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mardi 24 septembre 2024

Ukraine-Russie : Avant des négociations, l’hécatombe continue

 

Ukraine-Russie : Avant des négociations, l’hécatombe continue

Publié le 18/09/2024

Zelensky, le chef de l’État ukrainien, va rencontrer le président Biden lors de l’assemblée générale de l’ONU à New York, fin septembre. Il a claironné qu’il attend de lui et de ses alliés de l’OTAN qu’ils lui livrent des missiles longue portée pour aller frapper en Russie même, loin de la ligne de front.

 

 

Poutine a aussitôt fait savoir qu’un feu vert occidental en ce sens serait une entrée en guerre de l’OTAN contre la Russie, qui y répliquerait en conséquence. Il n’a pas précisé comment, mais nombre de commentateurs déclarent que, venant d’une puissance nucléaire, il ne faudrait pas négliger ses menaces.

En deux ans et demi de guerre, Moscou a plusieurs fois fixé au camp d’en face des « lignes rouges », que Kiev et l’OTAN ont fini par franchir. Il y a eu l’envoi en Ukraine de chars lourds, pourtant d’abord exclu ; puis celui d’avions F-16, eux aussi d’abord sous embargo ; plus récemment, alors que l’Occident disait refuser d’étendre le conflit en Russie, on a vu des drones d’attaque ukrainiens frapper de plus en plus souvent, et en profondeur, des objectifs civils, économiques et militaires russes, dont Moscou. Et depuis le 4 août, des brigades ukrainiennes ont pénétré en Russie et occupent une partie de la région de Koursk.

Dans cette escalade, la fourniture à Kiev d’armes occidentales de plus en plus puissantes et perfectionnées tient une place centrale. Face à cela, le Kremlin ne pouvait pas ne pas suivre. Outre qu’il a conclu des contrats de fourniture massive d’obus et de drones avec la Corée du Nord et l’Iran, il n’a cessé d’accroître le nombre de soldats engagés en Ukraine. Fin 2023, le demi-million était déjà bien dépassé, selon Poutine. Et pour la troisième fois, il vient d’ordonner qu’on augmente les effectifs de son armée. Ces 180 000 hommes supplémentaires remplaceront ceux qui sont tués et blessés chaque jour sur le terrain, même si Moscou, tout comme Kiev, tient secrètes les données chiffrées de ce bain de sang.

De façon similaire, Poutine et Zelensky ne cessent de limoger des hauts-gradés et des dirigeants, dont ces dernières semaines leurs ministres de la Défense respectifs. C’est qu’il leur faut faire croire à leur population, sommée de fournir de la chair à canon, que le pouvoir reconnaît ses souffrances. Et il leur faut aussi paraître sanctionner ceux qu’ils désignent comme responsables des échecs militaires, de la boucherie permanente pour quelques kilomètres pris à l’ennemi, mais aussi des bombardements meurtriers d’immeubles d’habitation, d’écoles, de centres commerciaux de part et d’autre de la frontière.

Quand il déclare que, pour les mois qu’il lui reste à passer à la Maison- Blanche, il va aider au maximum l’Ukraine à résister militairement, Biden promet que l’hécatombe va continuer et s’accroître. Mais pratiquement le même jour, le chancelier allemand, Olaf Scholz, qui recevait le président ukrainien sur une base militaire américaine en Allemagne, a semblé prendre le contre-pied de Biden. Il a déclaré que son pays, premier contributeur européen d’aide militaire à l’Ukraine, réduirait sa part de moitié, et il a appelé Zelensky à engager au plus vite des négociations de paix avec Moscou. Mais il a aussi confirmé l’envoi à l’Ukraine de douze canons automoteurs PzH-2000.

Il est difficile de démêler dans les dires de Biden ou de Scholz ce qui relève de postures de politique intérieure, du bluff diplomatique, du soutien à leurs industriels de l’armement ou de la volonté de mettre un terme à un conflit qui a fortement affecté l’économie allemande. Mais le conflit peut aussi être vu par des cercles dirigeants américains comme les détournant trop de leur ennemi principal, la Chine.

En fait, et bien qu’ils ne l’évoquent guère officiellement, les États-Unis et leurs alliés n’excluent pas de négocier un arrêt au moins provisoire de cette guerre avec la Russie. Après la « conférence de paix » de juin en Suisse, en l’absence d’une délégation russe, les dirigeants américains et européens ont insisté pour que la Russie participe à la prochaine. Ainsi, à l’assemblée générale de l’ONU où la question de la guerre sera discutée, Zelensky sera présent, mais aussi le ministre des Affaires étrangères de Poutine.

Cela ne signifie pas que les combats vont cesser ni ralentir bientôt. Au contraire : chaque camp veut avancer ses pions, dans le Donbass ou autour de Koursk, pour améliorer le rapport de force dans la perspective de négociations à venir. Cela peut prendre du temps et signifier une masse de destructions, de morts et d’estropiés civils et militaires de plus. Car les dirigeants des grandes puissances ne peuvent conclure une paix que comme ils font la guerre : avec la peau des peuples.

                                                             Pierre Laffitte (Lutte ouvrière n°2929)

mercredi 8 mai 2024

Lutte ouvrière-Le camp des travailleurs, élections européennes. Adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne : s’opposer à la démagogie nationaliste !

 


Les discussions sur une éventuelle intégration de l’Ukraine à l’Union européenne ont été relancées depuis le début de la guerre avec la Russie. Cela peut durer longtemps car la Serbie, la Bosnie et le Kosovo, issus de l’éclatement de la Yougoslavie, attendent depuis près de 30 ans de pouvoir entrer dans l’Europe.

À gauche, le PCF et LFI, et le RN à l’extrême droite s’y opposent farouchement en agitant une prétendue menace sur les emplois et les salaires des travailleurs en France. C’est un mensonge ! Pour les travailleurs, aussi bien ceux d’Ukraine que ceux des autres pays européens, cette adhésion ne changerait rien, car l’Ukraine est déjà largement intégrée au marché capitaliste. Les plus grands groupes industriels, comme ArcelorMittal, Nestlé et bien d’autres, n’ont pas attendu pour mettre la main sur des pans entiers de l’économie ukrainienne et pour les intégrer de fait dans le marché européen.

En réalité, les conditions de vie des travailleurs sont en permanence attaquées par la rapacité des capitalistes au nom de la nécessité de faire face à la concurrence étrangère en étant plus compétitif.

Face aux démagogues nationalistes, il faut affirmer que, pour les travailleurs, les frontières nationales ne sont que des obstacles, qu’elles ne les protègent ni de l’exploitation ni de la pauvreté, et que leur disparation serait un progrès. Si les travailleurs d’Ukraine veulent rejoindre l’Union européenne, et s’ils peuvent y gagner de pouvoir se déplacer plus facilement, tant mieux ! Mais ce n’est même pas certain, car dans cette Europe organisée en fonction des intérêts des grands trusts de l’industrie et de la finance, la liberté de circulation n’existe réellement que pour les marchandises et les capitaux.

 

mercredi 24 avril 2024

Liste Lutte ouvrière-Le camp des travailleurs aux élections européennes : nos positions. Adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne : s’opposer à la démagogie nationaliste !

 

Les discussions sur une éventuelle intégration de l’Ukraine à l’Union européenne ont été relancées depuis le début de la guerre avec la Russie. Cela peut durer longtemps car la Serbie, la Bosnie et le Kosovo, issus de l’éclatement de la Yougoslavie, attendent depuis près de 30 ans de pouvoir entrer dans l’Europe.

À gauche, le PCF et LFI, et le RN à l’extrême droite s’y opposent farouchement en agitant une prétendue menace sur les emplois et les salaires des travailleurs en France. C’est un mensonge ! Pour les travailleurs, aussi bien ceux d’Ukraine que ceux des autres pays européens, cette adhésion ne changerait rien, car l’Ukraine est déjà largement intégrée au marché capitaliste. Les plus grands groupes industriels, comme ArcelorMittal, Nestlé et bien d’autres, n’ont pas attendu pour mettre la main sur des pans entiers de l’économie ukrainienne et pour les intégrer de fait dans le marché européen.

En réalité, les conditions de vie des travailleurs sont en permanence attaqués par la rapacité des capitalistes au nom de la nécessité de faire face à la concurrence étrangère en étant plus compétitif.

Face aux démagogues nationalistes, il faut affirmer que, pour les travailleurs, les frontières nationales ne sont que des obstacles, qu’elles ne les protègent ni de l’exploitation ni de la pauvreté, et que leur disparation serait un progrès. Si les travailleurs d’Ukraine veulent rejoindre l’Union européenne, et s’ils peuvent y gagner de pouvoir se déplacer plus facilement, tant mieux ! Mais ce n’est même pas certain, car dans cette Europe organisée en fonction des intérêts des grands trusts de l’industrie et de la finance, la liberté de circulation n’existe réellement que pour les marchandises et les capitaux.