mardi 28 avril 2020

Dassault-Argenteuil, bulletin Lutte ouvrière de l’entreprise daté du 27.04.20. Les échos de l’entreprise



Pour l’Éditorial, le lire ci-dessus

Elle ne sait pas compter
La direction a commencé à organiser la reprise du travail la semaine dernière. Elle a même annoncé que cela ne concernerait qu’une quarantaine d’entre-nous dans un premier temps, alors même que cela impliquait plus de 70 travailleurs, elle a simplement « oublié » de comptabiliser les prestataires ou intérimaires qu’elle avait « invité » à rejoindre l’usine.
Rien que cela donne une idée de la confiance que l’on peut lui accorder sur ces déclarations relatives aux conditions sanitaires dans l’usine. Mais ça on le savait déjà. Personne d’autre que nous ne veillera sur notre santé.

Les gros patrons se cachent derrière les petits
La direction en fait beaucoup sur le respect des conditions de sécurité dans l’établissement… quand l’usine tourne à petit régime. C’est surtout pour nous convaincre de revenir et hâter la reprise générale après laquelle elle piaffe d’impatience. Mais une fois celle-ci entamée, le naturel reprendra et avec lui la course pour rattraper le retard.
Notre priorité absolue reste de ne pas attraper le virus, il ne faudra pas baisser la garde.

Le virus, le patron et le travailleur
Au début de l’épidémie et du confinement,La direction avait organisé le travail en équipe pour «coûte que coûte assurer la production et le chiffre d’affaire » comme aimaient alors le claironner certains directeurs du site. La raison leur est finalement revenue après le débrayage de la plupart des travailleurs.
Alors à ceux qui vont reprendre le chemin du travail dans un avenir proche, il faut se rappeler la morale de cette histoire la raison des travailleurs fait souvent la différence. Ce sera vrai aussi dans l’avenir.

Machine à soustraire et diviser
Selon la direction, quelques 540 d’entre nous sont au chômage partiel, 70 en télé travail et 42 en activité. Alors que quelques 1100 d’entre nous travaillent habituellement sur le site d’Argenteuil, la direction n’en comptabilise plus qu’environ 750.
Bref quand il est question de chômage, elle ne compte pas tout le monde à l’effectif. Mais pour nous faire travailler, y compris dès maintenant, elle compte bien sur le travail de tous.

Congés le compte n’y est pas
La direction a donc décidé de prendre 5 jours de congés dans notre compte. On a gagné ces jours, à raison de 2,5 par mois, il s’agit en fait ni plus ni moins de salaire. Quand elle nous explique qu’elle nous les prend pour combler la baisse de salaire elle ajoute le mépris au vol.
On a compris pour cette leçon. Il paraît qu’on peut voir dans les suivantes qu’il n’y a pas que les congés qui arrêtent la production…

mai...fie toi encore.
La direction, via les chefs de service nous envoie des mails pour savoir quelle sera notre disponibilité en mai. Du volontariat affiché on passe donc à la disponibilité suscitée.
Nous ce que l'on sait c'est qu'on est pas disponible pour recevoir le virus.

MALADIES PROFESSIONNELLES CLANDESTINES
     Le gouvernement a annoncé que les soignants frappés par le coronavirus seraient reconnus en maladie professionnelle. Mais rien pour les autres.
     Ainsi, caissières, livreurs, chauffeurs de bus, vigiles  etc., devraient faire des démarches pour tenter d’obtenir le statut de victime de maladie professionnelle. Et avec bien peu de chances de réussir, comme dans d’autres cas de maladies, réelles mais non reconnues comme professionnelles.
     Le virus est dangereux. L’exploitation patronale et ses conséquences plus encore.

PRIME DE RISQUE A MINIMA
     Le ministre de l’Économie avait annoncé une prime exceptionnelle de 1 000 euros dans les enseignes de la distribution pour leurs salariés dits « exposés ».
     Les Auchan, Carrefour, etc., s’arrangent pour verser le moins possible. D’abord, en prétendant que certains de leurs salariés n’ont pas été exposés. Ensuite, en calculant la prime au prorata des horaires.
     Mais qu’on se rassure : ces grands de la distribution font des affaires.
  
VIVE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS !
    Cette année, du fait du coronavirus, les manifestations sont interdites le 1er Mai, mais cette journée n’a rien perdu de son importance.
     C’est en 1889 que l’Internationale socialiste avait proclamé que, chaque année, le 1er Mai, le prolétariat affirmerait sa communauté d’intérêts et sa volonté d’en finir avec le capitalisme à l’échelle mondiale.
     La crise actuelle confirme une chose : l’incurie de ce système capitaliste, son repliement derrière des frontières qui isolent les peuples et les dressent les uns contre les autres.
     Virus ou pas, il n’a jamais été aussi urgent pour les travailleurs de se débarrasser de ce système failli, corrompu, irresponsable et fou.


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