Pour mettre fin au chômage, il faut combattre les
licencieurs
Le
gouvernement a décidé de baisser le plafond du quotient familial pour économiser
1,1 milliard d’euros dès 2014. 12 % des familles verront leur impôt
augmenter, « les plus aisées », dit Ayrault. Sauf qu’il suffit de
toucher deux smic et d’avoir trois enfants pour se retrouver imposable et
perdre les avantages des familles exonérées d’impôt.
Sous couvert de « justice
sociale », le gouvernement attaque y compris des familles modestes. Ce
recul est, pour tous, de mauvaise augure, car demain on nous expliquera qu’il
faut combler le déficit de la caisse du chômage, puis celui de la caisse de
retraite et, comme toujours, le gouvernement demandera des sacrifices aux
travailleurs.
Tous ces déficits proviennent d’un seul et
même problème : le chômage. C’est le chômage qui fait baisser les
cotisations sociales et vide les caisses de la protection sociale. Le chômage
ronge notre société de multiples façons.
De Chirac à Hollande en passant par
Sarkozy, ils ont tous déclaré vouloir « combattre le chômage » et en
faire leur « priorité ». Mais le chômage augmente depuis des années
et, depuis deux ans, la hausse est même ininterrompue avec chaque mois de
nouveaux sommets.
L’annonce des « mauvais chiffres du
chômage » est devenue une litanie qui ne fait plus les grands titres des
journaux, comme s’il n’y avait rien à faire. C’est un fait que ceux qui se
succèdent au gouvernement, de gauche ou de droite, ne veulent et ne peuvent
rien faire parce qu’ils sont dévoués aux licencieurs.
La semaine dernière, Michel Sapin,
ministre du Travail, a regretté le licenciement « injuste » des
salariés de Spanghero à Castelnaudary et a trouvé « dommage » la
fermeture de l’usine de Goodyear à Amiens. Mais les travailleurs n’ont que
faire de ses larmes de crocodile !
L’usine Spanghero appartient à un groupe
qui aurait les moyens d’assurer un emploi à ces salariés mais le gouvernement
n’imagine pas une seconde l’y contraindre. Goodyear, n° 3 mondial du pneu,
veut mettre sur le carreau 1173 travailleurs mais le gouvernement ne veut rien
lui interdire. C’est la même chose pour IBM qui affiche 2,5 milliards d’euros
de bénéfices au premier trimestre 2013 et veut supprimer 689 emplois.
La préoccupation de tous les
gouvernements, quels qu’ils soient, est d’aider le grand patronat et de
favoriser ses affaires. Leur priorité ce sont les profits de la bourgeoisie
car, disent-ils, « les profits d’aujourd’hui font les emplois de
demain ». Mais si les travailleurs marchent dans ces sornettes, ils
sont condamnés au chômage, car c’est toujours au nom des profits que tous les
grands groupes restructurent et suppriment des emplois.
Le gouvernement nous trompe en faisant
croire que baisser le coût du travail et accroître la flexibilité va créer des
emplois. Cela fait des années que cette politique est menée et nous en
connaissons le résultat : les caisses publiques sont vidées, la précarité
explose et le chômage flambe. Seuls les profits sont préservés, mais ils
servent à payer des rémunérations extravagantes aux PDG, à arroser les
actionnaires et à spéculer !
Dans cette période de crise, supprimer des
emplois est le b.a.-ba de la politique patronale et le chômage en est la
conséquence automatique. C’est cette politique de classe que le gouvernement
reprend à son compte, quitte à saccager l’économie et à détruire toute vie
sociale.
La politique correspondant aux intérêts
des travailleurs est à l’exact opposé. Pour les travailleurs, interdire les
licenciements et forcer le grand patronat à maintenir les emplois et à en créer
de nouveaux est une exigence vitale. Combattre l’exploitation et prendre sur
les profits est le seul moyen de préserver leur vie.
Oui, c’est une question de vie ou de mort
pour les chômeurs, condamnés à vivre au jour le jour. C’est vital pour les
travailleurs qui ont un emploi et qui subissent le chantage patronal. C’est
vital pour la jeunesse qui ne se voit pas d’avenir. C’est vital pour toute la
société car, comme le disaient les mères des quartiers Nord de Marseille qui
ont manifesté ce week-end, le chômage, les inégalités et l’exploitation forment
le terreau de l’individualisme, de la délinquance et du racisme.
Les travailleurs ont toujours eu à se
battre pour imposer leurs droits sur les profits qu’ils sont pourtant les seuls
à produire. Aujourd’hui, ils doivent se battre pour leur droit à la vie.
C’est la crise ? Raison de plus pour
que les profits et l’argent de l’État servent à ce qui est vital à tous :
les emplois, les salaires et les retraites.