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jeudi 5 juin 2025

Meurtre raciste : ceux qui poussent au crime

 Meurtre raciste : ceux qui poussent au crime

Le 31 mai à Puget-sur-Argens dans le Var, Hichem Miraoui, un homme de nationalité tunisienne, a été assassiné par balle par son voisin français.

Publié le 04/06/2025 

 

Celui-ci a également blessé un homme d’origine turque. Le mobile du meurtrier ne fait pas de doute. Des vidéos à caractère raciste ont été publiées avant et après les tirs, appelant à s’en prendre aux étrangers.

Critiqué pour la lenteur de sa réaction au lendemain du meurtre d’Aboubakar Cissé, poignardé dans une mosquée à la Grand-Combe le 25avril, le ministre de lIntérieur Retailleau sest senti obligé dexprimer dès lundi 2juin sa « ferme condamnation de ce crime raciste », de présenter les condoléances du gouvernement français à la famille et d’assurer qu’un tel crime sera puni « de la peine maximale ».

Bonnes relations diplomatiques obligent, Retailleau s’est rendu le lendemain, mardi 3juin, à lambassade de Tunisie en France. Il faut bien de temps en temps, quand on est ministre, endosser le costume dhomme politique responsable et faire les déclarations de circonstance.

Avec une totale hypocrisie, Retailleau est allé jusqu’à déclarer que « le racisme, en France et ailleurs, est un poison et, on le voit bien, c’est un poison qui tue ». Mais qui donc distille ce poison raciste ? C’est le même Retailleau, en concurrence avec le RN, qui fait en permanence des discours antimusulmans qui alimentent la haine et encouragent les meurtriers.

L’avocat de la famille d’Hichem Miraoui – qui avait aussi défendu celle d’Aboubakar Cissé – a déclaré que ce meurtre est « le fruit d’une atmosphère qui existe dans le pays depuis maintenant quelques mois, quelques années, et qui se durcit chaque jour un peu plus », et « qu’on assiste à des pompiers pyromanes qui viennent éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé. » On ne peut que partager ce jugement. Les Retailleau et autres qui agitent la prétendue menace de l’étranger sont effectivement des pyromanes, et ils ne sont pas près d’éteindre les feux de la haine raciste. C’est une arme dont ils ont besoin, non seulement pour leurs calculs électoraux de bas niveau mais parce qu’elle a une fonction : tenter de détourner la colère des classes populaires.

                                                            Aline Retesse (Lutte ouvrière n°2966)

samedi 19 avril 2025

France-Algérie : les immigrés pris en otages

 France-Algérie : les immigrés pris en otages

Quinze jours après la conversation téléphonique entre Macron et le président algérien Tebboune, et une semaine après la visite à Alger du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, l’apaisement des relations promis entre la France et l’Algérie paraît déjà loin.

Publié le 16/04/2025

Ce nouvel épisode d’une crise qui dure depuis plusieurs mois, et qui a été déclenchée par la France, résulte de la mise en examen, vendredi 11avril à Paris, de trois Algériens, dont un agent consulaire. Ils sont soupçonnés davoir participé à lenlèvement et à la séquestration d’un Algérien réfugié politique en France. En retour, Alger a ordonné l’expulsion de douze agents de l’ambassade de France.

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, supérieur des policiers qui ont arrêté les trois hommes, nie bien sûr toute pression politique et se retranche derrière l’indépendance de la justice. Mais ce « hasard du calendrier » fait bien les choses pour le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dont la politique de provocation à l’égard de l’Algérie avait été quelque peu désavouée par Macron et Barrot. Retailleau, en campagne pour la direction des LR, ne cesse depuis des mois de s’en prendre aux immigrés algériens, assimilés à des délinquants et à des terroristes, et de dénoncer une prétendue mauvaise volonté de l’Algérie de laisser rentrer sur son territoire les Algériens condamnés à être expulsés. Opportunément en voyage au Maroc, il a saisi l’occasion pour jouer sur l’opposition entre les régimes algérien et marocain, se félicitant de la bonne coopération avec Rabat sur le sujet de l’immigration et se vantant d’une augmentation de 60 % des expulsions vers le Maroc en janvier- février 2025 par rapport à la même période l’année dernière. Il a même annoncé la création d’un groupe de travail franco-marocain pour vérifier la nationalité des immigrés en situation irrégulière en France et faciliter ainsi leur expulsion dans leur pays d’origine.

Les intérêts de l’impérialisme français en Algérie et au Sahel peuvent amener Barrot, ou Macron lui-même, à trouver un moyen d’apaiser la situation avec le régime algérien. Mais cette succession de crises diplomatiques se fait aux dépens des travailleurs immigrés, algériens, marocains et de toutes nationalités. Ils subissent la démagogie xénophobe à laquelle se livrent la droite et l’extrême droite française, ainsi que le durcissement bien réel des conditions d’entrée et de séjour en France, dont Macron est tout aussi responsable que Retailleau.

                                                Claire Dunois (Lutte ouvrière n°2959)

samedi 21 décembre 2024

Bayrou Premier ministre pour une même politique

 Bayrou Premier ministre pour une même politique

Publié le 18/12/2024

Vendredi 13décembre, après une semaine datermoiements, François Bayrou a finalement été nommé Premier ministre.

L’atout principal de Bayrou pour le rôle est d’être resté durant un demi-siècle au centre droit, affirmant que le pays pouvait être gouverné par l’alliance de toutes les bonnes volontés. Il a commencé sa carrière à la fin des années 1970, dans un cabinet ministériel du gouvernement Barre responsable des premiers grands plans d’austérité et du début des attaques contre les travailleurs de la sidérurgie. Il fut ensuite ministre de l’Éducation nationale de 1993 à 1997, sous Balladur puis Chirac, et tenta de renforcer l’enseignement catholique privé. Candidat à l’élection présidentielle de 2007, il ne donna pas de consigne de vote lors du deuxième tour entre Royal et Sarkozy. En 2012, candidat également, il appela à voter Hollande au deuxième tour et en 2017 il appuya Macron dès le premier tour et fut un élément déterminant de sa victoire.

Quelle est l’espérance de vie d’un gouvernement Bayrou ? Depuis les élections de 2022, et surtout depuis la dissolution de cet été, les gouvernements durent de moins en moins longtemps : un an et demi, sept mois, puis trois mois dans le cas de Barnier. Ni Notre-Dame, ni l’onction du pape en Corse n’ont fait de miracle contre l’instabilité politique. Les différents dirigeants se rejettent la responsabilité de cette valse continue car ils savent qu’elle peut nuire au monde des affaires, envers qui ils voudraient se montrer responsables. Mais cette instabilité découle simplement de l’usure rapide de gouvernements qui rançonnent la population. Elle est aggravée par le caractère particulièrement prétentieux de Macron, sa stupide autosatisfaction et sa dissolution hasardeuse. Elle est multipliée par l’irresponsabilité, même vis-à-vis de la classe dominante, de partis de politiciens en concurrence. Il reste à Bayrou à gouverner dans ces conditions.

Avec l’abaissement de la note de la France par l’agence Moody’s, dans la nuit de vendredi13 à samedi 14décembre, les marchés financiers expriment leurs craintes, ou leur pari, que l’État français aura du mal à faire payer la dette à sa population. Ce sera précisément le rôle du gouvernement, celui de Bayrou comme les autres.

Pendant ce temps, les patrons n’ont même pas besoin d’un serviteur à Matignon pour licencier et fermer des usines. Et le principal problème pour les travailleurs est bien là. Il n’est pas dans la recherche d’un gouvernement qui, de toute façon, ne fera que servir le grand capital, mais dans la nécessité de se préparer à répondre à la guerre que le patronat leur a déclarée à tous.

                                                      Charles Legoda (Lutte ouvrière n°2942)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui samedi 21 novembre : de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;

-de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,

-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.

Dimanche 22 décembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché du Centre ;

Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;

Lundi 23 décembre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

 

Réservez votre place pour notre banquet local du samedi 25 janvier 2025 prochain à L’Atrium. Le prix : 17 euros, 8 euros pour les enfants de moins de 14 ans.

 


 

vendredi 29 novembre 2024

Censure ou pas : ce n’est pas le patronat qui paiera

 Censure ou pas : ce n’est pas le patronat qui paiera

Publié le 27/11/2024

Interviewé sur TF1 mardi 26 novembre, le Premier ministre a déclaré qu’il allait « probablement » avoir recours au 49.3 pour faire adopter le budget.

Face à la menace du vote d’une motion de censure qui entraînerait la chute de son gouvernement, Barnier a averti : « Il y aura des turbulences graves sur les marchés financiers. » Autrement dit, « c’est moi ou le chaos ».

La conjugaison de la démission de Barnier, de l’impossibilité de trouver une majorité stable et du fait que la Constitution interdise de nouvelles élections législatives avant juillet prochain approfondirait alors la crise politique, donnant l’impression, voire démontrant, que le pays n’est pas gouverné. Ce tangage au sommet déplaît profondément au grand patronat. D’une part il a besoin de continuité gouvernementale pour ses affaires, tant financières que sociales, entre autres pour que les attaques multiformes contre la classe ouvrière soient rondement et si possible habilement menées. D’autre part, au moment où il entame une violente campagne de licenciements qui risque de soulever la colère, il prèfèrerait qu’une main ferme tienne le gouvernail de l’État. Pour cela, le maintien de Barnier lui semble la solution la moins risquée.

C’est pourquoi la grande presse respectable, en tant que chœur autorisé des desiderata du capital, invite Marine Le Pen à retenir ses ardeurs et à ne pas voter une éventuelle motion de censure. Pour cela Barnier devra lui offrir quelque chose qui ressemble à un recul. Il pourrait se dédire à propos des taxes sur le courant électrique, ne pas bloquer tout de suite les retraites, faire aboyer Retailleau encore un peu plus contre les immigrés … Car il faudrait aussi que Le Pen veuille bien faire avaler à son électorat populaire le soutien de fait à un gouvernement qui lui fait les poches. Il y aurait pour elle un coût politique tant son électorat parmi les travailleurs est, avec raison, opposé à Macron, Barnier et toute la clique.

Mais, dit le chœur, Le Pen sortirait grandie de l’épreuve, s’étant montrée prête à se faire hara-kiri et surtout à laisser éventrer la population, y compris ses électeurs, pour le bien des financiers. Ne serait-ce pas là le brevet ultime de respectabilité au service de la propriété, ce brevet qu’elle poursuit depuis tant d’années, en vue de l’élection présidentielle ?

Si Le Pen entendait au contraire voter la censure, quitte à accroître l’instabilité, certains proposent encore une solution : détacher du bloc de gauche suffisamment de députés pour que la motion de censure ne passe pas. L’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve s’est déclaré volontaire pour rassembler de quoi soutenir Barnier sur sa gauche si l’extrême droite venait à lui faire défaut. Il est probable que les candidats ne manqueraient pas, au prétexte habituel… de faire barrage à l’extrême droite, tout en lui faisant un marchepied.

Alors, que fera finalement Le Pen ? Barnier la payera-t-il pour éviter la censure et à quel prix ? Le suspense peut encore durer quelque temps mais pour le grand patronat, il n’y en a pas. Il sait que, de toute façon, la facture ne sera pas pour lui.

                                                            Paul Galois (Lutte ouvrière n°2939)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui vendredi 29 novembre, de 15 h.45 à 16 h.30 marché du Val-Nord.

Et de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou » ;

Samedi 30 novembre : de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;

-de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,

-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.

Dimanche 1er décembre, de 11 h. à midi, au marché Héloïse (sous réserve) ;

Lundi 2 décembre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

 

Réservez votre place pour notre banquet local du samedi 25 janvier 2025 prochain à L’Atrium. Le prix : 17 euros, 8 euros pour les enfants de moins de 14 ans.

samedi 7 juillet 2018

Plan anti pauvreté : et puis ça peut attendre…


Paroles, paroles...

  

Le gouvernement doit présenter bientôt un plan « anti-pauvreté ». On aura alors droit à nombre d’annonces théâtrales, à des discours sur « l’accompagnement vers l’emploi »…
Et après ? Après ça, le gouvernement continuera à réduire le personnel dans les écoles et dans les services publics, le patronat continuera à licencier et à multiplier les emplois précaires et sous-payés.





mardi 17 avril 2018

Macron, impôts : pas de nouvel impôt : qui peut y croire ?


Mais on peut toujours jouer avec les mots

Il nous prend pour des gosses

Dans son interview du dimanche 15 avril, Macron s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas de nouvel impôt jusqu'à la fin de son quinquennat.
Or, l'Association des maires de France s'élève contre la baisse de la dotation de l'État pour 22 000 communes en 2018. Comment vont-elles faire face à leurs dépenses sans augmenter les taxes ?
Pas de nouvel impôt, donc, juste de nouvelles taxes. Macron, spécialiste des phrases mensongères.
Localement, les habitants, en particulier les parents d’élèves et les utilisateurs des structures culturelles municipales, connaissent l’application de la méthode Macron version Argenteuil : pas de hausse des impôts locaux, mais augmentation, parfois drastique, des tarifs communaux !

samedi 14 avril 2018

Macron à l’école sur TF1 : zéro pointé !


On rend nos copies jeudi 19 !

 
Le détrousseur de retraités qui a le cynisme de leur dire merci

Macron avait savamment orchestré son interview de jeudi 12 avril sur TF1 dans une petite école d'un village de l'Orne. Il a claironné sur tous les tons qu'il était résolu à poursuivre ses attaques contre les cheminots avec sa réforme du rail, contre la jeunesse avec la sélection dans les universités… Et il faut toute l’arrogance et le cynisme de ce président des riches pour croire que des remerciements aux retraités suffiront à compenser la hausse de la CSG et la ponction que cela a représenté sur leurs revenus.
La seule réponse que doit apporter le monde du travail à ce genre de provocation sera d'être le plus nombreux possible à exprimer sa colère le 19 avril dans les grèves et les manifestations !


Un car de l’Union Locale des syndicats CGT d’Argenteuil partira jeudi 19 avril pour rejoindre la manifestation interprofessionnelle à Paris-Montparnasse. Le rendez-vous est à 12 heures 45 devant la salle Jean Vilar, boulevard Héloïse. Une collecte pour participer au financement au car aura lieu dans celui-ci. On peut me transmettre les inscriptions, je transmettrai. DM

mardi 3 avril 2018

Minimum vieillesse et allocation de rentrée scolaire d’un côté, et CICE de l’autre, de la lune au soleil


Des clopinettes !

 
Le minimum vieillesse, un millième de seconde de ses revenus ?

Le gouvernement est fier d'annoncer que le minimum vieillesse augmente de 30 euros et passe à 833 euros par mois et que l'allocation de rentrée scolaire augmentera de 1 %.
          Ce même gouvernement donne 20 milliards d'euros au patronat, rien qu'au titre du CICE, sans compter bien d'autres aides. Il y a officiellement près de 9 millions de gens vivant sous le « seuil de pauvreté ». S'ils pouvaient se partager l'équivalent du CICE, cela ferait plus de 2.200 euros par mois pour chacun d'eux pendant un an.
Deux poids, deux mesures...

samedi 3 mars 2018

Démission et indemnité chômage, loin de la promesse de Macron


C’était que pour les élections…

 
...DES RICHES !



Il y a un an, pour se faire élire, Macron avait promis que les salariés qui démissionnent toucheraient une indemnité chômage.
À présent, alors que son gouvernement s'apprête à ficeler une « réforme » de l'assurance-chômage, cette promesse se réduit à pas grand-chose. Les conditions pour y avoir accès seront si strictes que seuls 3 % du million de salariés démissionnaires par an seraient concernés.
On sait depuis longtemps que les promesses de campagne n'engagent que ceux qui y croient... 

Cela n’empêche pas la députée d’Argenteuil-Bezons, qui nous fait marcher, de « tweeter » le message suivant : « donner la possibilité de bénéficier du chômage quand on démissionne pour mener un nouveau projet professionnel, comme changer de métier ou créer son entreprise ».
         Comme disait il y a cinquante ans l’inspecteur Bourel : « Oui mais bien sûr » !

lundi 23 octobre 2017

Macron et l'indemnisation des démissionnaires : promesse électorale, et… valse-hésitation



Pas pour demain

Macron, en campagne électorale, avait promis d'étendre le droit à indemnisation aux salariés démissionnaires et aux indépendants, pour adoucir de quelques mesures favorables aux travailleurs sa politique anti-ouvrière.
Le gouvernement évalue ce que cela coûterait aux caisses d'assurance chômage. Et comme il n'est pas question de demander au patronat de payer, il tempère aujourd’hui les engagements de Macron.
Ce qui aboutit soit à ne pas appliquer la mesure, soit de baisser les indemnités des chômeurs.
Il est bien capable de faire les deux.

dimanche 8 octobre 2017

Retraités, Macron n’aime pas les « vieux » ! Dans la rue mardi !


           Une campagne odieuse : « aisés », les retraités ?

La manifestation annuelle des retraités, qui s’est tenue jeudi 28 septembre, a rassemblé plus de mécontents que d’habitude, et pour cause ! Ceux que certains médias se complaisent à traiter de retraités aisés, répétant comme des perroquets la propagande gouvernementale, subissent des atteintes accrues à leur niveau de vie sous le fallacieux prétexte de solidarité avec les jeunes.
Macron avait annoncé la couleur avant son élection. « Aux plus aisés des retraités, je leur demanderai un effort », avait-il déclaré. Mais, pour lui et ses ministres, avec 1 200 euros par mois on deviendrait un nanti. Car c’est à partir de ce seuil que les retraités verront leur CSG augmenter de 1,7 % au 1er janvier, soit une ponction d’au moins 20 euros par mois. 60 % des retraités vont être touchés par cette mesure.
Par ailleurs 560 000 retraités, sur quelque quatorze millions, ne touchent que 800 euros au titre de l’allocation de solidarité pour personnes âgées, et d’autres doivent se contenter de 1 037 euros de retraite de base, soit 22 euros au-dessus du seuil de pauvreté ! Et cela à condition d’avoir cotisé un nombre suffisant d’annuités, ce qui est loin d’être le cas pour tous. Compte tenu du nombre de carrières incomplètes, la Caisse nationale d’assurance vieillesse a calculé que la retraite moyenne se situe à 687 euros par mois, en divisant le montant total de ce qu’elle verse par le nombre d’allocataires.
La plupart des retraités connaissent un blocage de leur pension depuis 2013, ce qui représente une perte de pouvoir d’achat de 3,6 %. Pour les fonctionnaires, elle reste bloquée, et aux autres on a promis une augmentation de 0,8 % – ce qui est déjà minime – au 1er octobre, mais le gouvernement la repousse maintenant au 1er janvier. Quant aux retraites complémentaires, qui représentent souvent une part importante de la pension, elles ne bougeront pas.
Malgré toutes ces ponctions sur leur niveau de vie et le bas niveau de la plupart des pensions, le gouvernement et les médias ne cessent de stigmatiser les retraités, laissant croire qu’ils mènent la grande vie sans se soucier des difficultés des autres, et qu’ils ne mériteraient pas qu’on leur verse un argent dont ils n’ont nul besoin. Mais cet argent que les retraités perçoivent, d’où sort-il, si ce n’est de leur poche ? Mois après mois, pendant toute une vie de travail, une partie de leur salaire leur a été prélevée pour financer des caisses de retraite. Il s’agit de leurs économies, pas de l’argent qu’ils auraient volé à l’État ou à plus pauvres qu’eux. Quant à reprocher aux retraités leur manque de solidarité, c’est oublier qu’ils sont bien nombreux ceux qui, en dépit d’une petite retraite, se privent pour aider des jeunes de leur famille au chômage.
Tant mieux si, après plus de quarante ans de travail, un certain nombre d’entre eux vivent convenablement, sans avoir à trop se soucier du lendemain. Ce n’est rien en comparaison de ce que leur travail a rapporté à leurs employeurs, et ce n’est qu’une goutte dans l’océan de la richesse des possédants.
                                              Marianne LAMIRAL (Lutte ouvrière n°2566)