jeudi 17 mars 2016

Eglise catholique : couleur locale, et couleur sombre




Comme  nos articles sur « Don Camillo à Argenteuil » ont retenu l’attention soutenue de nos lecteurs, nous avons décidé d’en poursuivre la série, un jour sur deux toutefois, pour ne pas les lasser, et laisser la place à bien d’autres sujets plus terre à terre si l’on peut dire. L’évènement en question nous l’appellerons de l’acronyme STS, pour « sainte tunique show », en ayant pour objectif par là-même de ne pas blesser les âmes locales sensibles.

Une hypocrisie onctueuse toute religieuse

Nous le répétons, preuves à l’appui, la municipalité confond à propos du STS la commune et la paroisse.
         Bien évidemment elle affirme le contraire. Ainsi, dans le numéro de cette semaine de l’Argenteuillais, qui ne comprend pas moins de cinq pages sur l’évènement en question, elle déclare : « Partenaire de l’évènement dans le respect de la loi de séparation des églises (nous nous permettons de rappeler que le terme Eglises prend dans ce cas-là une majuscule !) et de l’Etat (1905), la Ville se doit d’organiser l’accueil des pèlerins. »
         Quelle formule ! Comme si c’était à la Ville à « organiser » l’accueil des pèlerins. C’est aux autorités de cette obédience religieuse de le faire, la commune n’ayant qu’à organiser la « sécurité » de l’évènement pour tous.
         Quant à « partenaire de l’évènement » ! Partenaire ?
         La municipalité a quelque chose en tout cas de commun avec l’Eglise catholique, c’est l’hypocrisie. Il lui faut mettre en avant la loi de 1905 pour mieux ne pas la respecter, comme les habitants –sans doute pas très catholiques- peuvent le constater !

Venez à moi les marchands du Temple !
         
Rue Paul Vaillant Couturier, voie principale menant au STS, une boutique présente des objets –tee-shirts et autres mugs- portant sur l’évènement. Rien à redire.
         On apprend également que dès le 25 mars, pour les gourmands qui ne feront point carême même en ce "vendredi saint", oh sacrilège, une « tunique en chocolat » sera en vente.
         Ah péché de gourmandise !
         Mais si le chocolat est bon, les fidèles acheteurs de cette relique chocolatée ne seront pas damnés. Et si tout cela peut stimuler le commerce local…
        Quant aux catholiques qui mangeront cette tunique, il est vrai qu’ils ont l’habitude : n’est-ce pas le corps et le sang du fils qu’il mangent et boivent lors de leurs saintes cérémonies ?

                                                                                  A suivre

Malheureusement, et plus sérieusement, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître :

Église catholique : la loi du silence

Mardi 15 mars il apparaissait que le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, avait couvert non pas un mais bien deux prêtres accusés d’actes pédophiles. Les victimes de ces actes portent plainte désormais non seulement contre leurs auteurs, mais aussi contre le cardinal.
Barbarin n’est pas n’importe quel curé, mais un haut gradé dans sa boutique. C’est à ce titre qu’il avait joué un rôle de premier plan pour organiser la propagande contre le mariage homosexuel. Il affirmait alors défendre la morale et les enfants innocents en prédisant que le mariage homosexuel conduirait à la polygamie et à l’inceste. En 2013, l’Église, sous la houlette de Barbarin et consorts, avait pris en charge la logistique des manifestations réactionnaires, faisant défiler ses scouts et ses enfants de chœur, dûment encadrés par des curés en soutane, pour tenter d’imposer sa morale à toute la société. Barbarin s’était répandu en articles, déclarations, interviews, manifestations pour « protéger les enfants ». Que ne l’a-t-il fait dans sa propre maison !
près avoir caché les délits de ses prêtres pendant des années, après avoir laissé des pédophiles avérés en contact avec des jeunes, le moralisateur Barbarin se dit prêt à collaborer avec la Justice en toute transparence. On peut en douter. Car ce n’est évidemment pas la pédophilie que Barbarin défend, mais le droit de l’Église de régler ses problèmes elle-même, de ne pas être soumise à la loi commune, d’avoir son ordre, sa morale, ses secrets, ses chefs, son argent, son code et ses propriétés. Le cardinal Barbarin, lorsqu’il a été mis au courant des faits, n’a prévenu ni la justice, ni la police, ni la médecine et pas plus les parents, les victimes, ou les responsables qui pouvaient être confrontés aux mêmes problèmes. Non, le cardinal a fait ce que son devoir lui commandait, il en a référé au Vatican !
Il n’y a peut-être pas plus d’adultes dangereux pour les enfants dans les patronages catholiques que dans les autres organismes de ce genre, laïques ou religieux, publics ou privés. Mais il n’y a que l’Église catholique pour revendiquer le droit d’enterrer ces affaires au nom d’une morale et d’une puissance qui datent du Moyen Âge.
                                                                                Paul GALOIS

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