Coût de la piscine olympique = une douzaine de piscines « normales »
Alors que la canicule fait des ravages dans toute l’Europe et qu’elle risque de revenir dans les semaines qui viennent dans la Région parisienne, on cherche à se rafraîchir en allant à la piscine. Mais cet été, il sera encore plus difficile que le reste de l’année d’y aller dans les banlieues populaires, comme partout dans le pays.
En Seine-Saint-Denis, cet été, la piscine de Bobigny n’est ouverte, du mercredi au lundi, que de 13 h 30 à 19 h. Au Blanc-Mesnil, la piscine n’ouvre que deux journées entières dans la semaine, sauf aux heures des repas, et le reste du temps, ce sont des demi-journées d’ouverture. Cela aggrave encore la situation dans ce département qui, avec 36 bassins pour 1,6 million d’habitants, se situe très en dessous de la moyenne nationale, avec quatre fois moins de mètres carrés de piscine par habitant. Durant l’année, cela représente l’obligation pour 72 groupes scolaires de trouver un créneau dans la même piscine pour apprendre à nager aux enfants !
Les raisons avancées par les municipalités sont multiples : il y a la hausse des prix de l’énergie. Ainsi, l'automne dernier on avait assisté à la fermeture d’une trentaine de piscines dans le pays, la société gérante Vert marine se refusant à payer la facture faute de subventions. Une autre raison est la pénurie de maîtres-nageurs : il en manquerait 5 000 au niveau national, les bas salaires et les horaires contraignants n’attirant pas beaucoup de candidats. S’y ajoutent les travaux de réfection d’établissements parfois très vieux, 100 000 équipements ayant au moins 40 ans, dont 62 % des piscines publiques. À cela s’ajoutent cet été les arrêtés de restriction d’accès à l’eau.
Pendant que l’argent manque cruellement pour les piscines, il coule à flots pour les JO. Ainsi, le centre aquatique de Saint-Denis, construit pour les épreuves de natation, coûtera la bagatelle de 174 millions d’euros, soit le prix d’une douzaine de piscines municipales !
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