Harcèlement
scolaire : une arrestation pour faire sensation
27 Septembre 2023
Lundi 18 septembre, un collégien
de 14 ans a été arrêté en plein cours dans un établissement d’Alfortville, dans
le Val-de-Marne. Menotté devant ses camarades, il a passé 24 heures en garde à
vue. Il avait menacé de mort une lycéenne de 15 ans sur Instagram, et les
parents de la jeune fille avaient porté plainte le matin même.
Cette arrestation fait suite à la
révélation par la presse du courrier menaçant adressé par le rectorat de
Versailles à la famille du jeune lycéen qui s’est finalement suicidé, après des
mois de harcèlement. Pour masquer son impuissance, le rectorat s’en était pris
aux victimes en reprochant par lettre aux parents leurs critiques envers
l’établissement, dans lequel leur enfant ne recevait aucun soutien. Devant le
scandale, l’ex-rectrice s’est défaussée, disant qu’elle n’avait pas été
informée de cette lettre.
Force est de constater que, dans
ce nouveau cas, l’État passe d’un extrême à l’autre. Le harcèlement auquel
s’est livré ce jeune de 14 ans mérite bien sûr une sanction éducative et une
intervention de la direction de son établissement, mais certainement pas d’être
arrêté en pleine classe. D’autant qu’il est lui-même fragile, élevé par son
grand-père après le décès de son père, et en échec scolaire.
Le harcèlement d’adolescents par
d’autres adolescents relève de la vigilance des adultes, d’efforts pédagogiques
et psychologiques pour faire comprendre à ces jeunes les enjeux de leurs
attitudes. Et il faut tout faire pour leur permettre d’échapper à la violence
que la société elle-même leur apprend à utiliser envers les autres.
Gabriel Attal, le ministre de
l’Éducation nationale, s’est pourtant empressé de justifier ce déploiement de
forces, cinq policiers pour un jeune, et la promptitude de la réponse. Selon
lui, il faut « des messages forts » et il insiste : « C’est
comme ça qu’on s’en sortira face au fléau du harcèlement, c’est comme ça qu’on
protégera aussi nos enfants. »
Il y a là du mauvais spectacle
destiné à masquer l’incurie du gouvernement, dans ce domaine comme dans
d’autres. Depuis le premier quinquennat de Macron, le gouvernement a à son
actif près de 9 500 suppressions de postes d’enseignants. Cette politique
a contribué à vider les établissements des adultes pouvant éduquer la jeunesse
et veiller aux plus fragiles. À cela s’ajoute l’absence d’assistantes sociales,
d’infirmières, de médecins scolaires, de psychologues de l’Éducation nationale,
toutes personnes susceptibles de percevoir les angoisses des jeunes harcelés et
de ne pas laisser les enseignants seuls face aux appels au secours.
Gabriel Attal ne prévoit
aucunement d’embaucher. Son attitude montre comment les plus haut gradés dans
la hiérarchie savent se décharger de leurs responsabilités et faire porter le
chapeau aux autres. L’inverse de ce qu’il faudrait inculquer aux jeunes pour
combattre le harcèlement.
Aline URBAIN (Lutte ouvrière
n°2878)
Les prochaines
permanences prévues :
Ce samedi, de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux, et de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;
-Lundi 2
octobre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets à
Saint-Gratien ;
-Mardi 3
octobre, de 18 à 19 heures devant l’Intermarché de la cité Joliot-Curie.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la
librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du
quartier du Val-Nord que nous remercions.