Le
contrôle ouvrier, une nécessité vitale !
Le déconfinement est censé
commencer dans moins de deux semaines avec la réouverture des écoles, et le
gouvernement est toujours incapable de fournir la population en masques. Il est
incapable de dépister massivement et plus incapable encore d’isoler les porteurs
du virus.
Avec la mise sur pied d’un
consortium entre Air Liquide, PSA, Valeo et Schneider, on croyait réglé le
problème des respirateurs. Eh bien non ! 8 500 respirateurs sur les
10 000 produits sont des modèles simplifiés destinés au transport, insuffisants
pour les services de réanimation mais parfaits pour le coup de pub !
L’État et la bourgeoisie vont de
fiasco en fiasco, d’incurie en incurie. Si, en quatre mois, l’État et les
industriels du pays n’ont toujours pas déployé les moyens humains et techniques
pour fabriquer le matériel de protection nécessaire, c’est qu’ils ne l’ont pas
voulu.
La conscience collective ?
Le civisme ? L’esprit de sacrifice ? Ces valeurs ont du sens pour les
travailleurs dont on voit le dévouement et la capacité d’initiative. Mais la
grande bourgeoisie n’en à que faire. Il n’y a qu’à voir comment les banquiers
et les assureurs se font prier pour aider les salariés, chômeurs et petits
artisans à passer le cap, alors même qu’ils ont, eux, la garantie de l’État
qu’ils n’y perdront rien !
Le monde peut s’écrouler autour
des capitalistes, requins ils sont, requins ils restent. Ils se moquent de
sauver des vies. En pleine pandémie, la seule chose qui les inquiète, ce sont
leurs profits, leurs parts de marché, leurs cours boursiers. Et même si rien
n’est prêt pour le déconfinement, ils battent tous le rappel au travail.
Jour après jour, de nouvelles
cohortes de salariés rejoignent ainsi tous ceux qui n’ont jamais arrêté de
travailler, partagés souvent entre la crainte du coronavirus et celle de perdre
leur emploi. Nous n’avons à subir ni l’une ni l’autre.
Les entreprises veulent rassurer
en mettant en place des mesures sanitaires exceptionnelles : marquage au
sol, prise de température, aménagement des postes… La théorie est belle, la
réalité beaucoup moins parce que les exigences de rentabilité finissent
toujours par s’imposer. La logique même de son système empêche le grand
patronat de garantir la sécurité sur le chantier, à l’usine ou dans les
bureaux.
Il n’est pas question de faire
confiance aux mercenaires de la bourgeoisie pour protéger notre santé et notre
vie d’exploités. Il faut surveiller et vérifier la réalité des mesures prises.
Il faut contrôler leur efficacité et imposer tout ce qui sera nécessaire.
Aucune commission d’hygiène et de
sécurité ne remplacera l’action des salariés eux-mêmes. Ils connaissent mieux
que quiconque leur poste de travail, ils sont les mieux placés pour les
sécuriser.
Les directions ont vite fait de
fermer les vestiaires, condamner les machines à café ou fermer la cafétéria.
Mais rallonger les pauses parce que les masques et visières rendent le travail
encore plus pénible, diminuer la durée de travail ou ralentir les cadences ne
se fera que sous la pression des travailleurs. Seules notre organisation
collective et notre capacité de prendre nos affaires en main nous protégeront.
Et il ne s’agit pas seulement de
nos conditions de travail. Le grand patronat a commencé par renvoyer les
intérimaires et les CDD et nous voler des jours de RTT et de congés payés. Dans
certaines entreprises, il a déjà le cynisme de rallonger la durée de travail et
baisser les salaires. Et dans d’autres, il ne s’en cache pas, il planifie des
licenciements massifs.
Pour préparer les esprits,
certains annoncent un « tsunami de licenciements » comme un fait
inévitable. Mais le grand patronat vient de distribuer des milliards de
dividendes aux actionnaires. Faut-il aussi considérer cela comme une
fatalité ?
Non, il n’y a pas de fatalité à
ce que les travailleurs perdent leur salaire, leur emploi, voire leur vie dans
cette crise ! Ils ont à se protéger tout à la fois du coronavirus et de la
domination patronale. Cette lutte dépend de leur capacité à s’organiser pour
imposer le contrôle ouvrier sur les décisions patronales. C’est vrai à
l’échelle des entreprises et ça l’est aussi à l’échelle de la société.
L’irresponsabilité et la faillite
de la bourgeoisie et de son organisation sociale nous sautent aux yeux parce
qu’il en va de notre santé et de notre vie. Mais, en temps normal, dans un pays
riche comme la France, des millions de vies sont broyées par des accidents du
travail, par le chômage et la pauvreté. Dans les pays pauvres, c’est par la
malnutrition, des maladies que l’on sait parfaitement soigner et les guerres.
Alors, il faut que cette nouvelle crise renforce la conscience d’avoir à
renverser la classe capitaliste et son système.
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