8 mars :
féminisme et lutte de classe, des combats indissociables
06 Mars 2024
Le 8 mars n’est pas, comme elle
est le plus souvent présentée aujourd’hui, la Journée internationale des droits
des femmes institutionnalisée par l’ONU en 1977. C’est une journée de lutte
contre l’oppression des femmes dont le mouvement ouvrier socialiste a pris
l’initiative il y a un siècle.
L’oppression des femmes est
générale dans le monde. Elle prend des formes plus ou moins brutales selon les
pays : depuis des salaires plus faibles pour des postes équivalents
jusqu’à l’exclusion totale de l’espace public et un statut de mineure à vie
sous la tutelle d’un père ou d’un mari, en passant par de multiples formes de
discrimination ou de violence.
Le combat contre l’oppression des
femmes est indissociable de la lutte contre une organisation sociale basée sur
l’exploitation. Pour tirer les salaires vers le bas, dégrader les conditions de
travail et opposer une fraction des travailleurs à une autre, le capitalisme
entretient des divisions de toute nature. Les divisions selon le sexe sont
parmi celles-là, et cela fait des femmes les plus exploitées parmi les
exploités.
C’est pourquoi les socialistes
furent parmi les premiers féministes. Dès 1848, Marx et Engels dénonçait dans
le Manifeste du parti communiste la famille bourgeoise sur laquelle
repose la transmission de la propriété privée, réduisant les femmes à « de
simples instruments de production ». En 1879, le socialiste allemand
August Bebel publiait La femme et le socialisme, un ouvrage
avant-gardiste dans lequel il affirmait : « il ne peut y avoir
d’émancipation humaine sans indépendance sociale et égalité des sexes. »
L’initiative du 8 mars revient à
des militantes de la Deuxième internationale, Clara Zetkin, Adelheid Popp et
d’autres, qui organisèrent des conférences internationales des femmes
socialistes. En 1911, la première journée internationale rassembla, avec l’aide
des puissants partis socialistes de cette époque, un million de femmes dans
plusieurs pays d’Europe. Les socialistes révolutionnaires voulaient se
démarquer des féministes bourgeoises qui se limitaient à revendiquer le droit
de vote, y compris en le restreignant aux femmes riches. Pour les socialistes,
l’émancipation des femmes était impossible sans celle de tous les travailleurs,
et réciproquement. Rosa Luxemburg le formulait ainsi en 1912 : « le
suffrage féminin, c’est le but. Mais le mouvement de masse qui pourra l’obtenir
n’est pas que l’affaire des femmes mais une préoccupation de classe commune des
femmes et des hommes du prolétariat. »
Il est notable que les droits des
femmes ont progressé plus vite dans les périodes où l’ensemble des travailleurs
était en position de force pour gagner des droits face aux exploiteurs. Pour ne
prendre qu’un seul exemple, si la première loi légalisant l’avortement en
France a pu être adoptée en 1974, c’est grâce à la mobilisation de milliers de
femmes – et d’hommes – dans les années qui ont suivi la puissante grève
générale de mai 1968.
Ce débat continue de traverser le
mouvement féministe. Ainsi, une partie des organisations qui appellent à
manifester ce 8 mars 2024 voudraient réserver tout ou partie des cortèges aux
seules femmes. D’autres, ou les mêmes, font des hommes en général les
oppresseurs des femmes en niant le lien entre cette oppression et
l’exploitation de classe. Pour les révolutionnaires, être féministe de façon
conséquente implique de rejoindre le combat pour renverser le capitalisme et
préparer un avenir communiste où toutes les formes d’oppression auront disparu.
Xavier
LACHAU (Lutte ouvrière n°2901)
Manifestation
à 14h00 àParis
8 mars,
journée internationale de lutte contre l'oppression des femmes
Pour dire
que sans renversement du capitalisme il n’y aura pas d’égalité, Lutte ouvrière
appelle à participer aux mobilisations du 8 mars.
À Paris,
la manifestation partira à 14h de la place Gambetta (20e arr.). Métro :
Gambetta
Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :
-Aujourd’hui Vendredi 8 mars : de 15h40 à 16 h40 au marché du
Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;
-Samedi 9 mars : de 10 h. à 10 h.30 marché des Coteaux ;
-de 10 h.45 à midi 15, centre cl de la cité Joliot-Curie ;
-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;
-Dimanche 10 mars, de 10 h15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du
Centre ;
-et de 11 h. à midi marché Héloïse ;
-Lundi 11 mars : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à
Saint-Gratien ;
-Mercredi 13 mars : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est
aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la
Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.
Réservez votre billet
d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24
mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour
les enfants jusqu’à 14 ans.