisation a eu lieu au lycée Roosevelt, à Reims, dans un
climat marqué par des agressions physiques et sexuelles. Les élèves et
enseignants mobilisés ne demandaient pas des portiques, mais plus d’adultes et
des portes de toilettes qui ferment.
Le jour du drame, les infirmières, assistantes
sociales et psychologues scolaires manifestaient à Paris pour exiger les moyens
de travailler. Cela n’empêche pas la même ministre qui leur coupe les moyens de
venir ensuite assurer le personnel du collège de Nogent de son soutien !
Les travailleurs, ceux de l’éducation et tous les
autres, en se battant pour leurs conditions de vie, en mettant en avant
l’intérêt collectif, font plus pour combattre cette absurde violence, ne
serait-ce qu’en montrant un espoir, que tous les défenseurs de l’ordre social
réunis.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2967)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à
Argenteuil et la région :
-Aujourd’hui jeudi 12 juin, de 16 h.45 à 17 h.30
entrée de la mairie ;
-Vendredi 13 juin, de 15h.45 à 16 h.30 entrée du
marché du Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour
Babou » ;
-Samedi 14 juin : de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix
;
-de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité
Joliot-Curie ;
-de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;
-et de 11 h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;
Dimanche 15 juin, de 10 h.15 à 10 h.55 devant
l’Intermarché du Centre ;
Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;
Lundi 16 juin, de 18 à 19 heures, centre commercial de
la cité des Raguenets de Saint-Gratien.