Amiante : un scandale sans fin
Publié le 28/08/2024
Deux travailleurs chauffagistes accusent la préfecture de la Drôme de n’avoir pas signalé la présence d’amiante dans ses locaux dont ils devaient faire la rénovation.
Les travaux viennent de se terminer mais ils ont duré quatre ans. L’un des travailleurs explique qu’ils ont découvert la présence de ce danger par eux-mêmes et qu’ils en ont eu une confirmation, au bout de deux ans, en voyant d’autres ouvriers chargés de travaux différents mais équipés, eux, de protections réglementaires. Il ajoute qu’ils n’ont pas reçu, malgré leurs réclamations, une fiche attestant qu’ils ont été exposés à l’amiante, et la médecine du travail n’a donc pas confirmé cette exposition. C’est pourtant essentiel pour l’avenir car les séquelles, entre autres différents cancers, peuvent ne se révéler que vingt à quarante ans plus tard.
La préfecture les renvoie vers leur employeur. Les chauffagistes et leur avocat dénoncent le mépris avec lequel on les traite. Cette affaire risque de durer, et pas seulement celle-là. Tous les bâtiments un peu anciens, construits en particulier dans les années 1960-1970, sont susceptibles de contenir de l’amiante et beaucoup sont soumis, ou vont l’être, à une rénovation quasi obligatoire.
Pendant des décennies, des dizaines de milliers de travailleurs ont été exposés à ce danger bien établi depuis la fin du 19e siècle, réglementé en France en 1977 et interdit seulement vingt ans plus tard.
En mai 2023, un procès contre des hauts fonctionnaires, des représentants des industriels et autres responsables de cette catastrophe s’est terminé par un non- lieu. Le combat contre les empoisonneurs n’est pas terminé.
Sylvie Maréchal (Lutte ouvrière n°2926)
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