Affichage des articles dont le libellé est Côte d'Ivoire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Côte d'Ivoire. Afficher tous les articles

lundi 3 novembre 2025

Côte d’Ivoire : continuité au service de l’impérialisme

 Côte d’Ivoire : continuité au service de l’impérialisme

En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a été élu pour un quatrième mandat à la présidence de la République. Il pourra ainsi continuer à servir les intérêts de l’impérialisme français et des classes aisées ivoiriennes.

Publié le 29/10/2025

Cette victoire a été acquise d’autant plus facilement que Ouattara avait pris soin d’éliminer au préalable ses principaux concurrents du scrutin. Ceux-ci, Laurent Gbagbo, Tidjane Tiam, Guillaume Soro, n’ont pas manqué de se plaindre du manque de démocratie. Mais quand eux-mêmes étaient au pouvoir, comme président de la République, Premier ministre ou ministre, ils ont tous mené la même politique, faite de complaisance envers les intérêts des capitalistes français ou ivoiriens et de brutalité envers les classes populaires.

À Abidjan, la capitale économique du pays, les quartiers populaires sont systématiquement démolis pour faire place à des immeubles destinés aux classes aisées. Lors de ces « déguerpissements », les habitants voient arriver à l’aube les bulldozers encadrés par les forces de répression, et n’ont qu’un bref répit pour embarquer leurs affaires et se réfugier chez des amis ou parfois simplement dans la forêt. L’exploitation n’a pas de limite. Dans leur journal Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI – UCI) donnent ainsi l’exemple de ce qui se passe dans une petite usine de la zone industrielle de Yopougon où l’on broie les bidons en plastique : « Nous travaillons du lundi au samedi, parfois le dimanche. Sur le papier, nous travaillons huit heures mais sur le terrain, ça dépend de l’arrivage des bidons. Donc, nous savons quand commence le travail mais personne ne sait quand il se terminera. Cela dépend uniquement du bon vouloir du patron… Nous travaillons tous au noir, sans contrat de travail. On n’a ni équipement de protection, ni vestiaires. La plupart d’entre nous travaillent sous le soleil et la pluie. C’est l’exploitation à ciel ouvert. » Et quand les travailleurs revendiquent, on leur envoie les forces de répression.

Cette exploitation des classes pauvres, les trusts français en profitent largement. Leur influence n’a fait que croître depuis le premier mandat de Ouattara. On compte aujourd’hui 1000 entreprises françaises implantées en Côte d’Ivoire contre seulement 600 en 2011. Auchan, Carrefour, Decathlon sont omniprésents. Bouygues construit le métro d’Abidjan aux côtés d’Alstom et de Keolis. Le tapis rouge est déployé pour les trusts français. C’est en quelque sorte un retour d’ascenseur de la part de Ouattara, qui doit son accession au pouvoir en 2011 à l’intervention de l’armée française dont les hélicoptères avaient bombardé pendant plusieurs nuits le palais présidentiel où s’était réfugié son rival Gbagbo, à l’issue d’une guerre civile qui avait coupé le pays en deux et fait des milliers de morts dans la population civile.

À l’issue de ces élections, c’est toujours le même président, mais surtout toujours la même dictature contre les pauvres.

                                                             Daniel Mescla (Lutte ouvrière n°2987)