samedi 25 octobre 2025

Agences de notation : au bonheur des spéculateurs

 Agences de notation : au bonheur des spéculateurs

Le 17 octobre, l’agence de notation financière S&P a abaissé la note de la France de « AA- » à « A + ». Quelques semaines auparavant, une autre agence, Fitch, avait effectué la même dévaluation.

Publié le 22/10/2025 

 


Ces notations sont des indicateurs à destination des marchés financiers. Plus la note est élevée, plus l’agence considère que les États ou les entreprises évalués ont la capacité de rembourser leur dette : il s’agit donc d’un placement sûr. Inversement, une note basse signifie qu’il existe un risque de défaut de paiement : investir en Égypte, selon S&P qui note le pays « BB », est donc un placement spéculatif, tandis que le faire en Allemagne, notée AAA, serait un placement sûr. Cette activité de notation des entreprises et des États génère un marché capitaliste : les trois principales agences qui servent de référence sont des entreprises financières très rentables. S&P a réalisé en 2024 un bénéfice net de 3,8milliards de dollars, fruit de ses services financiers.

En ce qui concerne la France, l’agence ne voit pas de risque de défaut de paiement. La baisse de la note est justifiée par l’importance du déficit public et l’instabilité politique qui, selon S&P, rend improbable une réduction de la dette de l’État. Mais le fait que la note soit un peu plus basse que celles d’autres pays riches permet aux investisseurs d’augmenter un peu les taux d’intérêt. Il y a ainsi un écart de 0,8 % entre les taux d’intérêt de la France et de l’Allemagne. C’est autant de profits en plus pour les financiers qui vivent de la dette publique.

Pour l’instant, la dégradation de la note de la France, qui se retrouve au niveau du Portugal, de l’Espagne ou encore de la Chine, n’a pas entraîné de hausse brutale des taux d’intérêt du pays. Elle sert en revanche de prétexte aux responsables politiques pour justifier les attaques contre les classes populaires prévues dans le projet de budget 2026. Le nouveau ministre de l’Économie, Lescure, a ainsi immédiatement réagi à l’annonce en disant : « Ça va demander des efforts, c’est ce que nous dit l’agence S&P. » Évidemment, les efforts ne seront demandés qu’aux travailleurs car il faut « rassurer les investisseurs et les agences de notation ». Même si les « investisseurs », c’est-à-dire les capitalistes, ne craignent rien, agiter l’épouvantail de la dette leur rapporte toujours.

                                                  Thomas Baumer (Lutte ouvrière n°2986)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus :

-Aujourd’hui samedi 25 octobre, de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

-de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

-dimanche 26 octobre, de 11 h. à midi au marché Héloïse.

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