lundi 2 décembre 2019

5 décembre et après, une organisation nécessaire : « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.


Les travailleurs doivent diriger eux-mêmes leurs luttes

27 Novembre 2019

Lundi 25 et mardi 26 novembre, les dirigeants des principales centrales syndicales ont été reçus à Matignon. À une semaine de la journée de grève interprofessionnelle du 5 décembre, le gouvernement cherche à fissurer le front syndical qui s’est constitué contre son projet de réforme des retraites. Avec peu de succès pour le moment.



Au contraire, le nombre d’organisations appelant à participer au 5 décembre s’est encore accru, avec notamment le ralliement de la CFE-CGC. Même des syndicats de police, dont Alliance et l’UNSA, ont menacé de se joindre au mouvement, si le ministère de l’Intérieur « ne répond pas à leurs attentes ».
La CFDT-Cheminots s’est finalement décidée jeudi 21 novembre à déposer elle aussi un préavis de grève reconductible à partir du 5 décembre. Mais Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a tenu à préciser que cela ne constituait pas un appel à faire grève : « Non, les militants CFDT-Cheminots ne seront pas forcément dans la rue, a-t-il déclaré dimanche 24 novembre, ils ont déposé un préavis pour dire au gouvernement : maintenant, est-ce qu’on peut discuter ? »
De son côté en revanche, la CGT se dit clairement opposée à la réforme du gouvernement. Interviewé dimanche 24 novembre, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a déclaré : « Nous appelons à reconduire le mouvement après le 5 décembre et ce sont les salariés, dans des assemblées générales, qui décideront s’ils veulent la reconduire, ou pas. Nous, nous appelons à ce que cette mobilisation puisse durer (...) jusqu’à ce que le gouvernement retire son mauvais projet. » Et de conclure : « Il faut qu’il y ait partout dans le pays des grèves massives. »
Un tel discours est assez récent dans la bouche de Martinez. Pendant des semaines, il s’est contenté d’appeler le 5 décembre à une journée d’action classique. La combativité qui s’est manifestée à la RATP le 13 septembre et à la SNCF, avec des mouvements partis de la base, ainsi que la montée du mécontentement parmi les travailleurs l’ont conduit à durcir son discours. Les dirigeants de la CGT ne veulent pas prendre le risque d’être dépassés par le mouvement de protestation. Aussi placent-ils leurs digues loin en avant de celui-ci.
Les travailleurs ne pourront faire reculer le gouvernement qu’en faisant grève massivement et avec détermination. C’est la seule façon de se faire craindre du grand patronat. Mais contribuer à développer et à organiser un tel mouvement n’entre pas du tout dans les intentions des dirigeants syndicaux. Au contraire, les attitudes de Martinez et Berger traduisent, chacune à sa manière, la préoccupation des bureaucraties syndicales de rester en situation de contrôler les mobilisations des travailleurs, non pour les renforcer, mais pour pouvoir décider elles-mêmes quand et comment y mettre fin. C’est ce rôle de pompier capable d’éteindre les incendies sociaux qui justifie leur existence aux yeux de la bourgeoisie et de ses représentants politiques.
Bien des travailleurs se méfient aujourd’hui des directions syndicales, conscients, dans une certaine mesure, du fait qu’elles ne représentent pas leurs intérêts. C’est une méfiance justifiée, d’autant plus que la journée du 5 décembre est susceptible, et c’est souhaitable, de déboucher sur des mouvements de plus longue durée. Face à ceux-ci, toutes les manœuvres de division des bureaucraties syndicales pourront se déployer, et les travailleurs doivent se donner les moyens d’y faire face. Pour cela ils devront contrôler leurs mouvements, non seulement en en décidant à travers leurs assemblées générales, mais en élisant des comités de grève, constitués de délégués soumis au contrôle de ces assemblées, révocables à tout moment et qui seront chargés d’exécuter les décisions prises.
Se donner ainsi les moyens de mettre en œuvre une démocratie ouvrière réelle et vivante est la seule façon de permettre à la mobilisation d’aller le plus loin possible, sans autre limite que celle que les travailleurs eux-mêmes lui fixeront.

                                 Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2678)

Pour information

Tous grévistes, ensemble réunis,
Une assemblée générale interprofessionnelle aura lieu à Argenteuil, le matin du 5 décembre
A 9 heures 30
Espace Mandela
82 avenue du Gl Leclerc
Argenteuil

Radio France : à la radio aussi, la grève est l’arme des travailleurs


Pas de micro sans travailleurs



Depuis lundi 25 novembre, les antennes de Radio France sont très perturbées par la grève des salariés de l’entreprise contre un plan de 299 départs dits volontaires. Sur injonction du gouvernement, la direction veut économiser ainsi 20 millions d’euros.
Toute la semaine, de nombreuses émissions habituelles ont été remplacées par de la musique sur France Inter, France Info et sur les différentes antennes de France Bleu. Vendredi 29, plus de 200 travailleurs de Radio France ont manifesté devant le Ministère de la Culture et la grève a été reconduite au moins jusqu’à lundi 2 décembre.
Les travailleurs de Radio France montrent que, partout, l’arme des travailleurs, c’est la grève. Et de cette façon, ils prennent la parole et se font entendre... en coupant les micros.

Agenda Lutte ouvrière Argenteuil


Le 17 décembre,

une réunion de la liste « Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs » conduite par Dominique MARIETTE à Argenteuil



Le 29 février 2020,

notre banquet n’a pas lieu tous les quatre ans, mais chaque année. Il tombe le 29 février prochain de cette année bissextile.
         C’est une fête dans la meilleure tradition du mouvement ouvrier. Il est ouvert à tous. L’occasion d’échanger et de débattre, mais aussi de faire la fête.
         Les billets d’entrée sont en vente : 16 euros pour les adultes, et 13 pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.


Élections municipales 2020 à Argenteuil. Chronique (32)


Programmes électoraux et contraintes très fortes

 
                                                                                  Change.org

                   Il fait ce qu'il veut sans pouvoir faire même lui ce qu'IL veut...

A lire les programmes des uns et des autres (qui par ailleurs ont tendance à se ressembler, la pensée ayant finalement un cadre très limité), on a l’impression que jamais n’est évoqué ce qui met des bornes à toute politique municipale. Il s’agit, en l’occurrence, des contraintes qui encadrent fondamentalement les marges de manœuvre, y compris de la municipalité là mieux intentionnée, dans le meilleur des cas.
         Elles sont pour l’essentiels au nombre de quatre.
Il s’agit d’abord du niveau de revenu de la population. Ainsi, Argenteuil est une ville marquée par les attaques que le monde du travail a subies, et qui, en conséquence, l’ont appauvrie.

Ensuite, il y a la nature privée de la propriété des moyens de production et d’échange. C’est déjà vrai pour le commerce de détail, mais cela l’est tout autrement au niveau de la localisation ou la délocalisation des grandes entreprises. Le capital a la maîtrise totale de rester ou de partir quand cela lui chante. Quelles qu’en soient les conséquences sur l’emploi local ou les recettes des Villes. Ensuite, les édiles peuvent toujours se lamenter comme l’a fait le maire d’Argenteuil à l’annonce du départ de l’usine Dassault.
Et sur ce plan, n’oublions pas le pouvoir de nuisance sociale des promoteurs et des spéculateurs.
Il y a encore le rôle surdéterminant de l’État et de son gouvernement. Son rôle encore sur les recettes des communes. Le maire actuel de la Ville tout comme son prédécesseur ont régulièrement dénoncé, à juste titre, et sans qu’il soit facile de s’y retrouver dans ce domaine, les baisses de dotations.
Et pour terminer, il ne faut pas oublier le rôle de la réglementation de l’État et de l’appareil d’État qui encadrent les possibilités et les compétences des communes. Pour évoquer un sujet qui nous est cher, il suffit là de rappeler la décision d’août dernier du nouveau préfet du Val d’Oise qui, sans ne connaître réellement ni le site ni les risques liés aux inondations a évacué d’un revers de main l’obstacle relevant de son ressort pour la délivrance du permis de construire du projet Cap Héloïse.
Ces éléments ont joué bien des tours dans le passé à Argenteuil à des municipalités qui étaient pourtant plus soucieuses de la population que les deux dernières. Ils devraient conduire à être extrêmement circonspects lorsque l’on tente d’attirer l’électeur avec un programme dont la réalisation s’avérera, de ce fait, bien hypothétique. Et c’est pourquoi le message des listes « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs » se situe, elle, sur un tout autre plan. À suivre donc. DM

dimanche 1 décembre 2019

Retraites, 5 décembre, Nathalie ARTHAUD en débat avant-hier soir sur LCI

Santé publique : arrêts de maladie non appliqués, signe de la dégradation de la condition ouvrière


Notre santé avant leurs profits !



D’après une étude, 65% des salariés vont travailler alors qu’ils sont malades ou accidentés. Ce n’est certainement pas par choix ! La pression du patron, la peur de perdre son emploi, et celle de perdre de l’argent avec les jours de carence : tout s’ajoute pour obliger un travailleur à ne pas s’arrêter alors qu’il le devrait.
Les capitalistes, petits et grands, sont tellement addictes à leurs profits qu’ils nous font littéralement crever au boulot.

Étudiants : Macron leur prêche la résignation





Pas question !

Macron aux jeunes : acceptez et taisez-vous !

27 Novembre 2019

Le 21 novembre, en visite d’autopromotion à Amiens, et à deux semaines du 5 décembre, Macron s’est adressé aux étudiants.
Il s’inquiète d’une éventuelle mobilisation de leur part, après l’immolation par le feu d’Anas K., cet étudiant lyonnais qui, par son geste désespéré, avait voulu dénoncer l’augmentation de la précarité chez les étudiants.
Il a donc voulu se montrer rassurant, empathique, afin de mieux désamorcer un possible mouvement. Sans honte, il s’est même payé le luxe d’évoquer Anas K., dont « le geste nous rappelle […] les difficultés de la vie étudiante […] pour se loger, se chauffer, parfois se nourrir ». Mais après les larmes de crocodile, il a très vite distribué des leçons de morale aux étudiants venus l’écouter, leur enjoignant de « comparer la France aux autres pays », et donc de cesser de se plaindre.
C’est pourtant la politique de son gouvernement, après celle de ses prédécesseurs, qui aggrave considérablement les conditions de vie des classes populaires et, partant, de leurs enfants. Pour ceux-ci, même avec de bons résultats scolaires, faire des études reste toujours plus compliqué. Il leur est notamment plus difficile de se loger, de se vêtir ou de se nourrir convenablement, faute de moyens suffisants. Un étudiant sur deux doit aujourd’hui travailler pour payer ses études. Les bourses, pour ceux et celles qui peuvent les obtenir, sont non seulement insuffisantes pour vivre, mais peuvent très vite disparaître, en cas d’échec aux examens ou d’absence, ou encore si les parents voient leurs revenus augmenter, et donc dépasser, même d’un petit peu, le plafond permettant d’y avoir droit. La pauvreté s’est aggravée parmi l’ensemble des classes populaires, et touche donc aussi les étudiants qui en sont issus.
Quant à tous les nombreux jeunes qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas poursuivi des études, ils sont condamnés encore plus tôt au chômage, à l’intérim et aux emplois précaires, parfois après une formation en lycée professionnel ou un apprentissage, et souvent sans même cela.
Le gouvernement, après bien d’autres, aggrave la situation en distribuant aux capitalistes les milliards pris sur les services utiles à la population et en les aidant à accroître l’exploitation du monde du travail, des jeunes comme de leurs parents.
Macron était venu prêcher la résignation aux jeunes mais, en se montrant aussi arrogant, il risque bien de renforcer la colère de ceux qui n’acceptent pas l’avenir auquel on les voue.

                                                     Jacques Le Gall (Lutte ouvrière n°2678)

Argenteuil Élections municipales 2020. « Comment jouer au vrai candidat ? » Chronique (32)


La permanence de la révolution permanente

Il faut seulement se couvrir

Les « têtes de liste » aux élections municipales à Argenteuil inaugurent à tout va leur « permanence ». C’est qu’ils sont nombreux à y croire et à se voir déjà vainqueur, en tout cas, confiants apparemment à dépasser les 5%, la barre de remboursement établie par l’État des frais électoraux engagés.
         Nous aussi, nous avons une permanence, qui se transforme de fait régulièrement en permanence électorale. Cette permanence a lieu chaque semaine devant « Chez Paul » au carrefour Babou, de 17 heures 15 à 18 heures 15. Certes, elle est à tout vent, mais nous sommes là, tout au long de l’année, électorale ou pas, que le soleil brille, ou qu’il pleuve, ou encore qu’il neige.
         C’est ce que l’on appelle une permanence permanente. Et comme le trottoir est jusqu’à nouvel ordre gratuit, il n’en coûtera rien aux contribuables. DM

Réponse à notre petit jeu électoral d’hier :

La couleur de la même écurie a effectivement changé de 2014 à aujourd’hui, passant du rose très pâle à l’orange ? Une tentative de faire oublier les années PS-Hollande dont le Valsien acharné d’Argenteuil fut un défenseur inconditionnel, aux dépens de la condition ouvrière ….