Gaza :
massacre en toute impunité
20
Décembre 2023
En
visite à Tel-Aviv lundi 18 décembre, Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des
États-Unis, a réaffirmé sa position. Pour lui, « le soutien américain à la
sécurité d’Israël est inébranlable. Israël n’est pas seul ».
Et
d’ajouter que les armes et munitions américaines continueront d’être livrées à
l’État d’Israël et qu’il n’est pas question de lui « imposer un
calendrier ou des conditions » en ce qui concerne le massacre en cours
de la population de Gaza. Sans cet armement, le gouvernement de Netanyahou ne
pourrait pas assassiner ainsi depuis plus de deux mois.
Le
message a le mérite d’être clair : les dirigeants des États-Unis, tout
comme ceux de la France ou de la Grande-Bretagne, n’ont que faire de la vie des
Gazaouis, dont celle des dizaines de milliers de blessés qui agonisent. Quant à
l’ONU, qui promet une énième résolution pour un énième cessez-le-feu au sujet
duquel les États-Unis ont déjà annoncé… un énième veto, elle restera
impuissante.
Après
avoir massivement pilonné le nord du territoire et fait 20 000 morts, et
sûrement plus en réalité, l’armée israélienne a intimé l’ordre aux deux
millions de Gazaouis de se réfugier au sud de la bande de Gaza. Acculée, la
population est de nouveau bombardée depuis des jours, la zone devenant un enfer
pour le million d’enfants présents, ainsi que leurs familles. C’est ce qu’a
reconnu le porte-parole de l’Unicef (organisation de l’ONU pour l’enfance)
quand il a déclaré, mardi 19 décembre, que Gaza est devenu l’endroit « le
plus dangereux au monde » pour un enfant. Parmi d’autres cibles au sud
de Gaza, l’hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand encore en fonction, a
été bombardé à deux nouvelles reprises bien qu’il abrite « un grand
nombre d’enfants qui ont déjà été gravement blessés lors des attaques contre
leurs maisons, mais aussi des centaines de femmes et d’enfants qui cherchent à
se mettre à l’abri ».
L’ignominie
des grandes puissances, qui comptent sur Israël comme sur leur plus fidèle
gendarme pour préserver leur domination et leur accès aux ressources,
pétrolières en particulier, dans la région, s’illustre une nouvelle fois dans
la tuerie en cours. La politique de Netanyahou obéit à un objectif connu et
soutenu par toutes les grandes puissances : terroriser les Palestiniens si
ce n’est pour mieux « vider » Gaza, en tout cas pour mater cette
population pendant un temps. Les dirigeants impérialistes savent que la révolte
reprendra tôt ou tard, mais aussi que cette guerre permanente est la seule
façon de permettre à la domination impérialiste de durer.
Marlène Stanis (Lutte ouvrière n°2890 à paraître)