Demain jeudi, la section d’Argenteuil du PCF organise une cérémonie à 18 h.30 le 22 juin à l’entrée du parc Maurice AUDIN du Val-Nord, dédiée à celui-ci, à côté de la stèle dédicacée à ce militant du Parti Communiste Algérien, enlevé par l’armée française le 11 juin 1957, torturé, assassiné, et dont la dépouille n’a jamais été retrouvée. Son fils Pierre disparu il y a quelques jours sera associé à cette cérémonie. Pierre qui, comme sa sœur Michèle et son frère Louis, vécurent longtemps autour de leur mère Josette AUDIN à quelques centaines de mètres de cette stèle, sur les terrasses d’Argenteuil, après leur retour d’Algérie en 1966. Les trois enfants furent associés au combat de leur mère Josette pour la reconnaissance par l’État de son rôle dans la mort de Maurice AUDIN.
Très attaché à l’histoire de l’Algérie, à cette guerre anticoloniale, et aux militants qui donnèrent leur vie pour l’indépendance de ce pays, et ayant beaucoup d’affection pour la famille AUDIN et de gratitude pour leur combat, je me rendrai à titre personnel à cette cérémonie à laquelle j’ai été convié par la section du PCF. Je les en remercie fraternellement.
Mais j’aimerais aussi que les présents de demain, les militants du PCF en particulier, étudient de près cette histoire à laquelle est liée celle de ce parti. Certes ils ne sont pas directement responsables du passé de leur parti, et je ne sais pas s’ils l’assument, et en l’occurrence le caractère néfaste de la politique qu’il eut durant la Guerre d’Algérie.
Cela vaut également, mais à un tout autre niveau, pour le Parti Communiste Algérien qui après bien des atermoiements intégra avec armes et bagages le FLN. Mais lui le paya au prix fort. La liquidation de Maurice AUDIN en témoigne.
Mais cela vaut surtout pour le Parti Communiste Français. Pour n’en rester qu’au temps de la Guerre d’Algérie, sa politique fut désastreuse. Ses députés votèrent en mars 1956 les « pouvoirs spéciaux » qui accordaient à l'armée française des pouvoirs très étendus dans le cadre de la guerre. Ils transféraient à l’armée des pouvoirs de police, la suspension des libertés individuelles, et la généralisation du recours à la justice militaire. Le vote des « pouvoirs spéciaux » débouchera, en outre, sur l'envoi massif du contingent en Algérie.
L’axe de la politique du PCF durant toute la Guerre ne fut pas la revendication de l’Indépendance algérienne mais seulement la « Paix en Algérie ».
Il est bon de rappeler cela aux militants d’aujourd’hui du PCF, car ces errements continuent à peser sur les problèmes que rencontrent les militants qui comptent sur les travailleurs des deux rives de la Méditerranée pour, aux côtés des autres, changer la société. DM