Loi travail aggravée : répondre à la hauteur de
l’attaque
Tout est mis en
œuvre par le gouvernement Macron-Philippe pour que sa promesse au patronat soit
tenue : la loi travail renforcée dans ses attaques antiouvrières sera en place
à la rentrée.
Le calendrier
est fixé. Une fois la loi d’habilitation sur la réforme du Code du travail
adoptée, le contenu des ordonnances devrait être dévoilé fin août, et les
ordonnances elles-mêmes signées fin septembre. Dans la phase actuelle, le Sénat
majoritairement LR et l’Assemblée majoritairement macroniste avaient paraît-il quelques
divergences sur la rédaction des articles de la loi d’habilitation. Une
commission mixte a permis de les surmonter et le projet de loi a été adopté en
quelques jours.
La «
priorité est de libérer les énergies des entreprises pour embaucher », a dit
la ministre du Travail Pénicaud. Voilà de nouveau la fable prétendant qu’il
faut aux patrons toute facilité pour licencier, afin qu’ils n’aient pas peur
d’embaucher. La loi dispenserait désormais les entreprises déclarant un plan
social en cas de licenciement collectif d’avoir à prendre en compte la bonne
santé de leurs filiales à l’étranger. C’est là une des faces du « Rubik’s
cube de la rénovation du modèle social » qui « n’est plus adapté à notre
temps », selon la ministre. L’ancienne DRH de Danone, sans vergogne, avoue
préparer un drôle de jeu permettant, entre les mains des bourgeois et de leurs
sous-fifres, d’abolir les quelques droits protégeant encore un tant soit peu
les travailleurs.
Temps de
travail à durée élastique, salaires revus à la baisse, heures supplémentaires
imposées et pas nécessairement rémunérées, c’est à l’échelle de l’entreprise
que ces pressions s’imposeront, avec à la clé la menace du licenciement pour
qui n’accepte pas. Dans la loi travail aggravée, les accords d’entreprise ou de
branche auront force de loi, et le Code du travail, même s’il ne constituait
qu’un cadre peu contraignant pour les employeurs, ne sera plus qu’une vague
référence. La pression du chômage aidant, les travailleurs risquent d’être de
plus en plus soumis à la loi de la jungle, celle des capitalistes et des
financiers, qui exigent une rentabilité de plus en plus grande.
Macron et le
patronat projettent de soumettre le monde du travail à un feu serré d’attaques.
Les directions syndicales, CFDT et FO en particulier, pressées de se rendre aux
séances de parlotte, sont muettes, si ce n’est complices. Cependant une date
émerge, le 12 septembre, à l’appel de la CGT, Solidaires et la FSU, où grèves
et manifestations devront faire entendre la réaction des travailleurs, chômeurs
et retraités. Ce ne sera qu’une première étape, nécessaire même si évidemment
elle ne sera pas suffisante, pour arrêter l’offensive macro-patronale.
Viviane
LAFONT (Lutte ouvrière n°2557)
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