Le
congrès de Lutte ouvrière : affirmer le courant communiste révolutionnaire
Le congrès annuel de notre
organisation s’est tenu les 12 et 13 mars. Les textes d’orientation votés ainsi
que des extraits des interventions de nos camarades seront publiés dans le
numéro 174 de mars 2016 de notre revue Lutte de classe.
Le
congrès a constaté combien la situation, tant intérieure qu’internationale, est
profondément marquée par la crise économique et ses conséquences sociales et
politiques. Un risque de krach financier plus grave encore qu’en 2008 plane sur
l’économie mondiale. Mais, même sans un tel nouvel épisode catastrophique,
l’économie ne sortant pas du marasme, toutes les tensions et contradictions
économiques et politiques ne pourront que s’aggraver.
Les
guerres qui se développent en différents endroits de la planète ont déjà
dévasté des régions entières et menacent même de dégénérer en conflits ouverts
entre puissances régionales. L’intensification du terrorisme et les migrations
forcées de millions de gens, qui sont deux conséquences directes de ces
guerres, ont illustré toute l’horreur et l’inhumanité de la société actuelle,
fruit de la domination des grandes puissances impérialistes.
L’évolution
dans un sens réactionnaire est un phénomène général de la vie politique, et il
s’accélère. À l’échelle nationale, cela est reflété et aggravé par la poussée
électorale du Front national, mais cette évolution est aussi encouragée par la
droitisation des Républicains, et surtout par la droitisation du PS, visible
dans le tournant sécuritaire grossier pris par le gouvernement à la suite des attentats
de novembre.
Au
niveau économique et social, la proposition de baisser les allocations chômage
et la loi travail montrent que le gouvernement est un gouvernement de combat
contre les travailleurs. Il ne s’agit pas d’un tournant. Hollande mène une politique
antiouvrière depuis son arrivée au pouvoir. Juppé, Sarkozy et Fillon peuvent
dire que Hollande n’a pas de cap, ni de colonne vertébrale : la réalité est
qu’en matière de mesures antiouvrières et de cadeaux patronaux, il les a tous
dépassés de plusieurs têtes.
Avec
la loi El Khomri, la politique antiouvrière de Hollande saute aux yeux de la
grande majorité des classes populaires et a suscité une protestation qui peut
amener un réveil de la combativité du monde ouvrier. Si la mobilisation prend
de l’ampleur, elle redonnera confiance aux travailleurs, et l’envie de riposter
aux coups patronaux. C’est ce qui sera le plus déterminant pour l’avenir.
La
vie des travailleurs ne changera que s’ils se battent à nouveau pour leurs
intérêts, contre toutes les attaques du gouvernement, que si le rapport de
force entre eux et le patronat change.
Notre
congrès a aussi laissé une grande place aux interventions des groupes qui
militent sur les mêmes bases que Lutte ouvrière : en Côte d’Ivoire, en Haïti,
en Turquie, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en
Belgique, aux États-Unis, ainsi qu’aux Antilles et à La Réunion.
Enfin,
même si aucune élection ne peut suffire à changer la vie des travailleurs, il
faut que le monde du travail puisse s’y manifester et mettre en avant ses
intérêts. C’est la raison pour laquelle le congrès a décidé à l’unanimité de
présenter la candidature de notre camarade Nathalie Arthaud à l’élection
présidentielle de 2017.
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