La guerre
est déclarée
Publié le 06/11/2024
Mardi 5 novembre à 9 heures,
la direction de l’usine Michelin de Cholet a réuni les quelque 1 000 salariés
du site pour leur annoncer sa fermeture d’ici à juin 2025. Depuis, des
travailleurs se relayent 24 heures sur 24 devant l’usine pour dire leur refus
de se faire jeter à la rue.
Une fois la fermeture annoncée,
près de 400 travailleurs se sont regroupés devant l’usine. Puis une partie
d’entre eux se sont rendus au carrefour le plus proche, qu’ils ont occupé
jusqu’à 13 heures. En début d’après-midi, ils sont revenus à environ 150 devant
l’entrée, où ils ont décidé d’assurer une présence permanente.
Ce que Michelin propose aux
salariés qu’il veut licencier est indigne : une indemnité de 35 000 euros,
dont chacun sait qu’elle ne permettra pas de tenir bien longtemps si le chômage
se prolonge. Quant au prétendu « accompagnement à la reconversion », il
serait de 18 mois maximum, payé à 75 %, alors que les salaires entiers
sont insuffisants pour vivre et que retrouver un emploi correct en si peu de
temps n’est pas garanti. « Nous ne laisserons personne au bord du chemin »,
a osé le PDG, Florent Menegaux, dans son communiqué à l’AFP. Mais derrière les
paroles mielleuses sur les « solutions sur mesure », il s’agit bien
d’une déclaration de guerre.
Pour gagner du temps, le patron a
mis tous les travailleurs du site en « absence indemnisée » jusqu’au lundi
11 novembre. Et pour que la production reprenne le 12, il promet une prime
de reprise de 600 euros. Mais que vaut cette primette quand on va perdre
son gagne- pain ?
Les ouvriers rassemblés devant
l’usine ont commencé à parler de se mettre en grève à partir du 12, afin
d’obliger la direction à lâcher beaucoup plus que des miettes. Celle-ci
voudrait que la saignée se fasse sans heurts. Mais bien des travailleurs ne
l’entendent pas de cette oreille et sont déterminés à engager la riposte.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2936)