Venezuela
: derrière la crise politique
Au Venezuela, moins d’une semaine
après l’élection d’une Assemblée constituante marquée par une abstention
massive à laquelle appelaient les opposants au gouvernement de Nicolas Maduro,
la tension reste très forte à Caracas, la capitale, et dans l’ensemble du pays.
Face
aux manifestations de l’opposition qui s’étendent et se durcissent dans
diverses régions, Nicolas Maduro défie les partis d’opposition. Sommé par le
président des États-Unis, Donald Trump, de laisser la place, il refuse de
s’incliner. Il réaffirme sa volonté de continuer la politique de son
prédécesseur Hugo Chavez auquel il a succédé en 2013 après le décès de ce
dernier. Il s’arroge les pleins pouvoirs tandis que les partis d’opposition
continuent d’appeler à sa destitution.
Ce
que contestent aujourd’hui les opposants de droite au régime ainsi que les
États-Unis, ce ne sont pas les méthodes de Maduro. Ce n’est pas non plus
l’impasse dans laquelle s’est enfoncée l’économie. Ce qu’ils combattent est le
fait que contre vents et marées les régimes d’Hugo Chavez, puis de Nicolas
Maduro aient tenté de desserrer la dictature économique et politique des
groupes capitalistes internationaux, à commencer par les groupes américains.
Bien
sûr les choix politiques de Hugo Chavez, comme ceux de son successeur, ne font
pas d’eux des révolutionnaires. Ni Chavez ni Maduro ne sont les représentants
des intérêts des classes populaires. Maduro lâchera peut-être les amarres. Mais
il est de ceux qui ont osé faire face à la pression de l’impérialisme des
États-Unis dans ce continent sud-américain où il impose depuis plus d’un siècle
ses diktats.
Aujourd’hui,
le gouvernement Maduro se retrouve dans une impasse, accentuée en particulier
par la crise mondiale et la chute des prix du pétrole. C’est ce qui laisse la
possibilité aux dirigeants de l’opposition, largement soutenus par les
États-Unis, de mener une offensive politique. Ils peuvent utiliser le
mécontentement et organiser des manifestations répétées auxquelles adhèrent non
seulement bien des petits-bourgeois, mais aussi une partie des couches
populaires.
Ce
n’est certainement pas cette opposition qui ouvrira une issue à la population
pauvre. Mais ce n’est pas ce qui intéresse les dirigeants des Etats-Unis. Pour
eux, ce qui compte est d’abattre un gouvernement qui a tenté de corriger des
injustices subies par les exploités, par la population pauvre.
H. M. (Lutte ouvrière n°2557)
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