Affichage des articles dont le libellé est Grandes manœuvres patronales. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Grandes manœuvres patronales. Afficher tous les articles

samedi 26 octobre 2024

Nouvelle-Calédonie : les travailleurs du nickel attaqués

 Nouvelle-Calédonie : les travailleurs du nickel attaqués

Publié le 23/10/2024

Le 14 octobre, la Société Le Nickel (la SLN) a annoncé « mettre en sommeil » ses activités à Thio en Nouvelle-Calédonie. 230 salariés et 120 emplois indirects sont menacés.

La direction a promis que le dispositif de chômage partiel couvrirait les salaires des 230 salariés de la SLN. Mais cela ne sera de toute façon pas le cas pour tous ceux qui travaillent autour des mines. La SLN accuse les jeunes kanaks révoltés contre le dégel du corps électoral d’être responsables « de blocages, de menaces et d’intrusions répétées empêchant d’accéder et d’exploiter les mines ». Les jeunes ont bon dos. La mise en sommeil ressemble bien plus à une opportunité pour la SLN de ne plus avoir à payer ces salaires pendant plusieurs mois et de faire pression sur l’État et les collectivités pour obtenir de nouvelles subventions et autres ristournes, par exemple sur le prix de l’électricité.

C’est d’ailleurs ce même message que le patronat local a voulu faire passer au nouveau ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, venu en visite dans l’archipel du 16 au 19 octobre : le patronat, les notables locaux en veulent plus et plus vite.

Pourtant de l’argent, il y en a et, côté subventions, la SLN est aux premières loges. Elle est une société coloniale, la première société ayant implanté une usine transformant le nickel issu des mines de l’archipel pour l’exporter. La SLN a justement démarré ses activités à la fin du 19e siècle dans la commune de Thio, qu’on appelait alors Thio-les-Rothschild du nom de la banque propriétaire de l’époque. Exploitant des générations de travailleurs, de bagnards, d’engagés recrutés de force au Vietnam ou en Indonésie, et maintenant des travailleurs de toutes origines, elle est à la source de quelques fortunes en métropole. Elle est ainsi aujourd’hui une filiale d’Eramet, un trust spécialisé dans les matières premières appartenant à la famille de milliardaires Duval, 64e fortune de France. Darmanin lui-même affirmait il y a quelques mois que la filière nickel avait été subventionnée à hauteur de deux milliards d’euros en six ans et que la SLN en avait capté une grande part.

Pour les travailleurs de Nouvelle-Calédonie, pour les habitants de Thio, cette « mise en sommeil » est une nouvelle catastrophe après le licenciement fin août de 1 200 travailleurs de l’usine Nord – KNS – par le trust suisse Glencore. Comme le dit le maire de Thio, « toute l’économie, nos magasins, nos marchés dépendent de la mine ». En Nouvelle- Calédonie comme ailleurs, il faut renverser la dictature de ces trusts, en commençant par les exproprier.

                                                                   Serge Benham

lundi 16 septembre 2019

Aigle Azur : salariés et passagers dans la galère


Hier matin dimanche également, j’ai pu discuter sur le marché Héloïse avec des habitantes d’origine algérienne dont des proches ou des relations étaient, à ce jour, toujours victimes de l’arrêt d’utilisation des avions de la compagnie Aigle Azur, soit qu’ils n’aient toujours pas pu rallier la France, soit qu’ils en soient toujours pour leur argent, ayant perdu des centaines sinon des milliers d’euros dans l’achat de billets ne leur ayant pas permis de prendre l’avion de cette compagnie ou d’une autre. A suivre donc.


Aigle Azur : salariés et passagers dans la galère

11 Septembre 2019

Depuis le 7 septembre Aigle Azur, la deuxième compagnie aérienne française, est aux abonnés absents. Avec la mise en redressement judiciaire, ses actionnaires et dirigeants ont laissé brutalement choir non seulement des milliers de passagers, mais aussi les 1 150 salariés.
La direction savait pourtant depuis des mois que la compagnie risquait le dépôt de bilan. Mais, hors de tout contrôle, elle a menti en affirmant encore début septembre que ces difficultés n’auraient aucune répercussion sur ses vols, ses clients et ses employés.
Les dirigeants d’Aigle Azur ont ainsi vendu jus­qu’au dernier moment des billets d’avion pour l’Algérie, le Mali, le Portugal, etc., encaissant l’argent des passagers tout en préparant la cessation d’activité. Dix jours après l’arrêt des vols, il reste encore 13 000 personnes qui, pour voyager, doivent racheter un nouveau billet au prix fort sur une autre compagnie, en étant presque sûrs que leur billet Aigle Azur ne leur sera jamais remboursé.
La compagnie ne traite pas mieux ses employés, à qui elle a arrêté de verser leurs salaires, pris en charge par un fonds de garantie. À l’appel de syndicats, des rassemblements ont eu lieu le 9 septembre devant le siège d’Aigle Azur à Orly et devant le ministère des Transports à Paris. Ce n’est pourtant pas le gouvernement, tout à fait au courant cet été de la catastrophe à venir mais qui n’a rien dit, qui sauvera les emplois.
Le secrétaire d’État aux Transports va se contenter de superviser le partage des dépouilles d’Aigle Azur entre ses concurrents. Quatorze capitalistes du secteur, dont Air France, se sont ainsi déclarés, mais aucun ne veut reprendre la compagnie défaillante. Au contraire, ils font le pari de sa liquidation, voulant mettre la main sur telle ou telle ligne aérienne et surtout sur les créneaux de décollage et d’atterrissage à l’aéroport d’Orly qui vont avec.
La comédie du repreneur a été déjà jouée bien des fois dans des secteurs variés de l’économie, avec à la clé des licenciements. Ces vautours ne sont pas des sauveurs pour les salariés d’Aigle Azur, qui devront se faire entendre haut et fort.

                                                           Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière n°2667)

                                                            Photo Francebleue