Pierre de
Coubertin, élitiste, misogyne, colonialiste et raciste
06 Août 2008
« Nous devons à Pierre de
Coubertin, revendique aujourd'hui le CIO, toute l'organisation des Jeux
olympiques, qui ont bénéficié de son esprit méthodique, précis et de sa large
compréhension des aspirations et des besoins de la jeunesse. » Mais même
pour son époque, le fondateur des Jeux olympiques modernes, le baron Pierre de
Coubertin, était un sacré réactionnaire.
La philosophie qui présidait aux
Jeux modernes était sans ambiguïté : « La première caractéristique de
l'olympisme est d'être une religion, disait-il. En ciselant son corps par
l'exercice, l'athlète antique honorait les dieux. L'athlète moderne fait de
même : il exalte sa race, sa patrie et son drapeau. »
Les premiers Jeux furent même
marqués par un racisme éhonté. « Je suis un colonial fanatique »,
écrivait sans mentir le baron Coubertin. Il était raciste, persuadé de la
supériorité des Blancs sur les Noirs : « À la race blanche, d'essence
supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ». Il affirmait
ainsi sa vision de la hiérarchie entre les peuples de la planète :
« Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles
forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et
humble, à l'air vaincu. Hé bien ! C'est dans les collèges comme dans le
monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est
appréciable qu'aux forts. »
Coubertin était résolument
hostile à la participation des femmes aux JO, qu'il appelait « les
olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes », sauf
à un titre : « Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout,
comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. » Même pour les
milieux bourgeois de son époque, Coubertin sentait la naphtaline.
Avant de mourir en 1937, il
trouva un ultime motif de satisfaction : les JO de Berlin en 1936. Alors
que bien des gens réclamaient leur boycott, Coubertin soutint de bon cœur le
régime hitlérien qu'il admirait : « La onzième olympiade s'accomplit
sur un plan magnifique. J'ai l'impression que toute l'Allemagne, depuis son
chef jusqu'au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la
célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd'hui, je veux remercier
le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade. »
Hitler lui renvoya l'ascenseur en proposant Coubertin pour le prix Nobel, ce
que l'Académie Nobel, pourtant très conservatrice, refusa.
Michel
BONDELET (06/08/2008 - Lutte Ouvrière
n°2088)
Loin de
Pierre de Coubertin, un extraordinaire livre