SNCF : panne géante, choix néfastes
La panne qui
vient de paralyser la gare de Paris-Montparnasse est tombée au plus mauvais
moment : lors du chassé-croisé entre juilletistes et aoûtiens. Résultat, au
moins 5 000 personnes, selon la SNCF, n’ont pas pu prendre leur train dimanche
30 juillet, des milliers encore le lendemain et le surlendemain…
Certes, même
dans une société bien mieux organisée que celle dans laquelle nous vivons, une
société qui aurait vraiment pour premier souci la qualité de vie de tous ses
membres, il y aura sans doute encore des pannes, des dysfonctionnements.
Mais la SNCF et
ses pouvoirs de tutelle (l’État-actionnaire et les gouvernements qui agissent
en son nom) ont fait des choix, depuis des années, qui ne peuvent avoir que des
conséquences néfastes. Ils ont supprimé des milliers de postes ; sous-traité
toujours plus de tâches de maintenance à des sociétés privées dont le souci
numéro un est de faire de l’argent ; concentré les investissements sur le TGV,
plus destiné à l’exportation qu’à améliorer les conditions de voyage des
travailleurs ; réduit d’autres investissements moins profitables pour les
grosses sociétés privées, mais plus utiles à la population.
On l’a
constaté, un autre été, en 2013, lors de la dramatique catastrophe en gare de
Brétigny, qui mettait clairement en cause le manque de moyens et de personnel
pour entretenir les voies. Et on le constate chaque jour avec la fermeture de
lignes régionales et avec les incidents à répétition sur les lignes de banlieue
des grandes villes, qui font que les trajets quotidiens s’apparentent souvent à
une galère pour bien des salariés.
La paralysie de
la gare Montparnasse n’est pas la faute à pas de chance : c’est un révélateur
d’une dégradation généralisée du service public du transport ferroviaire. Une
dégradation qui, elle non plus, ne doit pas grand-chose au hasard, mais
beaucoup aux choix sociaux et économiques de ceux qui nous gouvernent.
Pierre
LAFFITTE (Lutte ouvrière n°2577)
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